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Voyage avec Anouar Brahem, musicien

Voyage avec Anouar Brahem, musicien

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Comment retracer l’abondante carrière d’un musicien aussi lumineux, par quelles formules décrire sa musique, alors qu’il a déjà  été porté aux nues par d’illustres critiques spécialisés ? Son œuvre, cela donne du bon et du meilleur, de la grâce à  saisir les yeux fermés. Cliquons sur Anouar Brahem dans la sphère Google et butinons au hasard. Nous sommes assurés d’avoir du miel en bouche. Patrick Labesse (Le Monde) dépeint « Une mélancolie méditative, des lignes ondoyantes, du silence bruissant de volupté, de poésie secrète. Telle vit et se vit la musique d’Anouar Brahem… ». A la flamme de cette exultation éclairante, il reste au lecteur d’apprécier et de spéculer sur une musique qui va à  l’essentiel, sans lourdeur ni boursouflure, affranchie et dépouillée, sans graisses inutiles. Tout est à  l’avenant, il n’est que de lire les épatants éloges de La Republica, emboîtant le pas au New York Times, pointant « un élixir de vie de la musique éthéré et poétique… ».

Quittons les brillants enthousiasmes et brossons à  grands traits le parcours du musicien.
53 ans à  l’horloge qui n’ont pas laissé beaucoup de traces sur son visage, un air à  la fois juvénile et réservé, peu loquace en public. Naissance à  Halfaouine, de père mélomane qui l’encourage. Naturellement, la musique s’impose à  Anouar Brahem qui s’initie plus tard au Oud avec le maître Ali Sriti. Ce dernier transmet le système compliqué des modes de la musique savante arabe. Celui-là , en buvard, absorbe aisément les « Maquam » et le « Taqsim ». La passation transmise, très vite, les regards du jeune homme se portent loin ; il se libère des contraintes se nourrissant progressivement à  d’autres sources de musique.

Habité par sa musique, le luthiste continue son chemin, croisant et conjuguant des musiques telles le flamenco, le jazz, la musique classique indienne ou tzigane…
Suite à  sa rencontre décisive avec Manfred Eicher, sous le label ECM, paraît l’album « Barzakh ». Une collaboration fructueuse s’ensuit. Anouar se fait entourer de prestigieux musiciens (Barbarose Erköse, Yan Garbarek, John Surman…). Le chemin est tracé, notre homme encensé par la critique, est accueilli sur les grandes scènes à  Paris, New York, Budapest, Barcelone, Rome, Vienne, Bruxelles… Acclamé par les publics, il empile les succès.

Cet été à  Hammamet, il jouera avec son quartet les morceaux de son dernier opus, The Astounding Eyes Of Rita.

Votre dernier voyage ?
Budapest pour un concert au Bela Bartok Hall. Une salle de concert magnifique comme je rêve qu’il y en ait une pareille à  Tunis. Malheureusement, à  part l’aéroport et l’hôtel, je n’ai rien vu de la ville !

Votre destination préférée ? Et pourquoi ?
J’en ai plusieurs: Paris pour ses cinémas, ses restaurants, flâner dans les rues. Istanbul pour l’énergie incroyable qu’elle dégage («un village» de 12 millions d’habitants) et ses belles filles.

Votre meilleur souvenir de voyage ?
La tournée que j’ai faites aux Etats-Unis en 2002.

Votre pire souvenir de voyage ?
Quand pour un concert à  Baalbek au Liban, un des musiciens du trio n’est jamais arrivé… l’horreur.

En voyage, vous êtes plutôt : dormeur, ou de ceux qui font aller et venir les hôtesses, curieux en train de scruter le hublot, ou anxieux et impatient d’arriver ?
Généralement, je me plonge dans un livre ou un journal et ne le lâche qu’à  l’arrivée.

Votre compagnon de voyage ? Livre, lecteur MP3, lecteur DVD ou ordinateur portable ?

Une pile de journaux.

Le must du voyage pour vous, est-ce en solo, en couple, en famille, ou entre amis ?
Je ne voyage presque exclusivement que pour le travail et comme je joue très souvent avec des musiciens étrangers, ils arrivent chacun de leur côté, donc je suis souvent seul dans l’avion. J’apprécie beaucoup la compagnie de mes amis musiciens lorsque je suis en tournée chaque jour dans une ville. Il y a lors des voyages une ambiance «colonie de vacances» très bon enfant ou on redevient de vrais gosses.

Lors de vos voyages professionnels longs-courriers, vous exigez la First, la Business, ou l’Eco ?
Court, moyen ou long-courrier, toujours Business. Il faut de la place pour un musicien et son Oud !!

Votre look vestimentaire en voyages : jean et basket ou BCBG ?
Sport chic… Tout en noir bien-sûr… La valise (Tumi / garantie à  vie) et la plus légère possible à  cause de mes problèmes de dos.

Combien de pays visités ?
Difficile à  compter. Toute l’Europe, l’Amérique du Nord, le Moyen Orient, peu l’Asie (à  part le Japon), pas du tout l’Amérique du sud et l’Afrique noire (à  part l’Afrique du sud), plusieurs fois invité en Australie, mais n’ai jamais accepté : trop loin…

Votre prochain voyage déjà  prévu ?
Barcelone que j’adore.

Le voyage dont vous rêvez ?
Partir plusieurs mois à  l’aventure sans programme précis avec juste une petite valise, un livre, une carte de crédit. Et surtout sans Oud.

Votre actualité professionnelle du moment ?
Suite à  la sortie de mon nouveau disque «The Astaounding Eyes Of Rita» dédié à  Mahmoud Darwich, je suis en pleine tournée en Europe avec mon nouveau quartet.

Sur une île, quel morceau de musique emporteriez-vous ?
Un disque du joueur de Oud préféré de Oum Kalthoum, le grand Kassabji.

Le compositeur culte?
Mohamed Abdelwahab.

Le bonheur parfait selon vous ?
Grande question… Avoir un peu plus de temps à  consacrer à  son propre bien-être et à  sa famille serait déjà  un pas…

Quelle est votre grande réussite ?
Avoir participé à  redonner au Oud et à  la musique instrumentale arabe leurs lettres de noblesse et à  les avoir fait connaître du public international.

Et votre grand regret?
Ne pas savoir danser!

Propos recueillis par
Hamma HANACHI

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