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Ils ont façonné le paysage touristique tunisien en 2011

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« Derrière chaque année qui passe il y a des hommes et des femmes qui la façonnent » serions-nous tentés de dire. 2011, année exceptionnelle pour la Tunisie et, par voie de fait, pour son tourisme, a été marquée par l’apparition de nouveaux visages qui ont émergé du lot dans la foulée de la révolution du 14 Janvier. Il y a eu les « Up », élevés au firmament du secteur, quelquefois grâce à  une médiatisation à  outrance, tout comme il y a eu les « Down », personnages tombés en disgrâce et écartés de gré ou de force de la scène publique.

Personnalités en vue

Dans un mini-sondage que nous avons réalisé à  la mi-décembre [en aucune manière scientifique-faut-il le préciser], nous avons été surpris au sein de la rédaction de constater que Slim Chaker avait été le personnage le plus plébiscité par les acteurs du tourisme qui l’ont considéré comme « La personnalité touristique de l’année 2011 ». En moins de 6 mois au poste de secrétaire d’Etat au Tourisme (janvier-juin), il aura donc réussi à  rallier un nombre important de « sympathisants » bien qu’il ait exercé dans l’ombre d’un ministre omniprésent.

Cependant, Chaker est loin d’avoir fait l’unanimité autour de lui. Certains hôteliers ne lui ont en effet pas pardonné sa riposte à  la TV face à  leur confrère Abderrazek Chraïet qui demandait, au lendemain de la révolution, de se pencher d’urgence sur la question de l’endettement hôtelier. Slim Chaker lui avait alors rétorqué : « personne ne vous a frappé sur les doigts pour investir dans l’hôtellerie ». Dans une Tunisie sortant de son mutisme après 23 ans de silence forcé, toute déclaration hors des sentiers battus apparaissait alors comme courageuse et audacieuse. Beaucoup d’eau a coulé depuis sous les ponts de la Medjerda.

Mais s’il est un personnage qui a fait parler de lui en 2011 dans le tourisme, c’est bien Mehdi Houas. Parachuté à  la tête du ministère du Commerce et du Tourisme dans une Tunisie en pleine débâcle post-révolutionnaire, Houas n’a pas été avare avec les médias. Son discours en apparence franc et sincère a été apprécié par le grand-public.
Ses multiples références à  sa propre famille lors de ses interventions à  la TV notamment en ont fait un personnage sympathique et humain tranchant avec la rigidité et l’austérité des ministres de l’ère Ben Ali. Mais en termes de résultats touristiques, Mehdi Houas n’a pu offrir que ce qu’il avait en réserve : des sourires XXL en entrée, de la parlotte en plat de résistance et des promesses en l’air en guise de dessert.

Depuis, le tourisme tunisien est toujours sur sa faim et attend encore la venue du Prince William, invité officiellement en conférence de presse à  Londres en novembre dernier. Quant au marché français sur lequel il s’est tellement investi au cours de son mandat, il a baissé de 42% depuis janvier 2011.

Autre visage sorti de l’ombre au cours de l’année 2011, celui de Mohamed Ali Toumi. Agent de voyages de son état, sans aucune appartenance politique ni étiquette révolutionnaire, mais de toute évidence très engagé dans la défense des intérêts de son métier, il a réussi à  se faire élire de manière totalement démocratique (lire) en juin 2011 à  la présidence de la fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) avec la promesse à  ses électeurs de bouleverser le fonctionnement de cette corporation taxée de laxiste pendant de nombreuses années car peu encline à  défendre les vrais intérêts de la profession.

Malgré les embûches semées sur son chemin par un système administratif archaïque et par des contre-révolutionnaires anarchistes, Toumi a réussi d’abord à  faire plier la toute puissante IATA (lire) et ensuite à  rallier à  sa cause des agents de voyages qui avaient voté contre lui 6 mois auparavant ! Plus encore, il a réussi –avec sa nouvelle équipe- à  faire de la FTAV un organisme qui, désormais, se respecte et sait se faire écouter par ses pairs, ses partenaires et par l’administration quand il le faut.

Dans le sondage conduit par DestinationTunisie, le nom de Tarek Lassadi, directeur général de l’agence Traveltodo, est revenu à  maintes reprises. Il faut dire qu’en matière de tourisme local, l’année 2011 a été marquée par un pic formidable, notamment au cours du mois de juillet 2011, derrière lequel Traveltodo a fortement contribué. « Comme à  chaque fois en temps de crise, le tourisme local sauve la mise » aiment à  déclarer certains opportunistes.

