Humeurs

Mehdi Houas vit-il sur la bonne planète ?

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La lune de miel entre Mehdi Houas, le ministre provisoire du Commerce et du Tourisme, et les opérateurs tunisiens du tourisme serait-elle sur le point de se terminer à  peine entamée ?

Ce qui est certain, c’est que de plus en plus de voix s’élèvent contre les faits et gestes du ministre ces dernières semaines. Dernier exploit en date qui a fait sortir de leurs gonds de nombreux professionnels du tourisme en Tunisie et ailleurs, son « coup de chapeau » lancé à  Go Voyages cité à  deux reprises dans une interview. Ce que le jeune ministre semble ignorer, c’est que le voyagiste français est peut-être un acteur du voyage sur la Tunisie mais en aucun cas un baromètre du secteur. Et pourquoi lui et pas un autre a-t-il été évoqué comme référence ? Le ministre n’a-t-il pas aussi un devoir de réserve dans la citation des marques commerciales ? Avec cette bévue, il a réussi à  se mettre à  dos plusieurs voyagistes qui eux, réellement, font la pluie et le beau temps sur la destination. Mais cette bévue a surtout fait craindre un retour à  la langue de bois qu’on croyait définitivement éradiquée depuis la Révolution.

Autre polémique soulevée par le ministre et qui continue de faire rager, le choix de l’agence qui a lancé la campagne de communication « I love Tunisia » depuis le 14 février dernier doublée d’un site Internet. Le recours à  des prestataires étrangers a frustré une partie de l’opinion touristique professionnelle tunisienne qui s’est, une nouvelle fois, retrouvée dos au mur comme au bon vieux temps de Ben Ali.

Lors des dernières conférences de presse qu’il a données à  Tunis, à  l’occasion du passage du président turc de la Tursab puis de la délégation française du Ceto, Mehdi Houas, la fleur au fusil, a donné l’image d’un homme parfaitement serein, considérant la bataille de la reprise touristique déjà  acquise ! Une approche plus nuancée de la question aurait certainement été plus judicieuse car le tourisme a ses raisons que les jeunes ministres ne savent pas.

On passera outre les réponses floues aux questions précises posées par les représentants des médias qu’il a esquissées dans un flot de paroles mielleuses assorties d’un sourire enjôleur. Les journalistes présents n’étant pas dupes, ils ont simplement préféré faire contre mauvaise fortune bon cœur face à  un parterre important d’étrangers qui n’étaient pas là  pour entendre débattre de problématiques tuniso-tunisiennes.

A Milan, à  l’occasion du dernier salon B.IT, les professionnels tunisiens espéraient saisir l’occasion pour faire rencontrer les T.O italiens avec le ministre du Tourisme pour parler de relance, ou tout au moins pour les rassurer. Le ministre leur a, certes, donné rendez-vous, sauf qu’il n’est finalement pas venu. Au même moment, le ministre égyptien du Tourisme réunissait les T.O locaux pour parler d’un plan de relance de la Mer rouge. Suite à  quoi, certains se demanderont par quel miracle l’Egypte réussit-elle à  relancer son tourisme aussi vite après chaque crise.

M. Houas, votre profil de gendre idéal et de jeune entrepreneur qui a réussi dans les affaires est tout à  votre honneur. Mais ce dont le tourisme tunisien aujourd’hui a besoin, c’est de quelqu’un qui vive sur la planète tourisme et pas sur une autre, qui ait la tête sur les épaules en Tunisie et non pas l’esprit dans sa France natale. Par ailleurs, êtes-vous sûr que dans l’entourage de vos proches conseillers, il n’y a pas aussi quelques peaux de bananes jetées à  votre insu ?

Monsieur le ministre, la famille élargie du tourisme en Tunisie et à  l’étranger a placé en vous tous ses espoirs. Par conséquent, ne la décevez pas et rectifiez rapidement le tir dans vos actions et vos agissements car sa patience n’est pas sans limite et sa susceptibilité plus prononcée qu’il n’y paraît. Il serait dommage que l’amère expérience subie et vécue par votre collègue sortant aux Affaires étrangères ne se renouvelle une fois encore dans ce gouvernement.

Hédi HAMDI
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