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Hôtelier, une profession mal aimée ou mal comprise ?

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Serait-ce l’une des conséquences de la révolution tunisienne ou plutôt un sentiment refoulé depuis longtemps qui refait aujourd’hui surface ? Toujours est-il que ces derniers temps, les hôteliers font de plus en plus l’objet de critiques. A voir et à  entendre les commentaires qui fusent ici et là , il semblerait que pour une certaine partie de l’opinion publique, ils soient assimilés à  des capitalistes sans foi ni loi qui oppriment leurs employés et dédaignent leurs clients, particulièrement quand il s’agit de locaux.

La conférence de presse (lire), organisée la semaine dernière à  Tunis par les deux fédérations professionnelles du tourisme, a certes permis de jeter la lumière sur la situation réelle du secteur actuellement, mais elle a aussi rappelé l’existence d’une incompréhension profonde entre les journalistes (et donc les faiseurs d’opinion) et les hôteliers sur la question du tourisme local particulièrement.

Deux facteurs expliquent cet état de fait. Premièrement, les professionnels de l’hôtellerie n’ont peut-être pas assez communiqué de manière indépendante et spontanée ces dernières années, se rangeant toujours dans le camp de l’administration de tutelle, au nom de la bonne entente mutuelle.

L’autre explication -et certainement la plus importante- c’est que les hôteliers payent aujourd’hui les conséquences de la politique de l’ancien régime qui a utilisé le tourisme local comme instrument de propagande faisant croire aux Tunisiens qu’aller passer leurs vacances à  prix réduit dans n’importe quel établissement était pour eux un droit acquis. Dans l’esprit des consommateurs, l’argumentaire utilisé a fini par faire oublier que les hôtels étaient des entreprises privées à  vocation commerciale et non pas sociale.

Pour corriger cet amalgame, la profession tout entière est appelée à  changer sa communication en interpellant les gouvernants, les politiques, les médias et les leaders d’opinion sur la nécessité de percevoir les entreprises touristiques non pas sous l’angle unique du consommateur mais aussi du côté entrepreneurial. L’industrie touristique et hôtelière doit de toute évidence faire sa révolution identitaire pour qu’elle ne soit plus vue exclusivement comme un secteur de loisirs où tout le monde bronze autour de la piscine et finit sa soirée en discothèque.

Hédi HAMDI
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