Lufthansa empêchée d’imposer son diktat tarifaire aux agences tunisiennes
31 août 2015La compagnie aérienne Lufthansa ne pourra pas appliquer sa surtaxe de 16 euros sur les billets d’avion émis par les agences de voyages, mesure prévue pour entrer initialement en vigueur à compter du 1er septembre 2015. Du moins au départ du marché tunisien.
©Destination Tunisie– Le transporteur allemand n’a en effet pas été autorisé par les instances officielles tunisiennes, en l’occurrence la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), à procéder à cette augmentation équivalente à 35 dinars sur chaque billet émis par une agence de voyages.
Cette décision est en fait l’aboutissement d’un important travail de lobbying engagé par la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) afin de protéger les intérêts des agences billettistes et de leurs clients. Car le projet de Lufthansa consiste à charger les billets émis en agence mais pas ceux achetés directement sur son site internet.
Jugeant cette position discriminatoire, la FTAV a saisi l’Organisation de défense du consommateur ainsi que la DGAC, estimant que cette décision portait atteinte à la compétitivité des agences de voyages et les mettait dans une position défavorable sur le plan concurrentiel.
La DGAC a estimé pour sa part que la décision du groupe Lufthansa était assimilée à une augmentation tarifaire, lesquels tarifs sont traditionnellement soumis à des conventions bilatérales entre les deux pays et sujets à une autorisation préalable des instances aéronautiques locales.
Le 20 août dernier, la représentation de Lufthansa pour la Tunisie se résignait à transmettre une demande officielle d’augmentation à la DGAC, demande rejetée dans un courrier daté du 28 août (ref : 1534/04).
La décision de Lufthansa de mettre en place une surtaxe de 16 euros ne concerne pas uniquement la Tunisie mais tous les marchés où elle est présente et implique les compagnies de tout le groupe (Austrian Airlines, Brussels Airlines, Eurowings, Germanwings, Lufthansa et Swiss).
Cependant, depuis l’annonce de cette décision, le transporteur allemand fait face à une véritable levée de bouclier de la part des associations professionnelles qui ont estimé qu’il s’agissait d’une politique de deux poids deux mesures.
Dans le milieu des agences tunisiennes, on estime que « la décision de la DGAC pourrait faire jurisprudence et décourager d’autres compagnies qui seraient tentées par l’expérience ».
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