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Tourisme local : la saison de tous les dangers

Tourisme local : la saison de tous les dangers

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L’été 2011 s’annonce très chaud pour le secteur de l’hôtellerie en Tunisie. Au sens propre comme au figuré. Selon les premières estimations, le taux d’occupation moyen des hôtels balnéaires devrait tourner autour de 60% en juillet et de 70% dans le meilleur des cas au mois d’août. De cette conjoncture exceptionnelle, c’est certainement la clientèle locale qui devrait tirer les meilleurs profits. Beaucoup parmi les consommateurs locaux attendent en effet des tarifs attractifs qui leur permettront de jouir de séjours aux meilleurs prix pour leurs vacances d’été. Du moins en théorie. Car dans la réalité des choses, la haute saison 2011 sera tributaire de nombreux autres facteurs. On semble en effet avoir oublié que sa durée se limitera aux trois premières semaines de juillet tout au plus étant donné les deux échéances importantes qui vont marquer la vie du citoyen tunisien : tout d’abord les élections du 24 juillet qui mobiliseront la totalité de la population et, dans la foulée, l’avènement du mois de Ramadan à  partir du 1er août. Vu la place qu’occupe aujourd’hui la chose politique en Tunisie, on imagine mal voir des Tunisiens partir en vacances à  la veille d’un scrutin décisif pour l’avenir du pays. Par ailleurs, l’expérience passée a démontré que l’écrasante majorité des touristes locaux se désintéressent des hôtels durant le Mois saint. Exit donc le tourisme local au mois d’août.

La question des prix qui seront pratiqués par les hôtels sont actuellement au centre des débats et sont relayés notamment par les médias débridés. Le consommateur tunisien revendique aujourd’hui ouvertement son droit à  des séjours dans les hôtels au même prix que le touriste européen. Toutefois, et de l’avis même de plusieurs professionnels du secteur, la pression sur les prix aura inévitablement un impact sur la qualité des prestations offertes. Car en parallèle, l’hôtellerie tunisienne enregistre une hausse de ses coûts de gestion (dus notamment à  l’augmentation substantielle des prix de certains produits), mais également à  cause de l’alourdissement de la masse salariale (consécutive aux dernières exigences sociales). En espérant au passage que les revendications du personnel hôtelier ne ressurgissent pas au beau milieu de la saison et ne vienne la perturber.

Un incident survenu au mois de mars dernier dans un hôtel de Yasmine Hammamet suscite également certaines inquiétudes dans les rangs de la profession. Des clients tunisiens insatisfaits par les prestations qui leur avaient été offertes ont en effet provoqué un gros chahut dans l’établissement qui s’est terminé en protestation généralisée à  la réception. Ce fait divers, en apparence anodin, n’est pourtant pas à  prendre à  la légère. Il traduit le changement de comportement du consommateur tunisien vis-à -vis des établissements hôteliers et s’inscrit dans la lignée de ses revendications qui ont abouti à  la révolution du 14 Janvier. Sauf que si pareils dérapages venaient à  se reproduire pour un oui ou pour un non, il n’est pas à  exclure que l’été 2011 soit vraiment… révolutionnaire dans les hôtels.

Hédi HAMDI
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