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Nouveau plan de sauvetage de Tunisair en 2018 : ça passe ou ça casse !

Nouveau plan de sauvetage de Tunisair en 2018 : ça passe ou ça casse !

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Tunisair prépare son avenir à la lumière des défis et exigences de la prochaine étape, particulièrement l’accord de l’Open Sky qui sera signé et appliqué au cours de l’année actuelle.

En effet, une mise à jour de son plan de restructuration s’est dernièrement imposée, sachant qu’un plan de redressement a été imaginé depuis 2012 mais jamais appliqué en totalité. Seulement quelques actions timides ont été initiées au cours des dernières années. Le nouveau plan de sauvetage sera, sans doute, la dernière ligne droite pour le transporteur national.

Il s’agit d’une feuille de route qui devra être appliquée durant les trois prochaines années (2018,2019 et 2020) dans laquelle figurent, entre autres, l’assainissement financier et social, une nouvelle stratégie commerciale, l’amélioration des prestations et la bonne gouvernance. Tunisair espère que la nouvelle stratégie, conçue par son propre personnel, soit capable de la faire sortir de l’ornière, en arrivant à son équilibre financier, voire dégager des bénéfices à partir de 2020. Le PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi, quant à lui, s’est engagé à réduire le déficit de la société à la fin de l’exercice en cours à seulement 50 millions de dinars.

L’OACA associé au capital ?

L’assainissement financier constitue évidemment le point culminant du plan de redressement de la compagnie aérienne qui, pour le faire réussir, table énormément sur le soutien de l’Etat. Le cumul des dettes envers l’OACA (Office de l’aviation civile et des aéroports) s’élève à plus de 600 millions de dinars, un fardeau de plus en plus lourd à supporter par la société. L’une des pistes imaginée est de faire intégrer cette dette dans les fonds propres de la société à travers une augmentation de capital. De ce fait, l’OACA serait associé au capital de Tunisair. Cette solution a été annoncée par le PDG de Tunisair à l’occasion de la tenue de l’AGO de la compagnie le 29 décembre 2017. D’ailleurs, un conseil ministériel se réunira ce mois-ci afin d’examiner la faisabilité de cette proposition.

Sans détailler les actions à mener, Tunisair prévoit dans le plan d’assainissement financier une compression des coûts qui va offrir à la société  jusqu’à 25 millions de dinars d’économies. Dans cette lignée, une structure d’apurement des comptes non justifiés a été mise en place, ainsi que tout décaissement ou dépense qui seront systématiquement enregistrés et contrôlés.

Assainissement social

Côté social, Elyes Mnakbi a indiqué que le départ à la retraite a fait gagner à la société quelques centaines de postes. Un nombre important, mais insuffisant. Le transporteur national estime que 1146 employés sont encore en sureffectif. Des négociations avec la partie syndicale ont été effectuées pour l’application du programme des départs volontaires des employés. En outre, avec le consentement de la partie syndicale, les employés qui occupent des postes fictifs ou ceux qui ne génèrent pas de bénéfices pour la société seront licenciés. L’objectif est d’atteindre un ratio de 100 employés par appareil (80 est la norme internationale).

Stratégie commerciale

La stratégie commerciale de Tunisair durant les trois prochaines années est basée essentiellement sur le développement de son réseau sur l’Afrique, la consolidation de nombre de vols à partir de Tunis-Carthage (notamment avant l’ouverture du ciel) et la relance des vols charter. Le Gazelle estime porter à 220 ses vols  sur Tunis-Carthage contre 177 actuellement. Des efforts supplémentaires seront également déployés et concentrés sur les aéroports de Monastir et Djerba. Pour le long-courrier, il s’agit de renforcer la ligne Tunis-Montréal pour atteindre 4 fréquences hebdomadaires en 2018, et en ouvrant la liaison avec New York en 2019. En doublant certaines fréquences sur les marchés traditionnels et l’ouverture de deux nouvelles dessertes par an en moyenne sur le continent africain, la compagnie compte porter le nombre total de ses vols hebdomadaires à 340 en 2020 contre 257 actuellement.

Au niveau de l’activité Cargo, Tunisair s’est donnée pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 57,6 MD en 2018 contre 50,4 MD prévu à fin 2017, pour arriver à 62,1 MD en 2020.

Rajeunissement de la flotte

Le transporteur national a, sur un autre plan, pu persuader Airbus d’anticiper sur la livraison des 2 appareils A320 neo en 2020 au lieu de 2022. Au total, Tunisair renforcera sa flotte par 6 nouveaux appareils en remplacement de 5 autres qui seront retirés de la flotte à cause de leur âge dépassant les 26 ans. Cette opération aidera à rajeunir relativement sa flotte avec un âge moyen des appareils de 15 ans contre 16 ans actuellement.

Par ailleurs, la compagnie envisage recourir au leasing opérationnel en vue de combler le manque d’appareils. Entre 20 et 25% de ses appareils seront ainsi assurés par le leasing opérationnel. Cette résolution aidera à pouvoir changer régulièrement les appareils âgés. En respectant ce programme, Tunisair table sur une évolution annuelle moyenne de 9,7% du trafic passagers, pour atteindre plus de 4,6 millions de passagers à l’horizon de 2020. En ce qui concerne l’année en cours, elle prévoit une hausse importante en nombre de passagers pour atteindre près de 4 millions.

Vol de bagages, réclamations en baisse

Les réclamations relatives au vol de bagages, un fléau qui a visiblement nuit à l’image de la société ces dernières années, ont significativement baissé, passant de 213 en 2013 à 73 en 2017. En intensifiant le contrôle dans les aéroports et en transférant certains dossiers de vol de bagages à la justice, les incidents de vol sont en recul. Dans le même registre, Tunisair a saisi  la justice concernant les conflits opposant des pilotes et des agents techniques. « De lourdes sanctions vont tomber bientôt », a assuré Elyes Mnakbi.

En conclusion, le PDG a dit que le nouveau plan de redressement est celui de la dernière chance pour sauver le transporteur national. « Sans son application, il n’y aura plus de Tunisair », a-t-il martelé. Autrement dit, ça passe ou ça casse !

« Cette année, nous avons réalisé une amélioration de 28% dans le chiffre d’affaires de la compagnie. Il faut saisir cette embellie et la relance du secteur touristique pour lancer ce plan de sauvetage», a-t-il encore dit.

K.C.

 

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