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Outgoing: Couleurs de Marrakech avec Royal Air Maroc et Karnak

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Par Hamma HANACHI

La ville fut trois fois capitale du Maroc, fondée par les berbères Almoravides (XIe siècle), prise par les Almohades (XIIe siècle) et conquise plus tard par les Sâadiens (XVIe siècle), Marrakech rayonne autant par sa position au pied de l’Atlas que par sa richesse historique et patrimoniale.

C’est dans cette ville-palmeraie du sud exaltée par tant d’artistes, citée par des romanciers et portée au firmament par les sites et magazines de voyages que la représentation de la Royal Air Maroc pour la Tunisie et le tour-opérateur Karnak ont invité une vingtaine d’agences de voyages pour découvrir sa splendeur et ses secrets. Les deux pilotes de l’éductour, Asma Lassoued Jemai, de la représentation de la RAM à Tunis, et Selma Guiga, de Karnak, ont fignolé un programme d’une semaine, fouillé, élaboré et appliqué intelligemment; ni trop rigide ni trop flottant.

Premier choc dès l’arrivée, l’architecture de l’extension de l’aéroport en 2016. Conçu à une échelle humaine, le bâtiment est revêtu de métal ajouré, couleur cuivrée, sans structures gigantesques, pas de pilastres ni colonnes dressées, encore moins de lignes abruptes et droites, tout est en courbes, le bloc est intégré au paysage environné de hautes collines. L’intérieur est équipé de structures métalliques tubulaires qui ne déparent pas avec  les ouvertures circulaires en verre du plafond, les murs des points morts (les passages vers les espaces officiels, polices, douanes) sont garnis de tableaux de peinture de forme ronde. Une architecture moderne virtuose.

La ville  est proche de l’aéroport, ses murs  sont de couleurs ocres rouges d’où le nom de « ville rouge » ou « ocre »; on traverse les vastes boulevards pour arriver au quartier européen de l’Hivernage (quel beau nom !); là se trouvent les hôtels luxueux qui ceignent la médina, là nous serons hébergés en pleine verdure.

Amabilité remarquable

Visite de quelques hôtels prestigieux, l’accueil y est affable et la description des lieux minutée: le Farah, le Kenzi Farah, l’Atlas Medina, le Méridien et le Riadh Mogador. Où l’on remarque le soin accordé au confort simple, la décoration est locale, avec omniprésence de l’eau et de la végétation, les plafonds bas pour la plupart sont en bois peint, même des portes d’ascenseurs sont recouvertes de motifs peints, on y trouve assez d’espaces de repos (des niches pour deux ou trois personnes), des fleurs partout et une amabilité remarquable.

Perché sur la terrasse supérieure du café mythique Le café-restaurant de France, dominant la place Jemâa El Fna, qui a vu défiler les célébrités et les  curieux du monde entier, fut, pendant les années «Beat» la Mecque des jeunes rêveurs, poètes, artistes et pacifistes des Seventies. On observe les mouvements de la foule compacte, bigarrée, cosmopolite, des gargotes à prix modiques, des étals de fortune, des herbiers, des acrobates, des dresseurs de serpents, des commerçants de fruits frais ou secs, de tissus, de cuir… fourmillement permanent ; tout cela chantonne et ravit. Jemâa El Fna est le cœur battant de la médina, on s’en éloigne, on y  revient sans cesse, et l’on devine que toute tentative d’épuiser la description des lieux est vaine. L’air est frais pourtant par cet après-midi mais l’énergie qui se dégage de cette place depuis des siècles est intacte, elle réchauffe les souvenirs et attise la mémoire.

Palais Bahia

Toute la journée, on a erré dans les entrailles de la médina, dévalé les ruelles du Mellah (quartier juif) et visité le fastueux  Palais Bahia, splendide demeure construite par le grand vizir Ahmed Ben Moussa au début du XXe siècle; huit hectares, une vaste cour d’entrée aux arbres variés, une salle de conseil (qui fut plus tard le bureau du maréchal Liautey, premier résident de France au Maroc), 142 pièces aux murs en zelliges et plafonds peints, dont 25 pour les concubines et quatre pour les femmes légitimes, celle de Zeineb surnommée Bahia étant la plus opulente (forcément). Le palais est entouré de grands champs de verdure, palmiers, bigaradiers, citronniers, pamplemoussiers et autres arbres fruitiers.

Palais Bahia

La maison attenante date du 18e siècle, transformée en restaurant, décor riche, service et accueil agréables, elle porte le même nom que le palais, on y mange en groupe après la visite une cuisine marocaine, honnête, pas davantage.

Traversée au pas de course les venelles des souks et découverte d’une boutique d’herboriste appelée Pharmacie berbère, tenue par un vendeur  prodige, un bonimenteur hors norme qui mérite sa place dans les hautes écoles de commerce; il expose ses centaines de produits et en parle avec une aisance irrésistible, il a remède à tout, ses huiles, celle d’argan en particulier, gagne tous les suffrages, mais la tendance en cosmétique naturelle aujourd’hui est la crème à base de bave d’escargot, vendue à prix fort.

Dimanche. Direction Gélize, quartier européen;  deuxième choc: l’abondance d’espaces verts, parcs et  jardins. On nous apprend que l’été venu, les Marrakchis, fuyant les grosses chaleurs (atteignant les 45 et 50 degrés), s’y réfugient avec enfants, ballons, tapis, ustensiles, musique et nourritures. Les avenues sont larges, ficus sur les trottoirs spacieux et propres. Le quartier résidentiel est discret, des allées, des pelouses, des haies taillées, l’avenue Yves Saint Laurent abrite des boutiques de luxe, les couleurs dominantes sont l’ocre-rouge des maisons, la verdure et le bleu Majorelle des portes et des fenêtres, de quoi ravir l’œil et l’esprit.

