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Nouvelair rompt ses relations avec les compagnies aériennes libyennes après de graves péripéties

Nouvelair rompt ses relations avec les compagnies aériennes libyennes après de graves péripéties

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Le chaos qui règne en territoire libyen a eu des répercussions sur la compagnie tunisienne Nouvelair. Le transporteur privé a en effet dû rapatrier de toute urgence les appareils qu’il louait depuis près d’une dizaine d’années à  la Libye dans le cadre de partenariats avec les compagnies aériennes locales, Libyan Airlines et Afriqiyah Airways (photo ci-contre).

Bien qu’étant lourde de conséquences sur le plan commercial, cette décision intervient pour des raisons très graves, à  savoir que les autorités libyennes ont utilisé les avions de Nouvelair sur des lignes intérieures pour le transport de passagers lesquels, bizarrement, voyageaient sans bagages. « Suite à  ces deux vols, les équipages, étonnés par l’absence de bagages des passagers, ont signalé cette anomalie à  notre direction qui a immédiatement pris une première mesure de précaution consistant à  interdire l’usage de ses appareils pour les vols non commerciaux » a expliqué la compagnie tunisienne dans un communiqué rendu public hier. On croit en effet savoir que la Libye aurait utilisé les avions tunisiens pour le transport de miliciens et de partisans de Gueddafi pour aller mater la population actuellement en rébellion contre le régime en place.

Rapatriement d’urgence

Suite à  cette péripétie, la compagnie Nouvelair a engagé le rapatriement de toute urgence de ses quatre avions, dont deux étaient placés en continu en Libye. Ce retour n’a pas été chose facile puisqu’il a fallu négocier âprement avec les compagnies libyennes. Chokri Zarad, directeur général de Nouvelair, s’est dit réjouit d’avoir réussi à  ramener les appareils (car la partie libyenne était en droit de refuser leur retour) mais, en revanche, a « regretté de ne pas avoir eu la possibilité d’embarquer les ressortissants tunisiens que nous souhaitions ramener à  nos frais. En effet, nous étions obligés de nous conformer à  la stricte réglementation internationale qui interdit la prise en charge de passagers sans personnel navigant commercial » a-t-il ajouté. Le plus dur a donc été de pouvoir ramener les avions sur le territoire national.

Sur le plan commercial, il est évident que cette rupture va peser lourd dans l’activité de Nouvelair et sa rentabilité. «Nous sommes prêt à  en assumer toutes les conséquences», a répondu Chokri Zarad. Depuis une dizaine d’années en effet, Nouvelair louait aux compagnies libyennes plusieurs Airbus A320, certains en permanence et d’autres à  la demande, dans le cadre de la restructuration de l’aviation commerciale de ce pays, et se chargeait de la formation et la mise à  niveau des équipages libyens dans un secteur accusant un important retard suite à  l’embargo international qui frappa ce pays plusieurs années durant.

Nouvelair est la première compagnie aérienne privée en Tunisie et réalise essentiellement des vols charters. Fondée en 1989, elle est dirigée par l’homme d’affaires Aziz Miled, également président du groupe touristique TTS. Elle compte dans sa flotte 14 appareils monocouloirs Airbus A.320 et A 321. De 2008 à  janvier 2011, Nouvelair avait fusionné avec son ancienne concurrente Karthago Airlines qu’elle avait absorbé moyennant une entrée de son dirigeant d’alors, Belhassen Trabelsi, à  hauteur de 13 % de son capital. Ce dernier ayant fuit le pays, c’est l’Etat tunisien qui devrait récupérer cette participation avant de la céder à  d’éventuels acquéreurs internes ou externes à  la compagnie.

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