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Khaled Houissa, acteur : « Le voyage est une escapade pour se connaître soi-même, découvrir l’autre et le monde »

Khaled Houissa, acteur : « Le voyage est une escapade pour se connaître soi-même, découvrir l’autre et le monde »

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Il rêve de changer l’image persistance du cinéma tunisien avec de grandes œuvres d’un standing mondial. Il travaille hors des sentiers battus de la télévision en assurant une production tout au long de l’année et non pas uniquement pendant Ramadan. Khaled Houissa, qui joue désormais dans la cour des grands comédiens, a tracé son chemin et s’est imposé sur la scène de la comédie. Son succès est aussi dû à sa rigueur, sa discipline et à sa détermination. Le protagoniste de « Warda wa Kiteb » (Une rose et un livre), le feuilleton diffusé en Prime Time sur la chaîne de télévision publique Al Watania 1 durant le dernier Mois Saint, n’épargne aucun effort afin de booster sa carrière et enrichir son expérience. Dernièrement, il a participé à un film du réalisateur égyptien Samir Seif et produit par le réseau de télévision canadien CTV. Un film qui relate la vie de l’un des quatre pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église, le philosophe Augustin d’Hippone. Le tournage a été réalisé à Tunis, en Algérie, à Paris, à Milan et à Rome.
Persuadés de son talent, certains producteurs et réalisateurs ont renouvelé leur confiance en cet ambitieux comédien pour le faire participer à leurs prochains projets. On évoque le court-métrage qui sera produit au mois de juillet par CTV. Un autre projet de film est en cours de préparation avec le réalisateur de « Bab El Falla », Moslah Kraïem. Une participation dans une série-télévisée est aussi prévue prochainement pour la chaîne Al Watania 1.
Ses projets vont au-delà des frontières du pays. Il a en effet des contacts avec de grands producteurs et réalisateurs égyptiens pour une éventuelle prochaine collaboration. Pour Khaled Houissa, le voyage occupe une place importante dans la vie, ayant un effet remarquable sur la personnalité et la carrière de l’acteur.

Êtes-vous un voyageur passionné ?
Absolument. J’aime effectuer des voyages et découvrir le monde. Si j’ai l’opportunité d’aller en voyage, je sors ma valise immédiatement et sans hésitation. J’ajoute que j’ai vécu pendant 6 ans en France, une période durant laquelle j’ai visité plusieurs pays européens grâce à la facilité de déplacement dans la région et l’avantage de voyager sans avoir besoin de beaucoup d’argent.

Vous rappelez-vous de votre premier voyage ?
Ma première destination à l’étranger était Milan. C’était un voyage pour rendre visite à des amis de la famille. J’avais à l’époque 13 ou 14 ans et j’ai voyagé tout seul. Quand je suis arrivé à Milan, j’ai appelé mon père pour l’informer et lui dire que j’étais en train de boire un café. C’était un rêve pour moi. C’était donc une expérience extraordinaire durant laquelle j’ai pu visiter Genève et Lugano également, où pendant une semaine j’ai découvert ces régions montagneuses et ce monde encore mystérieux pour moi.

Et votre dernier voyage ?
Mon dernier voyage a eu lieu au mois de mars en Égypte. Il s’agissait d’un voyage d’affaires d’une semaine durant lequel j’ai rencontré un réalisateur et producteur égyptien de renommée pour discuter d’un éventuel travail après Ramadan. Ils ont proposé que j’y reste encore afin de voir comment se passent les choses et pour améliorer mon élocution égyptienne, car il me faut maîtriser le dialecte pour ne pas rencontrer de problèmes lors du tournage.

Quel est votre meilleur souvenir de voyage ?
C’était un voyage aux USA en 1998. J’ai visité à l’époque la Californie, San Francisco, Los Angeles et Las Vegas. J’ai eu l’occasion de découvrir l’University of California. C’était un nouveau concept d’université pour moi avec les piscines, les terrains de tennis, de basket et de hand, la bibliothèque avec le grand nombre d’ordinateurs qui s’y trouvaient. C’est comme si nous étions sur une autre planète. Sans oublier bien entendu la rigueur, la propreté des boulevards, le respect mutuel, etc. À Los Angeles, ils ont un boulevard baptisé « Sunset Boulevard » mesurant 40 km environ. Tout au long de la rue, nous avons pu découvrir un monde diversifié mais aussi risqué. Il y avait des zones dans lesquelles la police n’osait pas accéder. Un pays mystérieux et plein de paradoxes ; la beauté, la peur, la terreur, la facilité de vivre, la folie, etc. Même en comparaison avec l’Europe, il y a un énorme décalage au niveau des différences culturelles et au niveau du progrès. C’est le « rêve américain » tout court.

