FTI Group serait en très mauvaise santé financière si l’on en croit de nombreux articles de presse parus récemment en Allemagne. Mais l’intéressé contre-attaque et dément. Ses partenaires tunisiens scrutent la moindre avancée dans le dossier.

Un scénario qui ressemble à s’y méprendre à celui d’un certain Thomas Cook en 2019. Le groupe touristique allemand FTI, numéro 3 du voyage européen et qui comprend les marques FTI Touristik (DACH), Big eXtra et 5vor Flug ainsi que SonneklarTV et Youtravel serait sur le point de faire faillite selon certains médias allemands s’appuyant sur le dernier rapport du commissaire aux comptes.

Sur la Tunisie, il faut savoir que ces différentes filiales totalisent environ 55.000 clients, Detur inclus. Même s’il ne s’agit pas d’un mastodonte sur la destination, sa disparition entraînerait l’éparpillement de son porte-feuille clients.

A la différence de Thomas Cook qui s’était effondré au lendemain de la haute saison touristique, laissant une grosse ardoise en Tunisie (et jamais récupérée d’ailleurs), la situation de FTI intervient dans une période de basse saison où la plus grande partie des factures avec les hôtels en Tunisie auraient été apurées via Meeting Point Tunisia, son DMC local.

Ce qui suscite plutôt l’inquiétude dans les rangs des hôteliers actuellement, c’est surtout les engagements pris pour la saison été avec certaines marques du groupe FTI en matière notamment d’allotements. Un arrêt d’activité obligeraient ses partenaires tunisiens à devoir de nouveau commercialiser les lits laissés vacants pour éviter tout manque à gagner.

Riposte de FTI Group

A quelques jours de l’ouverture du salon ITB à Berlin, l’information sur le mauvais état de santé de FTI Group fait désordre dans le tour-operating allemand. Les concernés se sont d’ailleurs empressés de publier un communiqué de presse que Destination Tunisie a reçu pour justifier de leur bonne situation financière et des perspectives prometteuses de la saison à venir. On y lit que « le chiffre d’affaires a augmenté de 10 pour cent par rapport à l’année précédente pour atteindre 4,1 milliards d’euros. Grâce à des investissements dans la transformation numérique ainsi qu’à des processus et des systèmes plus efficaces, FTI GROUP a pu poursuivre sa croissance, soutenue par l’évolution encourageante de l’industrie du tourisme dans le monde entier. L’entreprise bénéficie en outre d’une série de tendances sectorielles pour lesquelles FTI GROUP est particulièrement bien placé pour répondre à la forte augmentation de la demande. »

Karl Markgraf, PDG de FTI GROUP: «Pour l’été, le sultanat d’Oman, ainsi que la Turquie, la Tunisie et les pays d’Europe du Sud-Est, sont de nouveau en tête des préférences des voyageurs, avec une croissance des ventes à deux chiffres par rapport à l’année précédente» .

« Nos offres de réservation anticipée ont été bien accueillies par les clients et la saison à venir est déjà très prometteuse en terme de réservations. Actuellement, nous enregistrons une augmentation à deux chiffres du nombre de départs estivaux par rapport à l’année précédente », résume Karl Markgraf, PDG de FTI GROUP. En ce qui concerne l’ensemble de l’exercice 2023/24, le groupe se trouve sur une trajectoire de croissance.

« Dans un contexte économique favorable aux réservations, nous prévoyons d’augmenter le chiffre d’affaires et le bénéfice de l’exercice 2023/2024 d’un pourcentage à deux chiffres par rapport à l’année précédente » , ajoute le directeur général du groupe FTI. Le remboursement de la dette extérieure – aides liées à la pandémie de Covid-19 et obligations bancaires – ainsi que les paiements de commissions et autres obligations liées aux activités courantes sont pris en compte dans la planification de la liquidité. FTI GROUP a déjà pu réduire les aides du Fonds de stabilisation économique allemand (WSF) liées au Covid-19 grâce à un remboursement exceptionnel lit-on encore dans le même communiqué.

Les professionnels tunisiens partenaires du groupe auront au moins eu l’avantage d’être prévenus de la situation. A l’orée de la nouvelle saison, il est clair qu’ils auront intérêt à n’opérer qu’avec des garanties et autres deposits. Turquie et Egypte, autres grosses destinations sur lesquelles opère le voyagiste allemand, auraient déjà stoppé la collaboration ou seraient en voie de le faire à défaut de garanties réelles. L’expérience Thomas Cook leur aura permis de retenir la leçon.

HH