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Pour relancer le tourisme en Tunisie, les professionnels du secteur plaident pour un allègement des mesures sanitaires

Pour relancer le tourisme en Tunisie, les professionnels du secteur plaident pour un allègement des mesures sanitaires

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Tandis que leurs activités sont au point mort, les opérateurs du secteur du tourisme et des voyages en Tunisie en appellent à une révision des mesures de confinement et à la remise en application du protocole sanitaire.

Sauver à tout prix la saison touristique 2021. C’est le message unanime une nouvelle fois lancé par les professionnels du secteur à leur administration de tutelle lors d’un webinaire organisé aujourd’hui par l’ONTT.

Face à l’absence totale de visibilité sur la prochaine période, supposée être celle des réservations pour l’été, hôteliers, agents de voyages, réceptifs et tour-opérateurs tunisiens continuent de marteler leurs inquiétudes à propos des risques d’une saison blanche qui aurait des répercussions économiques catastrophiques sur un secteur figé depuis exactement une année et enlisé dans la plus grande crise de son histoire engendrée par la pandémie mondiale de Covid-19.

« Si le test PCR demeure obligatoire pour les voyageurs, si les frontières restent fermées, si le confinement à l’arrivée n’est pas levé, alors il n’y aura pas de saison touristique » a prévenu Anis Sehili, directeur central commercial de la chaîne des hôtels El Mouradi et également directeur général des T.O Sunshine Holidays Group.

Il est relayé dans ses propos par Mohamed Saadaoui, PDG de Carthage Group, qui a estimé également que les autorités « compliquent les choses avec le confinement de 7 jours ». Saadaoui a regretté le retard pris par le tourisme tunisien dans ses préparatifs de la saison et a indiqué par exemple que ses partenaires tour-opérateurs ukrainiens disposaient d’avions et qu’ils tenaient à les placer à tout prix. Comprendre par là qu’un allègement des conditions d’entrée en Tunisie entraînerait de facto la programmation de la destination par les voyagistes.

Des propositions pleines de sens

Le protocole sanitaire déployé au cours de l’été 2020 et appliqué par tous les intervenants dans la chaîne touristique avait alors permis un tant soit peu de rassurer les prescripteurs de voyage sur la Tunisie et de maintenir un minimum d’activité touristique. Quelque peu oublié ces derniers mois, ce protocole devrait être revalidé et remis à jour si nécessaire à la lumière des nouvelles conditions sanitaires de l’année 2021. C’est en tout cas la recommandation de Karim Dahmani, directeur Commercial de la compagnie aérienne Nouvelair, qui propose également de mettre en place le test rapide pour les voyageurs qui arrivent en Tunisie, «pour remplacer le PCR qui reste très lourd».

« Mais pourquoi continuer d’imposer le test PCR même pour les personnes vaccinées ? » s’interroge de son côté Slim Dimassi, président de la Fédération régionale de l’hôtellerie de Skanès-Monastir, qui considère lui aussi que le test PCR est « un frein à la vente » des séjours de vacances.

Sauf qu’au grand dam de la filière touristique, l’obligation de présenter un test PCR négatif pour tout voyage en Tunisie pourrait demeurer en vigueur encore pour les prochains mois pour les raisons qu’a expliquées le ministre du Tourisme, Habib Ammar.

La balle dans le camp des politiques

Hier, une séance de travail de première importance a réuni le ministre du Tourisme avec son homologue de la Santé, Faouzi Mehdi, en présence notamment des représentants des fédérations professionnelles du tourisme (photo ci-dessous).

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Il a été question lors de cette réunion de l’impact des mesures sanitaires sur le tourisme dans le pays. Sauf que sur le sujet du test PCR, les autorités sanitaires demeurent intransigeantes et entendent le maintenir par peur notamment des nouveaux variants du Covid. Habib Ammar rappelle que de toutes façons, la mesure est en vigueur partout dans le monde et qu’elle n’est donc pas susceptible de choquer quiconque.

L’issue de la réunion a toutefois laissé planer l’espoir d’un allègement des mesures sanitaires qui pourraient être annoncées en début de semaine prochaine par le Comité scientifique. « Nous continuerons à discuter avec le ministère de la Santé pour modérer au mieux les mesures sanitaires en associant les professionnels  » a promis le ministre du Tourisme qui a annoncé au passage aux opérateurs touristiques qu’il y aura un soutien à l’aérien deux mois avant la haute saison et après la haute saison au profit des tour-opérateurs de l’Europe de l’Est.

Balayer les critiques

Ces annonces suffiront-elles à apaiser les professionnels ? Beaucoup estiment à ce titre que l’administration du tourisme n’en a pas fait assez pour défendre leurs intérêts face à un ministère de la Santé apparu comme intransigeant dans son approche.

Le directeur général de l’ONTT, Moez Belhassine, a soutenu cependant que son département n’a eu de cesse de demander, et ce depuis plusieurs mois, quelle était la stratégie de déconfinement préparée ? « Nous avons demandé l’exemption de confinement pour les courts séjours. Nous avons également demandé une date pour l’exemption de confinement pour les voyages à forfait mais aussi pour certains sports mécaniques comme les rallyes et les trails ».

Le premier responsable de l’ONTT a ajouté que le ministère de la Santé n’était pas contre le principe du cohorting des touristes mais a exigé que les hôtels qui les accueilleront leur soient totalement dédiés pour éviter tout mélange avec la population locale.

Ce qui fait dire à Lotfi Mani, directeur central de la Promotion à l’ONTT, que l’essentiel est de bien communiquer, de lancer les bons messages et des signaux positifs, notamment pour les procédures d’entrée dans le pays.

Mohamed Ben Ezzedine, membre du conseil national de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, en appelle, lui, à un lobbying politique et suggère que le ministre du Tourisme, accompagné d’une délégation de professionnels, fasse du porte à porte dans les pays émetteurs. Car pendant que nous palabrons, d’autres destinations auraient déjà pris les devants.

H.H

(photos: Moslem Ben Ali)

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