Jardin Majorelle

Devant les guichets de la Fondation acquise par le couple Pierre Berger et Yves Saint Laurent, la file est longue, composée en majorité de touristes français.

Jacques Majorelle, peintre orientaliste (1886- 1962),  s’installe en 1919 à Marakech, il y achète une palmeraie qu’il transforme en 1931 en  merveilleux jardin inspiré des oasis. Il y aménage son atelier d’architecture mauresque, revisité art déco (non visitable, hélas !). Féru de botanique, il ramène de ses multiples voyages plus d’une cinquantaine de cactus des Amériques. 3000 espèces d’essences se trouvent dans le jardin, des variétés de palmiers, des bambous, des agaves, des cyprès, des yuccas et autres bougainvilliers. Le paradis en vert sur terre, deux stèles indiquent les noms d’Yves Saint Laurent et Pierre Berger qui ont acheté le jardin, habité et créé la Fondation Majorelle. Leurs cendres sont dispersées dans un enclos, sous les roseaux.

Le Jardin Majorelle

Actuellement, une exposition montre les œuvres de Majorelle. On y voit des scènes orientales d’après nature, des montagnes ocre et brun de l’Atlas, parsemées de quelques arbres vert bleutés, des ciels bleus. Après des recherches et un savant mélange de pigment minéral bleu, il obtint en 1937 un bleu nouveau plus intense que l’outremer qu’il baptisa en son nom et qui fera sa gloire. Le visiteur du Jardin Majorelle prend son temps, déambule à travers bassins et ombres des arbres, médite, se laisse pénétrer par la couleur omniprésente.

Le bleu Majorelle conquiert les esprits, on le trouve sur les tissus, sur les murs, les portes et fenêtres. Marrakech l’adopte, la promotion touristique et culturelle lui ouvre la voie royale, un quartier lui est dédié, une boutique de mode expose des vêtements et accessoires de cette couleur, des cafés, des restaurants, des auberges, des pontons portent le nom et la couleur de Majorelle comme à Ourika, une région bucolique et halte de montagne sur rivière.

Afflux remarquable dans le musée Saint Laurent, le célèbre couturier. Silence devant la majesté de la cinquantaine de robes exposées qui ont fait la renommée du créateur. Scénarisation raffinée, le Boléro de Ravel en fond musical, des réflexions du créateur sur écran, le plafond en courbes est noir (couleur préférée du couturier), une exposition temporelle est dédiée à l’actrice Catherine Deneuve, amie du couturier. Dans l’auditorium en bois, on écoute la voix de Pierre Bergé développer la démarche, l’inspiration, la motivation de la construction du musée. Extrait : « Lorsque YSL découvrit Marrakech en 1966, ce fut un tel choc qu’il décida tout de suite d’y acheter une maison et d’y revenir régulièrement. Il est donc parfaitement naturel, cinquante ans après, d’y construire un musée consacré à son œuvre qui doit tant à ce pays ». Tout dans ce musée respire et exalte le goût, le luxe, l’esprit français. On quitte le jardin à regret, la tête  pleine de beautés et de citations.

Ourika montre ses dents

Départ le lendemain tôt en direction des terres d’Amanar, situées aux premières marches du Haut Atlas. Journée de plein air, escalades tonifiantes, montagne boisées, pins d’Alep, eucalyptus, acacias, bosquets d’essences touffues, herbes sauvages odorantes, bouffées d’air et sports à sensations fortes :  traversée d’un canyon sur échelle suspendue ou sur corde à la tyrolienne longue de plus de 100 m;  marche appuyée récompensée par un repas copieux dans un chalet typique et retour avec plein d’images en tête, d’anecdotes, de bonne humeur et de rires, une espèce de légèreté vous soulève. A l’approche de la ville, le minaret de la Koutoubia (Mosquée almohade du XIIe siècle) vous indique que vous pénétrez sur la place Jemâa El Fena.

Minaret de la Koutoubia

Virée nocturne Chez Ali à quelques encablures de la ville. Ici, vous êtes en territoire berbère, une vaste place, des dizaines de tentes autour, Chez Ali, ce n’est pas du spectacle tout court, c’est une institution qui dure depuis des décennies avec le même succès. Une énorme surface rectangulaire, des gradins sur les côtés, des cavaliers sapés comme des rois, des chevaux harnachés comme des mannequins, des fusils, de la poudre, une féérie que les nombreux touristes apprécient. Bourdonnements des caméras et flashs des portables. A l’intérieur, les tentes-restaurants sont pleines, les troupes musicales défilent en rythmes réguliers, chants des montagnes de l’Atlas, chants des régions berbères arabisées, danses… Les costumes sont authentiques, de même couleurs, sans fausses notes. Un plaisir.

Chez Ali

Les sommets de l’Atlas environnants sont accessibles, une station de neige est à quelques dizaines de kilomètres, une visite est programmée à Oukaimeden, en haut de la vallée de Ourika. Beaux paysages blancs, une station (rudimentaire) sans moniteurs professionnels, des vendeurs à la sauvette, des skis à louer, des luges, l’immensité du blanc manteau, des corbeaux en vol, quelques auberges, des hôtels style stations de ski européennes. Un chocolat chaud réparateur, le groupe des visiteurs tunisiens chante et danse avant de rejoindre la table dans un village agreste de Ourika. Et retour le soir,  naturellement en direction de la place Jemâa El Fena pour les emplettes du dernier jour.

Oukaimeden

 

 

 

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