Comment le Djerba Music Land fait battre le tempo touristique de l’île
9 août 2022L’événement artistique de l’année sur l’île de Djerba est désormais sans conteste dominé par le Djerba Music Land, Festival qui s’est achevé hier. Bilan et constats touristiques.
6000 spectateurs auront assisté cet été à la 7e édition du Djerba Music Land, festival musical organisé chaque année au mois d’août sur la plage de l’hôtel Radisson Blu et qui s’est achevé la nuit dernière.
Pendant 5 jours, ce sont des DJ et des artistes tunisiens et étrangers qui ont défilé sur scène à compter de minuit et jusqu’à 7h du matin sans discontinuer. Musique électronique essentiellement, mais aussi orientale avec le spectacle Disco Al Arabi et également de la musique dite Urban.
A chaque style son public, mais avec un point commun : une affluence qui va en augmentant d’année en année et qui gagne aussi en maturité en termes d’organisation et de déploiements d’équipements techniques (son et lumières).
Retour au rythme de croisière
En fait, même les deux années de Covid (2020 et 2021) n’ont pas eu raison du Djerba Music Land qui a quand même pu se dérouler mais avec un public plus restreint. Cette édition 2022 était donc celle du retour au rythme de croisière.
Pour Mohamed Jerad, fondateur et organisateur de cet événement, il y a deux aspects : l’aspect artistique qui n’a rien à envier selon lui aux manifestations similaires qui se déroulent à Ibiza, Marrakech ou Mykonos. Et il y a l’aspect économique avec ce qu’il engendre pour l’île de Djerba: « les taxis n’arrêtent pas une minute pendant le festival, ils n’ont pas le temps de retirer la clé de leur démarreur; les distributeurs automatiques de billets sont vidés; les hôtels sont pleins » se plait-il à souligner.
Doublement des capacités aériennes
Pour acheminer tout ce beau monde, il y a la route mais il y a aussi et surtout la voie aérienne. Et pour la circonstance, la compagnie Tunisair Express a renforcé ses capacités en doublant le nombre de ses fréquences au départ de Tunis vers Djerba pour répondre à ce pic de demande.
Car en étudiant le profil du public présent à ce festival, il ne s’agit pas des habitants locaux (du moins très peu) qui participent, mais essentiellement des vacanciers à Djerba durant cette période, et aussi une clientèle qui descend de Tunis, Sousse et Sfax spécialement pour la circonstance. Donc, une clientèle locale de jeunes et de moins jeunes selon la programmation de chaque soirée.
A la base, l’événement, qui est parti d’une simple Beach Party, était destiné à diversifier la clientèle touristique séjournant sur l’île et proposer un produit différent du balnéaire classique. Au fil du temps, c’est devenu un événement tuniso-tunisien. Mohamed Jerad le reconnaît et souligne que pour la prochaine édition, dès le moins de novembre, les dispositions nécessaires seront prises avec des tour-opérateurs partenaires pour l’intégrer dans leur programmation de l’été 2023 et internationaliser l’événement.
Appel du pied aux sponsors
Par ailleurs, cet événement dépendant également en grande partie du sponsoring, son organisateur ne cache pas son souhait de voir plus de soutiens de la part notamment des entreprises dont les propriétaires sont d’origine djerbienne, tant l’événement stimule l’économie insulaire avec les retombées que cela engendre sur tout l’écosystème local.
Reste à trouver un consensus sur la date de son déroulement : pour nombre de professionnels du tourisme à Djerba, le mois d’août est un mois où les hôtels font naturellement le plein, le festival ne faisant que pousser les opérateurs au bout de leurs capacités. Certains suggèrent donc de décaler les dates à la fin du mois ou début septembre, quand le fléchissement sur le taux d’occupation des hôtels se fait sentir.
Pour d’autres commentateurs, c’est justement cette ambiance qui fait que tout Djerba est rythmée par le festival qui fait son charme. Ceux-là ne changeraient de date pour rien au monde.
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