Tunis-Carthage : l’aéroport cause-t-il du tort au tourisme ?
13 novembre 2015Mais que se passe-t-il à l’aéroport Tunis-Carthage ? Du côté des autorités, on ne semble rien laisser transparaître. Et pourtant, deux indicateurs récents laissent deviner que la situation ne serait pas tout à fait sous contrôle.
Tout d’abord le communiqué du ministère du Transport au lendemain du crash aérien de Sharm El Cheikh qui se voulait initialement rassurant. En réalité, c’est l’effet inverse qui s’est produit puisque les mesures annoncées par le ministre suite à une réunion sécuritaire de haut niveau laissent sous-entendre que d’importantes failles sécuritaires existent bel et bien au sein du principal aéroport de Tunisie. Jugez-vous-même : décision tout d’abord d’élever le niveau de fouilles du personnel agissant sous-douane. Autrement dit, il y avait auparavant des fouilles strictes et des fouilles moins rigoureuses. Deuxième mesure : renforcement des accès aux avions de façon permanente. Doit-on comprendre que jusqu’alors, il était donné au premier venu de monter à bord ?
Autres décisions prises par les autorités : la fouille sécuritaire des marchandises et des équipements de nettoyage des appareils. Egalement, renforcement du contrôle des bagages en soute avec l’aide des brigades canines jusqu’à leur chargement à bord. Fouille de tous les employés dans la zone de fret. Les autorités se sont également résignées à renforcer l’inspection du fret aérien par l’utilisation d’appareillages à rayon X. De même qu’il a été décidé de procéder à la fouille de tous les appareils après le départ des employés et avant d’en permettre l’accès aux passagers.
Côté passagers justement, annonce du renforcement de la fouille des bagages à mains. Quoique cette décision ne semble pas avoir changé grand-chose dans les procédures à l’aéroport Tunis-Carthage au niveau départ selon le constat fait par des voyageurs ces derniers jours.
Dans un contexte de terrorisme et de risques accrus à l’échelle nationale et internationale, il est surprenant d’apprendre par voie de communiqué que de telles mesures n’étaient pas en vigueur dans nos aéroports depuis bien longtemps déjà.
Les Britanniques s’en mêlent
Les conséquences du crash de l’avion russe dans le Sinai a été considérable sur le tourisme égyptien et son impact a sans aucun doute touché indirectement d’autres destinations. D’où l’importance capitale pour les autorités tunisiennes de montrer rapidement patte blanche et de démontrer que toutes les mesures sécuritaires sont en vigueur.
Sauf que l’annonce par le ministère britannique des Affaires étrangères (encore lui) ne va pas arranger la situation du tourisme tunisien déjà sous le joug de restrictions de voyage au départ de la Grande-Bretagne. En effet, le Foreign Office a établi une carte des aéroports internationaux jugés dangereux. Celui de Tunis-Carthage fait partie des 9 aéroports pointés du doigt ! Ce qui laisse craindre qu’une fois encore, la psychose ne s’installe dans l’esprit des candidats au voyage qui se détourneront certainement des pays jugés à risque, au plus grand dam du tourisme.
Donia Touihri
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