Quel est le pire souvenir que vous avez vécu ?
En voyage pour le Sultanat d’Oman, j’étais à Abu Dhabi avec un ami français. Nous n’avions pas de visas pour accéder à ce pays parce que nous pensions que son obtention se faisait à l’aéroport le même jour. Les autorités de la place m’ont informé que je devais attendre trois jours pour l’obtenir. Par contre, ils ont autorisé l’entrée de mon compagnon. J’ai eu du mal à maîtriser ma colère et à avaler la pilule contre ce traitement à géométrie variable. J’ai déploré alors l’absence de solidarité entre nous, les Arabes, et cette discrimination appliquée sur les ressortissants des pays qui parlent leur langue, mais en vain. Cette expérience m’a permis de m’ouvrir les yeux sur cette réalité amère, tandis que mon compagnon français a prouvé sa solidarité inconditionnelle et a refusé de faire le voyage sans moi.

Qu’est-ce que vous n’oubliez jamais de prendre avec vous en voyage ?
Les photos de mes enfants. Quand je suis en train de me préparer pour un voyage, je commence par mettre les photos de mes enfants dans le portefeuille. Je prends aussi un bloc-notes pour noter mes idées et mes réflexions. Je bouquine souvent aussi car j’aime beaucoup la lecture et les romans. Le dernier livre que j’ai lu, c’est le roman de Ahlem Mosteghanmi, « Fawdha Hawes » (Chaos des sens).

Quelle est votre destination rêvée ?
Les pays asiatiques comme le Japon et la Chine. Ce sont deux pays qui ont su s’imposer à l’échelle mondiale ; le Japon grâce à un rythme de développement incroyable et la Chine qui devient « l’atelier du monde ». Ce sont deux destinations que j’ai envie de visiter pour découvrir leurs cultures et leurs richesses.

En Tunisie, ce serait plutôt quelle destination ?
En Tunisie ? Je n’ai pas visité beaucoup de régions. Mais je choisis Tozeur comme première destination à visiter. J’ai beaucoup entendu parler de la splendeur de cette région et la beauté de ses oasis.

Combien de pays avez-vous visités ?
En somme, j’ai visité une quarantaine de pays. Je connais tous les pays arabes et presque tous les pays européens. Je dois expliquer à ce niveau que je travaillais avec une société spécialisée dans le commerce international. Ainsi, j’ai eu l’opportunité de voyager beaucoup.

Que représente le voyage pour vous ?
À mon avis, le voyage est une escapade pour se connaître soi-même, découvrir l’autre et le monde. Du point de vue artistique et esthétique, le voyage permet de découvrir la richesse des cultures et des civilisations, tout en levant le voile sur les facteurs permettant le développement et le progrès des pays. Cela permet également d’engager un débat avec soi-même sur les tenants et les aboutissants de certaines cultures et civilisations. De plus, le voyage enrichit la personnalité et cultive les sens car il permet de développer votre sens de l’analyse et du diagnostic. Le voyage vous pousse à vous poser des questions et à faire des comparaisons. Ainsi, vous commencez à vous forger une nouvelle personnalité plus consciente et plus forte avec des idées inspirées des autres expériences. L’ Afrique me séduit aussi. Il s’agit d’une autre sorte de voyage qui associe découverte et aventure.

Quel genre de voyage préférez-vous ? Shopping ? Découverte ? Aventure ?
Shopping ? Non merci. Je suis loin d’être passionné par le shopping. Même si quand je reviens à Paris où j’ai vécu 6 ans, j’essaie de découvrir les nouveautés artistiques, les derniers films qui jouent dans les salles de cinéma, les dernières pièces de théâtre et les derniers concerts. Bref, j’ai mon propre circuit où je consacre mon temps pour la découverte. Si j’emmène ma femme avec moi, je lui laisse le choix entre faire du shopping seule ou aller avec moi découvrir mon circuit.

À part l’interprétation des personnages, quelle est votre passion cachée ?
Je fais beaucoup de sport, notamment du jogging. Je fais aussi du sport en salle. J’aime également le football et suivre les matches à la télé. La lecture et les films sont mes deux autres passions.

Aimez-vous voyager en famille, avec des amis ou seul ?
Tout dépend du cadre et de mon état d’esprit. Tantôt, j’opte pour un voyage solitaire, tantôt pour un voyage en groupe d’amis ou en famille. Le fait d’être seul en voyage ne manque pas d’importance car il vous permet de régénérer votre énergie, de vivre des moments de paix et d’organiser vos idées et vos pensées. A certains moments, nous avons besoin de quelqu’un à côté de nous.

Projet ou rêve qui vous tient à cœur ?
Mon rêve est de participer à un grand travail au niveau cinématographique international car je considère que le cinéma en Tunisie est encore déconnecté par rapport à ce qui se passe dans le monde. Bien que certains jeunes tentent de changer la donne, nous sommes encore loin des normes internationales. Notre cinéma est malheureusement basé sur des scénarios incompréhensibles et mystérieux. Après, nous ne faisons qu’accuser le spectateur de ne pas avoir compris le message. Alors que réellement, un bon film est un conte à raconter qui permet de faire vivre le spectateur une belle histoire durant une heure et demie.

Propos recueillis par Kemel Chebbi

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