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Dr Samy Allagui: « Le Covid-19 va imposer de nouvelles règles pour les voyageurs et les professionnels »

Dr Samy Allagui: « Le Covid-19 va imposer de nouvelles règles pour les voyageurs et les professionnels »

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Samy Allagui est docteur en médecine mais aussi consultant en exportation de services de santé et donc au fait des considérations du tourisme et des voyages. Alors que le tourisme est frappé de plein fouet par une crise sanitaire sans précédent, il propose un ensemble de dispositions que les hôtels doivent mettre en place s’ils veulent s’adapter aux futures exigences qui se dessinent.

Coronavirus : « La crise du Covid-19 a bouleversé les sociétés humaines de manière globale, profonde et durable. Tous les secteurs sont concernés dans tous les pays. La Tunisie encaisse, elle aussi, un coût/coup socio-économique sévère qui se répercute sur tous les secteurs, le tourisme figurant en tête de ceux-ci. Il faudra s’adapter, innover et agir intelligemment et rapidement pour intégrer les nouvelles contraintes imposées par la pandémie. En mariant tourisme et santé, on peut obtenir un ensemble de sous-produits qui peuvent satisfaire un nombre important d’objectifs ».

Mariage tourisme-santé : « cela peut apporter beaucoup de choses. D’abord, contribuer à faire sortir le tourisme de son marasme post-Covid par une diversification des niches et une couverture plus large des basses saisons. Ensuite, recruter un personnel diplômé et participer ainsi à faire baisser le chômage. Egalement attirer une nouvelle clientèle et se démarquer ainsi du tourisme de masse et des tour-opérateurs classiques eux-mêmes en grandes difficultés. Et au final, donner une autre image de la Tunisie en la rapprochant plus d’une destination de bien-être, médicalisée et sécurisée ».

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Médicalisation du tourisme : « c’est un nouveau concept pour les pays méditerranéens, mais ce n’est qu’une extension territoriale vers le nord des contraintes sanitaires en vigueur sous d’autres tropiques. Il s’agit de maladies (la méningite, l’encéphalite, la fièvre jaune, les hépatites A et B, le HIV, le palu, la rage) contre lesquelles l’OMS lutte par l’imposition de vaccinations, par la recommandation de tests ou de prise de médicaments. Les assureurs, eux, proposent souvent à ces voyageurs des assurances rapatriement adaptées aux risques d’exposition, c’est le cas pour de nombreuses destinations d’Afrique de l’ouest ou d’Asie du sud-est.

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La médicalisation du tourisme est un concept plus large que le tourisme de santé, il a un potentiel énorme qu’il s’agit d’explorer et d’exploiter par une médicalisation savamment dosée des unités hôtelières. Ceci inclus, au-delà des précautions en rapport avec le Covid-19, un grand nombre de cures et de séjours médicalisés, personnalisables à volonté. Le tourisme de santé, c’est quand les touristes s’occupent de leur santé pendant leur séjour. Ces services sont fournis dans des établissements touristiques à la différence du voyage médical qui, lui, concerne les cliniques. Dans le tourisme médical, on peut décliner un grand nombre de sous-produits. La médicalisation du tourisme sera incontournable car dans l’avenir, le Covid-19 pourrait imposer aux voyageurs ainsi qu’aux professionnels du tourisme des pays méditerranéens et ailleurs une adaptation forcée ».

Solutions sanitaires : « Le Covid-19 va imposer de nouvelles règles pour les voyageurs, un contrôle sanitaire aux frontières non plus par la température mais par des tests immédiats de Covidité + ou –, avec un résultat inscrit sur une carte valable 14 jours, ou un SMS qu’aura le touriste sur lui. Les Covid-19 + auront à leur disposition des établissements hôteliers préférentiels (obligatoires) adaptés et virus-friendly. En amont, il se pourrait que les T.O organisent des transports aériens et terrestres pour des Covid-19 + afin de les acheminer vers ces hôtels virus-friendly.

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De plus, le confinement récurrent pourrait donner naissance à des hôtels dédiés 12 mois/12 aux Covid-19 + en mal de déconfinement. Ces médichôtels, virus-friendly, seront soumis à des conditions strictes à respecter. Les précautions à prendre seraient d’abord destinées au personnel avec une formation adaptée Covid-19 et une formation 1er secours.

