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Tunisair : 128 milliards pour un nouvel avion et deux gros porteurs à l’horizon

Tunisair : 128 milliards pour un nouvel avion et deux gros porteurs à l’horizon

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La compagnie publique a réceptionné le 27 novembre 2014 à l’usine Airbus de Toulouse son nouvel A.320, le 6e de sa commande passée en 2008, ce qui porte désormais à 15 le nombre d’appareils de ce type dans la flotte du transporteur national qui compte désormais 28 avions au total.

Et de 6 pour Tunisair. La compagnie a reçu un nouvel Airbus A.320 baptisé du nom du syndicaliste-martyr Farhat Hached et porte l’immatriculation IMW. La cabine n’a pas été densifiée à son maximum, bien au contraire. Grâce à un espacement très appréciable entre les 162 sièges, les conditions de confort en voyage s’en retrouvent nettement améliorées. Les  8 premières rangées peuvent par ailleurs être modifiées et reconfigurées en classe business grâce à des sièges convertibles en fonction de la nature des vols effectués.

Pour réceptionner ce nouvel appareil, Tunisair a fait les choses en grand. A Toulouse, le ministre du Transport, Chiheb Ben Ahmed, a fait le déplacement en compagnie de Saloua Essghaier, présidente-directrice générale de la compagnie. L’occasion pour le ministre de signer un accord avec le constructeur sur la création d’un centre de formation Airbus à Tunis qui permettra aux instructeurs tunisiens de l’aéronautique de délivrer des diplômes homologués et reconnus par l’avionneur européen.

Et comme le tourisme n’est jamais très loin quand il s’agit de transport aérien, le vol inaugural parti de Toulouse s’est dirigé vers Tozeur en soutien au tourisme saharien et à cette région désertée par les touristes ces dernières années. Une action certes à forte valeur symbolique mais qui ne contribuera malheureusement pas à faire revenir les touristes en masse dans le sud-est tunisien en l’état actuel des choses.

Sur le tarmac de l’aéroport international Tozeur-Nefta, l’appareil a eu droit au traditionnel arrosage comme le veut la coutume dans le transport aérien lorsqu’un appareil arrive pour la première fois. Le jet d’eau, jailli des deux camions de pompiers placés spécialement pour l’occasion de part et d’autre de la piste, a donné à l’événement une dimension festive comme l’aéroport n’en avait plus vécu depuis bien longtemps.

Coût et conditions d’achat de l’avion

Pour Tunisair, il est évident que la réception d’un appareil totalement neuf représente non seulement une fierté mais constitue une occasion de dire à ses détracteurs qu’elle ne se porte finalement pas si mal que ça financièrement parlant. L’Airbus A.320 est proposé au prix catalogue à 80 millions de US $. Sauf que dans ce genre de transactions, l’on sait pertinemment que les ristournes sont d’usage.

Le ministre du Transport a annoncé un prix d’achat de 70 millions de US $, soit environ 128 milliards de millimes si l’on se réfère au cours du dollars par rapport au dinar tunisien le jour de la transaction (27 novembre). Mais s’agissant d’une grosse commande d’avions décidées en 2008 et entrée en vigueur à partir de 2010, Tunisair a réussi à négocier un prix encore meilleur que celui annoncé officiellement au vu de sa fidélité au constructeur européen, mais qui n’a pas été révélé par souci de confidentialité.

Ce qui est par contre avéré, c’est que la compagnie a contracté un prêt auprès d’un organisme financier international à des conditions extrêmement avantageuses. Signe donc que la communauté financière internationale considère que Tunisair ne présente pas de risques financiers importants sur le moyen-terme.

Le crédit contracté porte sur 12 ans, avec un apport en fonds propres de 15%. En d’autres termes, en considérant que l’avion a véritablement été facturé 70 millions de US $, Tunisair a tout de même déboursé 10 millions de US$ cash dans les délais qui avaient été fixés au préalable.

Pourquoi s’agit-il d’un avion plus économique

Le constructeur européen Airbus propose désormais en option sur les appareils récemment livrés des Sharklets qui permettent une économie de carburant de 4%, un rayon d’action étendu ou alors une augmentation de la charge utile emportée de 450 kg. Il s’agit en fait d’ailerons de 2,4 m disposés en bout d’ailes qui génèrent une optimisation des coûts d’exploitation non négligeables.

Sur le continent africain, Airbus confirme que Tunisair est la première compagnie à exploiter un appareil doté de cette option. De plus, cette réduction de consommation permet une réduction de CO2 émis dans l’atmosphère et répond par conséquent aux normes les plus strictes imposées notamment dans la région Europe qui constitue justement le principal marché de la compagnie tunisienne. Tunisair a par ailleurs fait le choix d’équiper son nouvel A.320 de moteurs CFM-56 dans la lignée de ses autres appareils.

Le transporteur national ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son plan de flotte entamé en 2010 est prévu pour se poursuivre jusqu’en 2017.  4 autres A.320 sont commandés et devraient normalement être livrés en 2016 et 2017. Mais avant cela, en 2015, Tunisair devrait recevoir pour la première fois deux gros porteurs Airbus A.330 d’ici le mois de mai ou juin 2015. Les commandes sont confirmées et les avions en cours de construction à l’usine Airbus à Toulouse.

L’arrivée de ces nouveaux avions marquera une nouvelle phase dans l’histoire de la compagnie qui ambitionne d’ouvrir des lignes sur le Canada et la Chine, quand bien même elle se refuse encore à confirmer avec précision ses projets futurs.

Peut-être par superstition, certainement par précaution car on a appris au sein de la compagnie à ne plus vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mais il est certain que l’optimisme est de mise malgré une conjoncture maussade sur le plan économique en général et touristique en particulier.

Hédi HAMDI

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