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La STEG finit d’achever l’hôtel El Hana International

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Il aura fallu que la STEG vienne lui couper l’électricité pour défaut de paiement pour que l’affaire soit révélée au grand jour. L’hôtel El Hana International (456 lits déclassé en 3 étoiles), situé sur l’avenue principale de la capitale Tunis, vient de fermer ses portes faute d’électricité et de gaz, acculant la direction de l’établissement à déloger les quelques clients qui y séjournaient et laissant sur le carreau 170 salariés.

En réalité, l’hôtel El Hana n’était plus que l’ombre de lui-même depuis plusieurs années. Malgré un emplacement stratégique, l’établissement, ouvert en 1976 et exploité à ses débuts par la Société Maghreb Tourisme avant d’être racheté à l’époque par feu Ali Mhenni, tirait un lourd passif avec, en amont, un long conflit entre héritiers Mhenni et, en aval, des problèmes de mauvaise gestion pendant de longues années. On était donc loin de la période faste de la décennie 80 durant laquelle l’hôtel a connu son âge d’or et qui était cité en exemple en matière d’hébergement, de restauration et d’animation (au restaurant La Sofra ou à la discothèque Jockey Club dont l’accès se faisait par la rue Ali Bach Hamba adjacente).

Depuis janvier dernier et suite à un jugement en référé, El Hana avait été placé sous administrateur judiciaire. Ce dernier, Fathi Saïd, semble tout aussi déconcerté par la situation qui prévaut désormais bien qu’il soit théoriquement le premier à être au courant des états financiers de la société. Il explique sans ambages ni détour qu’El Hana est redevable de 36,7 millions de dinars, dont plus de 33 millions de dinars dus à l’Etat, soit 91% du total de ses dettes.

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Banderole placée à la devanture de l’hôtel mettant en exergue les 36,7 MD dus à l’Etat.

Dans un communiqué rendu public, l’administrateur souligne que « la fermeture de l’hôtel, l’un des symboles de la Tunisie de l’indépendance, après la coupure de l’électricité et du gaz ainsi que le refus de la Banque nationale agricole (BNA) de régler le bail de son agence, sise à l’hôtel, et l’annulation du contrat d’assurance signé avec l’assureur Lloyd, à cause de l’accumulation des impayés depuis 2014, constituent une menace pour le climat sécuritaire et social et sur le secteur tout entier ».

Fathi Saïd continue d’espérer et disposerait d’un plan de sauvetage pour rembourser les dettes de l’hôtel, lequel pourrait même reprendre du service et doubler son nombre d’employés selon lui. Mais au-delà de ces belles paroles, aucune proposition concrète n’a été avancée.

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« Sauvez l’hôtel El Hana International » clament les affiches placées par les employés.

L’affaire El Hana International vient une nouvelle fois rappeler que le parc hôtelier tunisien compte au moins 30% d’établissements surendettés et qui ne survivent que parce que leurs créanciers ont bien voulu temporiser pour le moment. Mais jusqu’à quand car l’on sait que la patience des fournisseurs et des banques a ses limites?

Même si la STEG n’en est pas à son coup d’essai avec les hôtels, jusqu’à présent, les hôteliers avaient toujours réussi à se rattraper et à rétablir le courant (au sens propre comme au figuré). Mais les héritiers du patrimoine Mhenni ont encore une fois apporté la preuve de leur désunion aux yeux de l’opinion publique.

©Destination Tunisie

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