Mais il s’avère d’année en année que la clientèle touristique locale prend une place de plus en plus importante envers et contre certains hôteliers qui persistent à  ne jurer que par les tour-opérateurs étrangers et leurs contingents au rabais. Traveltodo, à  travers son DG, peut se targuer d’avoir réussi à  « éduquer le marché » et à  apporter du sang neuf à  l’hôtellerie tunisienne.

Dans le ciel tunisien

En matière de transport aérien, le paysage a également été soumis au cours de l’année 2011 à  de multiples soubresauts. A la tête de la compagnie publique Tunisair, Nabil Chettaoui, son PDG, a été remercié pour céder la place à  Hamadi Thamri (lire). Au sein de sa filiale Tunisair Express, Moncef Zouari, son directeur général a, de son côté, atteint sereinement l’âge de la retraite et passé le flambeau à  Hatem Motemri (lire ). Quant à  Nouvelair, son président-fondateur Aziz Miled a recouvré ses droits et repris les commandes de la compagnie qui lui avait été spoliées par l’ancien régime.

Mais c’est la décision annoncée par l’homme d’affaires Mohamed Frikha de créer une nouvelle compagnie aérienne, Syphax Airlines (lire) qui est sans aucun doute le fait marquant de l’année 2011 dans le transport aérien dans la mesure où elle est intervenue à  un moment où la Tunisie était en pleine incertitude politique et économique. Le pari a semblé encore plus fou puisqu’il prenait à  contre-pied toutes les théories en vigueur, à  savoir d’établir sa base opérationnelle à  Sfax.

Mais Frikha ne sera pas le seul dans le ciel tunisien à  lancer une nouvelle compagnie puisque l’homme d’affaires Khaled Bel Haj Ali (intronisé entre-temps maire de la très touristique ville de Sousse) a entamé les démarches relatives au lancement de Free Jet, une compagnie aérienne exclusivement charter. En cette fin d’année 2011, celle-ci serait à  la recherche de nouveaux financements pour l’acquisition d’avions.

Rattrapés par la justice

Terrible destin qui s’est abattu sur certains notables du tourisme tunisien après la révolution. Hier au firmament de la gloire et de la puissance, aujourd’hui derrière les barreaux ou en fuite à l’étranger. Et la liste pourrait s’allonger si l’on sait que des enquêtes sont en cours et pourraient aboutir prochainement. Actuellement, deux hôteliers sont incarcérés dans l’attente de leur jugement : Jilani Daboussi, ancien président de la fédération régionale de l’hôtellerie du Nord-Ouest et Mourad Mehdoui, propriétaire du Russelior à Yasmine Hammamet.

A signaler aussi Imed Trabelsi, pseudo-hôtelier qui venait juste de mettre un pied dans le secteur. Quant à  Belhassen Trabelsi, son hôtel Le Palace à Gammarth a été placé sous administration judiciaire et son intention d’en faire un Hilton définitivement oubliée (lire). L’affaire de sa chaîne Karthago est également entre les mains de la justice. D’autres parmi leurs confrères s’en sont mieux sortis puisque la justice, après les avoir entendus, n’a pas estimé nécessaire de les mettre en examen, notamment Youssef Mimouni (hôtels Dar Ismaïl) et Saïd Boujbel (Caribbean World et Sunny Hotels).

Les disparus

On ne pourrait clôturer ce dossier sur les personnalités de l’année touristique qui s’achève sans rendre un dernier hommage à  ceux parmi les professionnels du tourisme qui ont quitté ce bas monde en cette année de grâce 2011. Le secteur a en effet pleuré la disparition à  Djerba de Béchir Messaâbi (lire), de Mahfoudh Msallem (agence Djerba Tours et hôtel et restaurant Haroun) et de Azouz Ghorbel, directeur général emblématique de l’hôtel Djerba Menzel à une certaine époque.

De même que la communauté touristique a perdu l’un des siens en la personne de Farhat Sassi, promoteur des hôtels Kheops et Pyramides à  Nabeul, survenue le 9 novembre. Enfin on ne pourra également passer sous silence la disparition de Mohamed El Hedef, journaliste et fervent défenseur de la cause du tourisme tunisien (lire) disparu à  la fleur de l’âge au mois de septembre 2011.

Dans le registre des entreprises ayant mis la clé sous la porte, le Printemps arabe, sur les destinations Tunisie et Egypte, aura eu raison des T.O tunisiens Sprintours, au départ du marché italien, et Sun Marin  sur le marché français.

Hédi HAMDI
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