Pourquoi tous les vols vers la Tunisie au départ de la France risquent d’augmenter ?
10 juillet 2019Le gouvernement français annonce la mise en place d’une nouvelle taxe sur tous les vols au départ de son territoire et qui concernera tout le monde. Ce qui n’est pas pour plaire aux compagnies aériennes.
Aucune compagnie aérienne n’en réchappera: Tunisair, Nouvelair, Air France, Transavia et autres transporteurs saisonniers et charters vers la Tunisie vont devoir subir une nouvelle Eco-contribution que le gouvernement français a annoncé hier.
Cette taxe sur les billets d’avion pourra atteindre 18 euros pour tous les vols au départ de la France à compter de 2020. Le prix dépendra de la nature du vol et de la classe de voyage. En détail, la taxe sera de 1,50 euro en classe éco pour les vols intérieurs et intra-européens, de 9 euros pour les vols en classe affaire, de 3 euros pour les vols en classe éco hors UE et de 18 euros pour ces vols en classe affaire.
Pour les professionnels du voyage, cette taxe va encore alourdir la facture aussi bien pour les vols réguliers que les vols charters. Qui devra la supporter ? Le passager ou la compagnie aérienne ? Dans les deux cas, elle est contre-productive.
C’est d’ailleurs l’avis du syndicat français Les Entreprises du Voyages (ex-Seto) qui a réagi à cette annonce et qui considère que « l’écotaxe sur le transport aérien est triplement contre-productive » et explique pourquoi:
– Elle cède à la démagogie d’un mouvement de haine de l’avion.
– Taxer les passagers du transport aérien pour financer un mode de transport concurrent ne réduira en rien les effets du transport aérien sur le réchauffement climatique (moins de 3% de la production mondiale de CO2).
– Cette éco-contribution n’est fléchée ni vers le soutien à la transition énergétique du transport aérien ni vers des projets d’absorption du CO2 généré par l’avion.
Réactions en chaîne
Chez Air France, la réaction ne s’est pas faite attendre non plus: « Cette mesure serait extrêmement pénalisante pour Air France dont 50% de l’activité est réalisée au départ de l’Hexagone, et notamment pour son réseau domestique dont les pertes ont atteint plus de 180 millions d’euros en 2018 », a expliqué la compagnie dans un communiqué. Celle-ci a rappelé que le transport aérien français était déjà « l’un des plus taxés en Europe ».
L’Union des aéroports français (UAF) est également montée au créneau: « La nouvelle taxe viendra inéluctablement détériorer la compétitivité des aéroports français, et notamment celle des aéroports régionaux, dans un contexte concurrentiel déjà fortement dégradé. Elle affaiblira donc l’attractivité des territoires desservis » a-t-elle annoncé dans un communiqué.
Pour une destination touristique comme la Tunisie qui axe sa stratégie sur le rapport qualité-prix, l’augmentation des prix n’aidera pas à la vente, que ce soit de vols secs ou de séjours packagés. A moins que le puissant lobby français du tourisme et du transport ne se mette en branle pour faire plier l’Etat et le faire revenir sur sa décision.
H.H
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