Hichem Ben Ahmed, la seule voix au Parlement qui plaide pour le tourisme
18 mai 2020L’ancien ministre du Transport et actuel député, Hichem Ben Ahmed, apparaît aujourd’hui comme la seule voix parmi les députés appelant explicitement à la réouverture des frontières pour la reprise de l’activité touristique. En espérant que son message soit entendu par ses pairs et par les concernés.
Hichem Ben Ahmed au chevet d’un secteur touristique agonisant. Le député de Tahya Tounes vient de publier sur son compte Facebook un appel à la fixation d’une date pour la réouverture des frontières pour sauver les emplois dans le tourisme.
Cet appel a été grandement apprécié, notamment dans la communauté touristique, car intervenant à un moment caractérisé par un flou total sur une éventuelle date de reprise et notamment de la réouverture des frontières.
Hichem Ben Ahmed, pour avoir été notamment ministre du Transport, mesure sans aucun doute et à sa juste valeur le poids économique du tourisme en Tunisie. Ce qui n’est de toute évidence pas le cas d’autres députés pourtant issus du secteur qui n’ont, à ce jour, pas levé le petit doigt pour tenter de sensibiliser ne serait-ce que leurs confrères.
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Dans une tribune intitulée « Le tourisme, ces millions d’emplois sans visibilité », le député explique qu’« à la veille de la saison touristique, et du retour de nos Tunisiens résidents à l’étranger pour la saison estivale, il est urgent d’annoncer, pour juin au plus tard – à l’instar des autres destinations méditerranéennes – une date de réouverture, raisonnée et structurée de nos frontières pour permettre aux compagnies aériennes et aux professionnels du tourisme de préparer leurs programmations et ouvrir leurs réservations ».
« L’ancien ministre ne manque pas de rappeler que le tourisme, outre la part dans le PIB que représente ses activités, génère 2 millions d’emplois directs et indirects ».
Considérant indéniable la réussite de la gestion de la crise sanitaire, il estime que désormais, « on ne peut pas rater le virage de sa gestion économique et sociale, en préservant la santé de chacun ».
Hichem Ben Ahmed met par conséquent en exergue trois priorités selon lui :
1/ Il est temps de communiquer aux professionnels l’agenda des mois à venir et de donner une date même approximative pour la réouverture de l’espace aérien. Ceci en coordination avec le Comité scientifique et l’ONME dans le respect absolu et non négociable de la santé de nos concitoyens.
2/ Des procédures de sécurité harmonisées des passagers sont en cours d’établissement pour tous les pays, et par pays. Elles sont le fruit de concertations avec les différents acteurs que sont notamment l’IATA (International Air Transport Association), l’OMS (Organisation mondiale de la santé), l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale), l’ACI (Conseil international des aéroports) et bien entendu, les entreprises de transport aérien.
« Il est désormais nécessaire d’appliquer ces mesures sanitaires dans nos aéroports, voire, le cas échéant, en rajouter si nos scientifiques le jugent nécessaire. Encore une fois, les impératifs de sécurité sanitaire doivent jouer un rôle prioritaire dans la capacité du transport aérien à reprendre son activité. »
Concrètement, Hichem Ben Ahmed propose « caméras thermiques à l’aéroport, test systématique des personnes suspectes, structures d’isolement des personnes testées positives à proximité des aéroports ».
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Le député considère que « les pistes sont nombreuses, la réflexion est large, mais l’action doit être au rendez-vous. Et rapidement. Le surcoût engendré pourra être financé, par exemple, par une partie des taxes aéroportuaires. »
« Les freins intrinsèques à la reprise de l’activité touristique et du transport aérien sont déjà nombreux: baisse du pouvoir d’achat, crainte de voyager et d’être exposé au risque sanitaire ou peur d’être bloqué à l’étranger…N’y rajoutons pas l’incertitude d’un manque de vision qui risque de coûter cher à ces industries. »
3/ On peut encore sauver une partie de la saison touristique 2020. Les hôtels ont commencé à mettre en place leurs procédures de prévention et leurs protocoles sanitaires avec des mesures d’hygiène drastiques pour la reprise. Tout ceci en collaboration avec le ministère du Tourisme et celui de la Santé. Ils doivent impérativement communiquer là-dessus. Et surtout penser à encourager et favoriser le marché local.
« La Tunisie doit rester une destination prisée sur les marchés émetteurs et la solution n’est pas dans le bradage des prix mais dans la mise en avant de la sécurité sanitaire, principale préoccupation du monde, et qui est désormais un atout national.
On doit développer un tourisme durable, inclusif et intégré au nouveau modèle de développement propose-t-il avant de conclure ».
Le tourisme est et doit rester un des piliers de l’économie tunisienne dit-il. Il lance à l’occasion un haschtag #TUNISIE_MOI_JY_VAIS_SAFE
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