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Les professionnels du tourisme algérien en Tunisie ne veulent pas de test PCR

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Un groupe d’agents de voyage tunisiens et algériens a transmis au ministre du Tourisme ses inquiétudes concernant la situation de ce marché et notamment l’obligation pour leurs clients de présenter un test PCR négatif pour entrer dans le pays.

Les spécialistes du tourisme algérien sur la Tunisie sur des charbons ardents. Préoccupés par l’absence de perspectives, ils ont manifesté leur souhait de rattraper le plus vite possible la saison qui enregistre un lourd retard dans son démarrage. Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Ali Toumi, les a reçus ce matin au siège de son département afin de leur apporter les éclaircissements demandés et notamment les procédures que les autorités tunisiennes vont appliquer cet été dans le contexte de risque sanitaire par la Covid-19.

Si, du côté des professionnels, on souhaite voir se déployer tous les efforts possibles afin que le flux touristique puisse reprendre dans les meilleurs délais, le ministre du Tourisme a appelé au contraire à la modération, s’agissant d’un sujet dont la portée n’est pas uniquement économique mais également de santé publique.

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« Nous sommes les premiers à vouloir que les touristes algériens reviennent en Tunisie, mais nous devons d’abord respecter le choix souverain de l’Algérie dont les frontières sont encore fermées » a déclaré Mohamed Ali Toumi, soulignant ensuite que « la protection sanitaire des touristes algériens est tout aussi importante que celle de nos concitoyens ».

La principale inquiétude transmise par ce groupe d’agents de voyage portait sur l’obligation décrétée par les autorités tunisiennes d’exiger un test PCR négatif aux voyageurs en provenance de l’étranger. Sobhi Saidi, de l’agence Happy Waves, affirme qu’il y a une « très grande demande sur la Tunisie confirmée par les partenaires algériens ». Cependant, si l’obligation du test PCR est imposée aux Algériens, « la saison tombera à l’eau » prévient-il.

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La proposition des agents de voyage est de remplacer le PCR par un test rapide, disponible en Algérie et accessible sur le plan financier (1600 dinars algériens, soit 25 dinars tunisiens). Proposition rejetée par le ministre du Tourisme qui a expliqué que « les tests rapides ne répondent pas aux exigences comparés aux tests PCR qui permettent d’éviter les problèmes ».

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L’Algérie a enregistré 12.000 cas de Coronavirus sur une population de 42 millions d’habitants. Si certains considèrent que le ratio n’est pas très élevé, les mesures de restrictions sanitaires y sont encore en vigueur. Ridha Belhassen, agent de voyage algérien, propose à ce titre de ne permettre qu’aux habitants des Wilayas qui ne sont pas très infectées de pouvoir venir en Tunisie. Réaction de Mohamed Ali Toumi: « l’Algérie est un pays frère mais c’est aussi un pays souverain dans ses choix internes ».

Ramzi Belkaid, de l’agence Travel Sense (représentant la centrale de réservation ClicNGo), tire de son côté la sonnette d’alarme sur les conditions de survie des acteurs de la branche qui dépendent de la date de reprise du tourisme entre les deux pays car les enjeux économiques pèsent lourd.

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Si 80% de la clientèle touristique algérienne arrive en Tunisie par voie terrestre, depuis 2019, l’expérience du charter a commencé à se développer. Pour la saison été 2020, de nombreux vols étaient programmés aussi bien sur Tunis que Monastir ou Djerba, de même que d’importants blocs sièges sur Air Algérie avaient également été prévus. Sauf que la situation qui prévaut ne permet pas d’avoir une quelconque visibilité. Walid Hnid, de l’agence Happy Days, avoue garder l’espoir de voir les vols reportés au 1er août, c’est à dire juste après l’Aïd, si les frontières côté algérien venaient à être rouvertes « pour sauver ce qui peut être sauvé » espère pour sa part Oussama Chamsi, contracting chez ClicNgo.

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« Les clients attendent avec impatience pour venir » confirme de son côté Sameh Jerbi, de l’agence Sameh Voyages (Smartbooking), et il n’y a pas que des touristes mais aussi des gens qui viennent pour se faire soigner ».

Et quand on parle marché algérien, celui-ci reste étroitement lié au tourisme local tunisien. « Sans Algériens, pas de marché local techniquement possible » rappelle Sobhi Saidi. Si la caractéristique de séjour du client tunisien est d’être short-stay (2/3 jours), celle de l’Algérien est plus celle d’un client long-stay (7 jours minimum).

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Oussama Chamsi reste malgré tout amer. « Le marché algérien est-il un plat de résistance ou une garniture sur la table touristique ?  » s’interroge-t-il.

Le ministre du Tourisme lui, préfère rappeler à qui veut bien l’entendre que « les relations avec l’Algérie sont des relations spéciales qui dépassent le simple cadre commercial du tourisme, qu’elles vont beaucoup plus loin sur le plan politique, qu’elles sont de très haut niveau ».

La gouvernement algérien a annoncé récemment qu’il se prononcerait début juillet sur la date d’ouverture des frontières. L’annonce sera sans aucun doute attendue avec beaucoup d’impatience de part et d’autres de la frontière.

H.H

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