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Visite de Youssef Chahed à Tozeur : le tourisme rentre bredouille

Visite de Youssef Chahed à Tozeur : le tourisme rentre bredouille

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Les professionnels du tourisme attendaient que la visite du chef du gouvernement Youssef Chahed à Tozeur soit l’occasion d’une grande annonce en faveur du secteur. Il n’en fut rien.

De mémoire de professionnels du tourisme, jamais autant de hauts responsables gouvernementaux ne se sont retrouvés au même endroit pour débattre à bâtons rompus de tourisme et d’artisanat.

A l’occasion de la visite officielle effectuée par le chef du gouvernement Youssef Chahed dans le gouvernorat de Tozeur les 16 et 17 février courant, une grande réunion s’est tenue au Village artisanal Castilia en présence d’au moins 7 ministres et secrétaire d’Etat. Un lieu fort en symboles pour réunir sous un même toit non seulement les artisans mais aussi plusieurs dizaines d’hôteliers et d’agents de voyages et ce pour signifier le lien étroit qui unit ces corps de métiers.

Pour l’occasion, la FTH (Fédération tunisienne de l’hôtellerie) avait mobilisé ses troupes pour aller défendre son projet phare de Livre blanc dans l’espoir de le voir adopté. Il s’agit en fait de l’ultime plan de sortie de crise par rapport à l’endettement hôtelier (2,2 milliards de dinars de créances accrochées à ce jour). Sauf que le chef du gouvernement a pris tout le monde à contre-pied.

L’occasion d’évoquer les soucis de l’heure

Quand bien même le principal dossier de l’endettement demeure en stand by, pour les hôteliers présents à Tozeur, l’occasion de discuter de visu avec le chef du gouvernement a permis au moins de lui transmettre les messages souhaités et surtout les inquiétudes par rapport à la saison qui s’annonce.

Paradoxalement, et malgré les perspectives très prometteuses qui laissent penser que la barre des 8 millions de touristes sera franchie en 2018 (si aucun incident ne vient contrecarrer les projets), dans les rangs de la profession, on ne cache pas que tout ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices.
D’abord au niveau financier. Les banques étant devenues très frileuses dans l’octroi de crédits de fonctionnement aux hôteliers, ces derniers estiment que le manque de liquidité va les empêcher de pouvoir disposer des fonds nécessaires à une bonne préparation de la saison, notamment au niveau des infrastructures.

Egalement sur le plan social. Les hôteliers font état de demandes émanant des syndicats qui exigent de passer à la table des négociations pour de nouvelles augmentations salariales. Côté patronal, on considère que le moment est totalement inopportun étant donné que les plaies des dernières années de crises sont encore béantes.

Autre sujet de préoccupation, le manque de personnel qualifié. La demande en ressources humaines s’annonce en effet plus élevée et les hôtels risquent de ne pas pouvoir trouver suffisamment d’employés.

Mais il y a aussi le problème de l’aérien qui revient comme un leitmotiv. Selon les opérateurs touristiques, les capacités aériennes programmées ne seront pas en mesure d’absorber la demande qui va se faire sentir, d’où un sentiment de frustration par rapport au manque à gagner que cela va entraîner.

Le chef du gouvernement s’est voulu rassurant pour ce qui concerne Tozeur et a annoncé un certain nombre de mesures, que ce soit pour le trafic domestique ou pour les lignes internationales.

La situation du tourisme saharien a également été abordée durant la rencontre avec les membres du gouvernement. Car les agences de voyage de la région ont fait état elles aussi des difficultés qu’elles rencontrent et ont évoqué notamment le manque de matériel de transport pour répondre à la demande. Rien que dans la région, le parc de véhicules 4×4, qui comptait environ 600 unités, a été réduit de moitié pendant la dernière période de crise. Le chef du gouvernement a brièvement évoqué le sujet.

Pour Khaled Fakhfakh, président de la FTH, même si les attentes en matière d’exonérations ou de défiscalisation tant espérées par les hôteliers ont finalement été conditionnées et qu’une commission de suivi devra être créée pour traiter le dossier comme l’a demandé expressément le chef du gouvernement, le déplacement à Tozeur aura somme toute eu le mérite de permettre à la filière touristique de faire entendre sa voix au plus haut niveau de l’Etat. Et c’est déjà une satisfaction en soi.

Hédi HAMDI

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