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Lotfi Kebaeir, PDG de HTL « La clientèle russe est considérée comme une roue de secours pour le tourisme tunisien »

Lotfi Kebaeir, PDG de HTL « La clientèle russe est considérée comme une roue de secours pour le tourisme tunisien »

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Lotfi Kebaeir fait partie de ces Tunisiens qui ont choisit la Russie pour leurs études supérieures. Mais il change son destin en ouvrant en 1992 un tour-opérateur nommé HTL à  Saint-Pétersbourg. Cette expérience n’a pas été de tout repos dans une société où le voyage n’était pas une tradition, en plus d’un manque énorme de vols reliant la Russie avec la Tunisie.
En 1995, les conditions commencent à  s’améliorer suite à  la mise en place de vols charters. HTL déploie tous ses efforts pour la promotion du tourisme de la Tunisie sur un marché un peu spécial.

Qu’est-ce qui caractérise le marché russe ?
D’un point de vue global, le marché russe est un marché instable vu plusieurs facteurs économiques et politiques. Ce n’est qu’après les années 90 que les Russes ont commencé à  s’intégrer dans le monde du voyage. C’est pour cela que le client russe n’était pas très exigeant au départ. Mais peu à  peu, il a commencé à  juger les prestations en visitant d’autres destinations comme la Turquie, l’Egypte, la Grèce… C’est pour cela qu’il est primordial d’améliorer aujourd’hui la qualité de nos services, surtout dans les établissements hôteliers et essentiellement côté linguistique pour le staff qui doit maîtriser la langue. Le client russe a besoin d’être rassuré, c’est très important d’améliorer l’image de la Tunisie du point de vue sécurité.

Comment se présente la Tunisie par rapport aux concurrents au départ du marché russe ?
Le marché russe est très demandeur de voyages mais, malheureusement, la Tunisie ne reçoit que 300 mille visiteurs, ce qui est très peu par rapport à  d’autres marchés qui ont les mêmes caractéristiques. Parfois même, la Tunisie dispose de plus d’avantages comme le confort aérien, la nature des plages…
Le marché égyptien a su recevoir cette catégorie de clientèle qui la considère comme clients majeurs tandis qu’en Tunisie, cette clientèle est considérée comme une roue de secours : lorsqu’il y a une baisse sur d’autres marchés, on fait appel aux Russes.
Ce qui est plus grave, c’est que le client russe est un client orienté vers la destination Tunisie car la grande masse ne connaît pas très bien cette destination vu le manque de promotion. Celle-ci ne doit pas être limitée aux foires qui réunissent seulement les professionnels lorsqu’ils constatent un manque de clients sur la destination.

Qu’attendez-vous par exemple de l’ONTT ?
C’est essentiellement une stratégie sur le long-terme qui trace la démarche sur les cinq années à  venir et cela doit se faire dans le cadre d’un partenariat touristique composé des différents intervenants dans le domaine.
Le plan de travail doit être structuré pour atteindre des objectifs bien déterminés qui visent la promotion de la Tunisie et non pas du gouvernement. De même, une étude sociale du marché russe est primordiale pour définir notre place sur le marché. L’institution étatique doit jouer un rôle dans la création de la demande qui ne doit pas être limitée aux foires et salons ou aux affiches, mais essayer de transmettre une nouvelle image de la nouvelle Tunisie par des actions PR en invitant des journalistes, par des spots télévisés,…

Propos recueillis par
Janet Rayouf

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