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Tunisair : les 10 péchés capitaux de l’(ex)-présidente Olfa Hâmedi

Tunisair : les 10 péchés capitaux de l’(ex)-présidente Olfa Hâmedi

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Elle a été limogée au bout du 50e jour de son mandat. Dans toute l’histoire du groupe Tunisair, Olfa Hâmedi aura été la présidente ayant occupé la fonction le moins longtemps (en excluant cependant Wassef Ayadi nommé officiellement juste avant elle mais qui n’a jamais exercé). Mauvais casting en amont au niveau ministériel ou erreurs magistrales commises par la demoiselle Hâmedi ?

Rarement un président du groupe Tunisair n’aura généré un tel tohu-bohu dans les médias et sur les réseaux sociaux. Sa nomination le 4 janvier 2021 avait pourtant été applaudie, saluée par l’opinion publique, tant cette trentenaire rompait avec la machine en place et offrait l’image de la nouvelle représentante de l’anti-système, celle qui allait apporter les solutions miracles à une compagnie publique au bord du gouffre, gangrenée par « ses vilains corrompus » selon une vision naïve vue de l’extérieur.

Sauf que les plus avisés et les plus clairvoyants parmi les observateurs ont tout de suite compris que le casting était une erreur monumentale. On ne s’improvise pas président d’une entreprise publique de l’envergure de Tunisair quand bien même son indice de popularité sur les réseaux sociaux est élevé. Les hauts cadres de la compagnie qui l’ont rencontrée ont, dès la première réunion avec elle, compris qu’ils avaient affaire à une esthète. Ils se sont bien gardés de le dire en public par obligation de réserve mais ils avaient évidemment découvert le pot-au-rose dès les premiers jours de son entrée en fonction.

Car dès le départ, son discours était teinté d’incohérence, de contradictions. Son limogeage par le ministère du Transport aujourd’hui au bout du 50e jour de son mandat est la résultante d’un ensemble de bourdes monumentales commises par la concernée, notamment en matière de communication qui a révélé un amateurisme primaire dans la gestion de son image avant tout mais également en matière de gestion des affaires de l’Etat. Car Tunisair reste aussi et avant tout une entreprise publique régie par des règles qui ne peuvent être transgressées.

1er péché capital : recevoir des ambassadeurs à son bureau (notamment l’ambassadeur de Turquie Refik Ali Onaner), mais aussi se déplacer à leur résidence comme ce fut le cas avec celui des Etats-Unis, Donald Blome (photo ci-dessous) et qui plus est sans en informer ne serait-ce que son supérieur hiérarchique.

ambassadeur-USA-tunisie

2e péché capital : étaler sur la place publique une correspondance supposée demeurer interne avec le tout-puissant syndicat UGTT concernant les cotisations des membres de ce syndicat et la dénoncer alors que celle-ci est parfaitement en conformité avec les usages. Plus encore, défier le secrétaire général de la centrale en le qualifiant de « l’homme qu’il ne faut pas à la place qu’il faut ».

ugtt-tunisair

3e péché capital : utiliser sa page Facebook personnelle et la page officielle de Tunisair pour vanter ses rencontres, ses déplacements en région, et même pour l’accueil d’un cercueil d’une personnalité publique rapatriée de l’étranger pour être enterrée en Tunisie (la députée Maherzia Laabidi) en récupérant la mort d’une personne à des fins de propagande personnelle.

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Olfa Hâmedi posant de dos devant le cercueil de la députée Mahrezia Laabidi à l’arrivée de sa dépouille à Tunis.

4e péché capital : avoir crié sur tous les toits qu’elle avait été chargée de la gestion de grands projets aux Etats-Unis sans en avoir apporté la moindre preuve, à part de belles paroles sur les plateaux TV.

5e péché capital : avoir harangué le personnel de Tunisair du haut d’une chaise dans le hall principal de la compagnie pour se vanter d’avoir contribué de sa poche à la reprise des activités de la société Tunisie Catering. S’en suivirent des menaces à l’endroit de toute personne utilisant son parking.

6e péché capital : avoir annoncé la création d’un haut comité de personnalités internationales qui viendraient au chevet de la compagnie pour résoudre ses problèmes. Bien qu’ayant été dévoilée, la liste a laissé les observateurs pantois, s’agissant d’illustres inconnus dans leur majorité, et souvent d’ex-responsables dont la fonction n’a jamais pu être vérifiée. Quoi qu’il en soit, le problème de Tunisair est tuniso-tunisien et ne méritait pas d’être étalé à tout va.

7e péché capital : avoir déclaré que l’aéroport d’Enfidha, géré par la TAV, était le plus bel aéroport qu’elle n’ait jamais vu au monde (sic !), alors que quelques jours après, cette même TAV opérait une saisie sur les comptes de Tunisair.

Visite à l’aéroport d’Enfidha et rencontre avec ses responsables.

8e péché capital : avoir fait le choix d’un bras de fer avec le tout-puissant syndicat UGTT alors qu’il aurait fallu au contraire négocier une trêve afin de pouvoir entamer le long et douloureux processus de restructuration de la compagnie dont on connaît les maux.

9e péché capital : avoir insulté l’expertise du personnel de Tunisair et en premier lieu desquels ses hauts cadres à qui elle s’est présentée comme le messie connaissant tous les dessous du secteur alors qu’elle était bien incapable de faire la différence entre un vol régulier, un charter et un vol supplémentaire selon les témoignages.

10e péché capital : avoir insulté l’intelligence des Tunisiens en se présentant comme une fille de l’intérieur, du bassin minier pour être exact, qui a réussi dans sa vie sous d’autres cieux mais revenue pour sauver le pays.

Une fois encore, Tunisair a perdu 50 jours, dans une phase où elle a besoin de toute urgence d’un remède de cheval pour la remettre en selle. En attendant, il est à parier que la PDG sortante va s’afficher en victime du système, celle que l’on n’a pas laissé travailler parce qu’elle allait dénoncer les corrompus et les malversations. Elle ne quittera pas la scène d’aussi tôt, d’autant que certains médias vont certainement l’utiliser encore pour créer du buzz.

Hédi HAMDI

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