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La thérapie de choc de Jerad pour sauver Tunisair

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Les finances du transporteur public nagent dans le rouge : 83 MDT de déficit attendu à  fin 2012. Tunisair ne se porte toujours pas bien malgré des réalisations record cette année avec 3,818 millions de passagers transportés pour 90.500 heures de vol.

Rabeh Jerad a reconnu hier l’existence de nombreuses menaces pesant sur la compagnie. En toute transparence et à  l’occasion d’une communication financière à  la Bourse de Tunis, le PDG de la compagnie a pointé du doigt son sureffectif : 8500 agents depuis la décision de réintégrer les filiales en février 2011 (lire notre analyse de l’époque), soit 230 agents par avion. Par rapport aux standards similaires d’entreprises intégrées, le nombre d’employés ne doit pas dépasser les 175 par avion.

Le PDG de la compagnie nationale l’avoue sans ambages ni détour : « il faudra dégager du personnel ! ». Le plan d’assainissement qui a été établi porte sur la réduction de 1700 agents entre 2013 et 2014, outre 329 agents qui atteindront l’âge de la retraite et qui ne seront pas remplacés. « Nous avons gelé tout recrutement depuis mars 2012 et il n’y en aura pas d’autres, sauf pour les techniciens de maintenance pour remplacer les départs à  la retraite » souligne Jerad. Les salaires également vont être gelés au moins sur les 2 prochaines années. Les 5 syndicats ont été consultés et informés des décisions.

En réalité, le nouveau plan de relance de Tunisair a été remis le 25 décembre au ministre du Transport qui doit le soumettre au gouvernement pour approbation. Le premier responsable de la compagnie compte faire passer son projet et entend bien se « battre pour obtenir également des aides gouvernementales » : 53 MDT pour indemniser les salariés qui seront licenciés ; 166 MDT de dettes à  effacer contractées auprès de l’OACA (jusqu’au 30 juin 2012) et même des subventions pour les vols intérieurs déficitaires ! Plus encore, Tunisair demande à  obtenir le statut d’entreprise totalement exportatrice.

Elle souhaite également que soit reconduite l’exonération de l’impôt sur le bénéfice qui avait été décidée en sa faveur pour la période 2009-2013 mais dont elle n’aura finalement pas profité puisqu’à  part 2009, les autres exercices s’étaient soldés par des résultats déficitaires. Les exigences de Tunisair sont-elles réalistes ou utopiques ?

« C’est vrai que le plan de redressement est coûteux pour l’Etat, mais ce n’est pas très lourd comparé à  ce qui adviendrait si l’on ne faisait rien » s’exclame Jerad. Car la réintégration des filiales en 2011 coûte très cher : 40 MDT en augmentations de salaires par an. Pour sauver l’entreprise, le Business Plan élaboré prévoit par ailleurs un ensemble d’actions en interne et en externe portant sur la mise à  niveau globale des activités du transporteur, l’organisation de ses filiales en centres de profits et la mise en place d’un programme de compression des coûts (-10%).

De plus, il est question de consolider les canaux de distribution, en particulier via le Web et le Call Center «afin de diminuer la vente à  travers les agences de voyages » précise bien le PDG de Tunisair qui ne manque pas de souligner sur un autre plan qu’il n’y a plus d’ingérence politique dans les affaires. «L’entreprise est maître de sa gestion et nous demandons la révision de notre mode de gouvernance pour plus de flexibilité à  l’image de Tunisie Telecom par exemple lors de l’ouverture de son capital».

 Hédi HAMDI
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