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Salim Msallem prend la tête de la Fédération régionale des restaurateurs

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Dans les milieux touristiques djerbiens, Salim Msallem est un personnage incontournable. Le restaurant Haroun qu’il dirige est sans aucun doute le restaurant indépendant par excellence de l’île de Djerba. C’est donc presque par devoir qu’il vient d’endosser le costume de président régional de la Fédération tunisienne des restaurants touristiques de Djerba-Zarzis.

Car s’il y a un restaurateur qui vit le secteur en profondeur, c’est bien lui. Ses nouvelles responsabilités lui incombent désormais de faire entendre la voix des 28 restaurants touristiques classés que compte la région. Du moins ceux qui résistent encore. Car le constat est pour le moins désolant. Beaucoup de restaurants ne peuvent plus se permettre d’ouvrir en hiver quand la fréquentation touristique est au plus bas. Pire encore, d’autres ont quasiment mis la clé sous la porte, comme par exemple le fameux Bleu Moon qui fut pourtant une adresse très courue de l’île.

En cause, la diminution d’année en année de la clientèle touristique qui ne sort plus des hôtels. Ensuite, l’absence de clientèle locale. A Djerba en effet, sortir diner dans un restaurant pour une famille ne fait pas partie des traditions insulaires. Il y a quelques années, la volonté de mettre en place un circuit nocturne à Houmet Souk avait bien été tentée pour redynamiser l’activité, mais l’expérience n’avait pas abouti.

Salim Msallem: « en plus de l’inflation naturelle, la loi de finances 2018 va provoquer une augmentation de nos coûts dans la restauration».

Quelles solutions donc pour permettre à ces restaurants touristiques de continuer à exister dignement dans ce contexte spécifique ? C’est tout le problème que Salim Msallem veut tenter d’atténuer car il sait que nul dans son secteur n’est à l’abri des risques actuels et l’explique clairement : entre 2015 et 2017, les coûts dans la restauration ont augmenté de 130% selon lui. En cause, la flambée des prix des fruits et légumes qui, à Djerba, sont intégralement importés du continent. «Pendant au moins 8 mois, nous avons payé les tomates 2,800 DT le kilo alors qu’il y a 2 ans, il valait 400 millimes». Idem pour la viande et même le poisson qui pourtant est pêché localement. «Même en hiver, nous payons désormais le kilo de poisson au prix fort».

Mais c’est surtout la loi de finances 2018 qui inquiète le restaurateur. Salim Msallem déplore que les taxes sur l’alcool aient été relevées. «Quand un touriste commande une bouteille de vin par exemple, nous sommes obligés de la lui facturer 50 ou 60 dinars alors que pour une qualité équivalente, il paye la même bouteille 5 ou 10 euros chez lui en Europe, ce qui risque de nous faire passer pour des profiteurs alors que nous sommes nous-mêmes victimes du système».

L’augmentation récente du carburant est également un motif d’inquiétude pour toute la profession à Djerba car elle augure de nouvelles augmentations dans les prix des produits.  «Je n’ai pas augmenté mes prix sur la carte depuis 2 ans, mais là, je vais être obligé de le faire» regrette le propriétaire du Haroun.

En dépit des circonstances, Salim Msallem continue de faire de la qualité le credo incontournable de l’établissement pour en perpétuer la tradition et la notoriété établies d’année en année depuis son ouverture en 1971. Le Haroun a vu passer de nombreuses sommités nationales ou internationales comme Bud Spencer, Elie Kakou, Brigitte Bardot ou encore Jean-Paul Belmondo. Il continue aujourd’hui d’être considéré comme la référence à Djerba en matière de restaurant touristique. Une réputation qu’il entend bien perpétuer envers et contre tout.

H.H

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