«Nous sommes ouverts à toutes propositions de collaboration avec l’ONTT pour développer des actions conjointes, comme par exemple le transport de journalistes étrangers en FamTrip sur la Tunisie». La déclaration émane de Walid Bouzgarou (photo), nouveau directeur du bureau d’Emirates à Tunis. Nommé récemment à ce poste, celui-ci va sans aucun doute s’attacher désormais à développer une activité qui lui tient à cœur depuis longtemps, celle du tourisme long-courrier sur la Tunisie. «Savez-vous par exemple que les Japonais sont les 3e contributeurs en termes de recettes sur la ligne Dubaï-Tunis-Dubaï (après les Tunisiens et les Emiratis) ?» déclare-t-il. «Nous sommes là pour transporter des passagers de Tunis vers le monde mais aussi pour ramener des clients du monde entier sur Tunis en passant par une seule escale qui est celle de Dubaï» souligne Bouzgarou. Cependant, plusieurs freins au tourisme lointain vers la Tunisie subsistent encore, notamment la question des visas. «Dans un pays comme l’Inde, à part New Delhi, les 400 millions d’Indiens qui voyagent chaque année n’ont aucune autre possibilité de déposer des demandes pour venir en Tunisie» regrette-t-il.
Vols quotidiens en A.340
Depuis le mois de mars 2012, Emirates opère à raison d’un vol quotidien sur Tunis en Airbus A.340-500 de 258 sièges (204 en Eco, 42 en Business et 12 en First). Cet été, le transporteur maintient les mêmes capacités qui semblent suffire pour l’instant à la demande d’un marché que se disputent trois opérateurs majeurs que sont Emirates, Tunisair et Qatar Airways. Le transporteur des Emirats détiendrait la plus grosse part du marché, comprise entre 65 et 70%. «Cela est dû à la régularité de nos vols programmés à la même heure tous les jours, au confort de nos avions et aux facilités offertes par l’aéroport de Dubaï» explique Walid Bouzgarou. D’autant plus que la compagnie se charge des procédures d’obtention des visas pour ses passagers tunisiens en moins de 24h, voire même dans la journée, ce qui constitue un avantage de taille par rapport à la concurrence. 99% des demandes de visa traitées par Emirates à Tunis seraient, de surcroît, acceptées. «Les autorités des Emirats ont confiance en nous, c’est pour cela que seuls quelques cas ne peuvent être honorés». Et quand on lui avance que c’est tout de même un privilège de taille dont il dispose, le directeur d’Emirates à Tunis rétorque que «c’est un avantage que tous les Etats doivent accorder à leurs compagnies aériennes».
Relations BtoB sur le marché tunisien
Si l’on en croit Walid Bouzgarou, les relations avec Tunisair sont au beau fixe et la concurrence saine, même s’il reconnait que de nombreux projets de collaboration conjointe n’ont pas réussi à aboutir. A la question de savoir pourquoi certains appareils d’Emirates à Tunis-Carthage étaient obligés de débarquer leurs passagers par bus, le responsable a reconnu que cela était déjà arrivé et avait «touché au confort des passagers», mais a expliqué que seules deux passerelles étaient en mesure de recevoir des gros porteurs. «Et quand ces passerelles sont déjà occupées par d’autres appareils, nous n’avons pas d’autre choix que de stationner plus loin nos avions».
Au niveau de la distribution, Walid Bouzgarou qualifie les relations avec les agences de voyages tunisiennes d’excellentes avec 80% de billets vendus par le réseau. «Nous avons des agences de Ben Guerdane à Bizerte et nous avons trois commerciaux qui sont en contact permanent avec eux, 24h/24» souligne-t-il. «Et quand il nous arrive de prendre des engagements qui s’avèrent infructueux, nous maintenons ces engagements quitte à ce que nous perdions de l’argent» se plait-il à préciser.
Au bureau de Tunis, Emirates compte actuellement 24 salariés et envisage de procéder à de nouveaux recrutements. Walid Bouzgarou est d’ailleurs lui même un enfant de la maison. Nommé au poste de directeur de zone il y a tout juste deux mois (après avoir été directeur commercial pendant 6 ans), il est le premier tunisien à occuper cette fonction depuis l’installation d’Emirates en Tunisie et le premier qui soit un pur produit issu de la représentation elle-même et non pas un responsable venant du siège central. «Nous avons encore au moins 5 postes à pourvoir mais nous regrettons de constater que le niveau de maîtrise de la langue anglaise est le premier frein rencontré par les candidats tunisiens» déplore-t-il avec amertume.
Hédi HAMDI
Lire aussi :
Laisser un commentaire