Accord avec le Qatar : le ministère du Transport veut éteindre l’incendie
2 novembre 2012L’affaire de la «5e liberté» aérienne signée entre la Tunisie et le Qatar (lire notre article) a provoqué un immense tollé dans la communauté du transport aérien en Tunisie et en particulier dans les rangs de Tunisair qui n’a pas été partie prenante de l’accord.
Pour calmer les esprits, le ministre du Transport, Abdelkarim Harouni, s’est déplacé lui-même hier au siège de Tunisair (photo ci-dessus) afin de rassurer le personnel de la compagnie. Il lui a affirmé que la concrétisation de ce mémorandum est subordonnée à un accord préalable des autorités de l’Aviation civile des deux pays. Il a regretté que Tunisair n’ait pas été associée à la négociation de cet accord et a affirmé que dans le futur, «elle le sera de plein droit».
Le M.O.U (memorandum of understanding ou préalable à la signature définitive d’un contrat) a été signé entre la Tunisie et le Qatar, qui accorde, en son article 4, aux compagnies aériennes des deux pays de bénéficier de la 5ème liberté. Cet accord, venu dans un contexte de grande tension qui a régné après les autorisations accordées à Transavia et Syphax Airlines pour opérer des vols quotidiens entre Tunis et Paris, a provoqué un mouvement d’appréhension auprès du personnel de Tunisair.
Les cadres de la compagnie publique ont exprimé clairement et en toute transparence, le sentiment d’inquiétude ainsi que leur vision des choses, insistant sur le fait que de telles pratiques ne devraient plus se répéter et que Tunisair, en tant que compagnie nationale, devrait avoir son mot à dire dans tout ce qui touche à l’aviation en Tunisie.
Ils ont également souligné que tout accord de coopération devait être équilibré, ce qui n’est pas le cas actuellement vu que Tunisair n’opère pas sur Doha et qu’elle n’a pas la flotte nécessaire, pour le moment, pour aller au-delà de ce point. Par conséquent cet accord n’est bénéfique que pour Qatar Airways.
Dans un communiqué sur l’affaire, Tunisair a tenu à rappeler qu’elle a «toujours soutenu l’Etat dans toutes les opérations, non rentables, soit de rapatriement de Tunisiens, soit de retour de Travailleurs Résidents à l’Etranger ou les vols de pèlerinage et à chaque fois que l’Etat fait appel à ses services». Et le communiqué de conclure qu’«il est temps aujourd’hui que l’Etat prenne une position claire pour la soutenir».
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