Pour l’établissement : le port de masques et leur mise à disposition ainsi que le gel et autres produits de désinfection sont du ressort de l’hôtel, le traitement du linge et des déchets de manière séparée et spécifique aussi. L’hôtel devra consacrer une chambre au RDC pour l’infirmerie avec source d’oxygène, boîte à pharmacie, valise d’urgence, défibrillateur et ambulance ainsi que la présence d’infirmiers et de médecin d’urgence. Dans les restaurants, café et sur la plage respect de la distanciation.

Nouvelles règles : « Les activités SPA et thalassothérapie seront oubliées, les fêtes de mariages adaptées, ainsi que le dancing et le sport qui sera individuel. Le testing des patients sera refait chaque semaine. L’hôtel devra se couvrir par rapport aux risques de plainte pour exposition au virus et il faudra signer un contrat-décharge avec les clients et prévoir une assurance  Covid-19 pour les hôtels et pour le touriste. Concernant la sécurité, cet aspect devra être détaillé avec les autorités sécuritaires et sanitaires pour respecter la vie privée des voyageurs tout en protégeant la collectivité.

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Qu’ils soient Covid-19 + ou –, ils ont besoin de se reconstruire aussi bien sur le plan physique que mental. C’est pour cette raison qu’il faudra médicaliser les séjours pour rentabiliser les unités hôtelières et remplacer les pertes dues aux activités bannies. Il faudra proposer des cures à la carte contre l’obésité, le tabagisme, les TOC, le diabète, les allergies, l’HTA, etc. Toute une reconversion indispensable si l’on veut mettre l’hôtel comme solution aux nouveaux défis de la société ».

Vacances médicalisées : « dans le cas de séjours et cures, plusieurs solutions sont envisageables. Les professionnels du tourisme tunisien peuvent développer des « vacances médicalisées » qui permettent  aux malades chroniques étrangers (diabétiques, hypertendus, insuffisants respiratoires ou rénaux) de profiter pleinement de leurs séjours dans de bonnes conditions et dans la continuité de leurs soins par l’adaptation des services (gastronomie, loisirs, infirmerie, .. .Etc.) à leur état de santé.

Les cures, qui se déclinent en cures de sevrage pour les alcooliques, tabagiques ou autres troubles addictifs, cures d’amaigrissement, séjours accompagnés et sécurisés pour les handicapés comme les trisomiques, les malvoyants ou autres patients à besoins spécifiques comme les patients souffrant d’Alzheimer, de Parkinson ou d’épilepsie… Egalement des séjours de préparation médicalisée pour les sportifs de haut niveau, des cures d’héliothérapie et des séjours de gériatrie et l’hébergement des personnes âgées.

Cette énumération n’est pas exhaustive et il va de soi que chacun de ces sous-produits doit faire l’objet d’une étude à part entière pour définir la clientèle cible, les mécanismes de prospection, les critères de commercialisation, la concurrence, les services qu’il faudra pouvoir offrir à chaque groupe, etc.  Ceci a déjà été entrepris à de nombreuses reprises et par divers acteurs, il ressort à chaque fois qu’il existe une demande réelle et croissante de ces services et que les clients potentiels sont bien identifiés et structurés, ce qui facilite leur approche. Actuellement et dans les suites de la pandémie Covid-19, cette démarche devient vitale pour le secteur du tourisme.

Dans ce cas, la prospection sera totalement différente de ce qui s’est fait à ce jour en Tunisie. Il faudra sortir des chemins battus, agir collectivement, sur la toile et avec les médecins. Toutes les idées et pistes citées dans ce texte pourraient faire l’objet de propositions, de réflexions et de projets de développement du tourisme en Tunisie car il représente un potentiel économique important pour notre pays ».

Dr Samy Allagui

Lire aussi les autres intervenants au Think-Tank DestinationTunisie.info #Covid-19

Ridha Habazi, directeur général de l’hôtel Golden Yasmine Taj Sultan

Nadaa Ghozzi, directrice générale de l’agence de voyage Select Travel

Wissem Ben Ameur, directeur général de l’agence Liberta Voyages

Anis Suissi, directeur Commercial et Marketing dans l’hôtellerie à Hammamet

Nebil Sinaoui, propriétaire de Maison Didine, Signature Traiteur et Le Gourmet

Tarek Lassadi, directeur général de l’agence de voyage Traveltodo

Mourad El Kallal, hôtelier à Djerba et ancien tour-opérateur 

Jabeur Ben Attouch, président de la FTAV

Anis Sehili, directeur commercial central groupe El Mouradi

Karim Kamoun, agent de voyages, hôtelier, tour-opérateur

Mehdi Hachani, président de la Fédération tunisienne des guides agréés de tourisme

Thierry Breton, commissaire européen pour le marché intérieur

 

 

 

 

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