Karboul-ministre
Fil info

Sous les fenêtres de Karboul, elles crient leur indignation

Sous les fenêtres de Karboul, elles crient leur indignation

Karboul-ministre
Partager sur :
[iSpeechWebReader textID="gl-post-single"]

Les agences de voyages spécialisées dans l’organisation de séjours à l’étranger payables en dinars tunisiens sont révoltées et le font savoir. Le 21 octobre, plusieurs centaines d’entre-elles  se sont mobilisées devant le ministère du Tourisme pour signifier à Amel Karboul, ministre du Tourisme, leur mécontentement dans le dossier dit de l’outgoing.

Sur les banderoles qui étaient brandies par les protestataires, l’on pouvait lire « Nous n’avons pas de ministre qui prend notre défense », « Nous ne demandons pas plus de 2% de ce que le secteur du tourisme rapporte en devises », mais également « Des centaines de milliards dans le secteur parallèle et rien pour le secteur officiel » ou encore « Un millier d’emplois menacés ».

Cette mobilisation exceptionnelle des professionnels du secteur du voyage est le résultat des différentes péripéties vécues dans l’affaire de l’outgoing depuis le 16 septembre dernier. Ce jour-là, la Banque centrale de Tunisie (BCT) annonçait sa décision de mettre un terme immédiat aux autorisations de transferts de devises à l’étranger au bénéfice des agences jusqu’à la fin 2014 sous prétexte que l’enveloppe de 20 MD allouée au secteur était épuisée.

Prises de courts, les nombreuses agences de voyages opérant sur ce segment se sont retrouvées dos au mur. « Nous avons des dettes contractées auprès de nos fournisseurs étrangers que nous devons régler » s’insurge Nadaa Ghozzi, directrice générale de l’agence Select Travel & Tours et représentante officielle du provider GTA en Tunisie (voir la vidéo).

Plus qu’à l’égard de la BCT, les agences de voyages en veulent surtout à leur ministre de tutelle, Amel Karboul « qui ne prend pas la défense des agences qui relèvent de son département » a-t-on entendu dans les slogans scandés lors de la manifestation. Les agences reprochent en effet à la ministre du Tourisme d’avoir volontairement caché une décision adoptée en conseil des ministres en juillet dernier et finalement révélée par la BCT  en septembre. « Il est inconcevable que du jour au lendemain, on coupe l’herbe sous les pieds d’un secteur structuré, qui travaille en toute légalité et de le paralyser de la sorte » a souligné de son côté Tarek Lassadi, directeur général de l’agence Traveltodo.

La profession est en tout cas unanime à regretter que cette décision va au contraire profiter au secteur informel et pas aux agences de voyages qui opèrent dans la transparence et selon les critères réglementaires.

De son côté, la FTAV, après avoir évalué la situation, estime à un millier le nombre d’emplois menacés suite à la décision de la BCT. « Il est du devoir de la ministre du Tourisme de soutenir les agences de voyages et de faire le lobbying nécessaire auprès du gouvernement pour défendre un secteur qui relève de son département » a déclaré de son côté Nadia Ketata, secrétaire générale de la FTAV, ajoutant que « 4 courriers ont été adressés à la ministre à ce sujet mais demeurés sans réponse ».

Aux dernières nouvelles, une délégation du ministère du Tourisme et de l’ONTT était aujourd’hui en réunion au siège de la Banque centrale pour justement traiter de la question.

Bien qu’elles n’attendent rien de concret de cette énième rencontre, les agences de voyages sont bien décidées à ne pas se laisser faire et à défendre l’activité outgoing qui constitue pour beaucoup un substitut à la baisse des arrivées touristiques en Tunisie. Leur revendication principale porte sur le déblocage immédiat de 5,5 MD pour régler leurs encours ainsi que d’une rallonge de 10 MD pour pouvoir répondre aux engagements déjà contractés jusqu’à la fin de l’année auprès de prestataires étrangers et aux yeux desquels il est fondamental de devoir rester crédibles.

Que dire sinon de ces centaines de clients tunisiens qui prévoyaient de partir à l’étranger d’ici la fin de l’année -qui pour raison professionnelle, qui pour raison médicale, qui pour des loisirs – et qui ne pourront même pas -ni réserver et encore moins- payer leur hôtel avant de partir, leur agent de voyages n’étant plus en mesure d’assurer la prestation.

Hédi HAMDI

Lire aussi:

Tunisie: nouvelle menace sur les voyages à l’étranger

 

Partager sur :
 
 
  



ARTICLES ASSOCIÉS

About the author

Relative Posts

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.