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Les agences de voyage laissent éclater leur colère devant le ministère du Tourisme

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Face à l’inertie du gouvernement et à la non-application des mesures de soutien promises depuis des mois, les agences de voyage, chapeautées par la FTAV (Fédération tunisienne des agences de voyages), ont manifesté devant le siège du ministère du Tourisme.

Les agences de voyage sont en colère. Elles sont  descendues en masse pour faire entendre leur voix ce 20 octobre dès 10h00 du matin devant le ministère du Tourisme pour protester contre « l’indifférence des autorités envers leur profession » qu’elles estiment à l’agonie suite aux conséquences de la crise du Coronavirus.

Venues par bus entiers de toutes les régions, y compris les plus éloignées (Djerba, Tozeur, et Douz) elles ont voulu ainsi lancer un cri de détresse contre ce qu’elles décrivent comme étant « la nonchalance des autorités » et tirer la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation de leurs entreprises menacées de faillite, de fermeture et de licenciement de leurs employés. « La profession se trouve aujourd’hui dans une situation critique, les dégâts sont énormes et l’avenir est incertain : faillite et fermeture d’entreprises, endettement, licenciement et la paix sociale est menacée », ont-ils lancé comme slogans face au département du Tourisme.

Plusieurs centaines de manifestants ont brandi des slogans contre la marginalisation du secteur du tourisme et l’injustice dont ils estiment être victimes. Ils ont appelé à ce titre appelé à l’allègement de leurs charges fiscales et financières puisque leur activité est à l’arrêt depuis des mois. Il s’agit par exemple des agences de voyage qui opèrent dans le secteur de la Omra et qui continuent à payer leurs charges et les salaires alors qu’elles enregistrent zéro recette depuis le mois de février.

Les manifestants ont déclaré que nombre d’entre-eux ont été obligés de vendre leurs propres biens afin qu’ils puissent honorer leurs engagements et payer les salaires. Mais cette situation ne pourra en aucun cas continuer ainsi, sinon ils seront condamnés à mettre la clef sous le paillasson ont-ils prévenu

A l’issue de leur sitting à l’entrée de la bâtisse du ministère du Tourisme, le ministre, Habib Ammar, les a accueillis  à l’intérieur de son département en petits groupes successifs pour écouter leurs revendications mais expliquant pour sa part que la priorité du gouvernement était focalisée sur la situation de l’épidémie de Covid-19. Il a néanmoins assuré qu’ un conseil ministériel se penchera prochainement sur la question du tourisme et la situation des entreprises agissant dans le secteur.

Ce qui a fait dire aux professionnels qu’ils étaient prêts à hausser le ton dans les prochains jours si les autorités ne répondent pas à leurs revendications.

Il est à rappeler par ailleurs que le secteur compte plus de 1300 agences de voyage assurant plus de 20.000 emplois directs et indirects. À cause de la pandémie et du confinement des mois de mars à juin, plus de 28% des employés ont été déjà licenciés.

Pour tenter de sauver le secteur et les emplois, les agences de voyage ont formulé au total 16 points exigeant l’intervention de l’Etat.

Crédits et charges financières

Il s’agit tout d’abord de la mise en œuvre des décrets gouvernementaux et des décisions, particulièrement celles relatives à la garantie des crédits par l’Etat, en appelant à signer la convention entre la SOTUGAR (Société tunisienne de garantie), le ministère des Finances et les banques.

Le deuxième point consiste à la réouverture des plateformes aux agences de voyage pour qu’elles puissent bénéficier des crédits et de l’aide de la CNSS au profit des employés, ainsi que de répondre rapidement aux revendications précédentes insatisfaites.

La suspension de tous les paiements relatifs aux déclarations mensuelles, aux cotisations provisionnelles et de l’impôt sur les sociétés constitue un autre point figurant dans la liste des revendications des professionnels.

Quant au leasing, ils demandent le report des mensualités exigibles à partir du mois de mars 2020 jusqu’au mois de décembre 2021 ainsi que la suspension et le report de toutes les charges fiscales jusqu’à décembre 2021.

Une amnistie fiscale

Les agences de voyage veulent par ailleurs que le gouvernement décrète une amnistie fiscale générale et supprime toutes les amendes y compris les pénalités de retard en rapport avec la CNSS.

A cela s’ajoutent  la suspension de toutes les procédures et les poursuites judicaires à l’encontre des agences de voyage, la prolongation des délais inclus dans le décret numéro 23 de 2020 en leur accordant une année supplémentaire, soit jusqu’à juin 2022.

Dans le même contexte, ils revendiquent l’exonération des agences de voyage du paiement de la TVA pour l’année 2020 afin de leur permettre de disposer des liquidités nécessaires pour honorer leurs engagements financiers et payer les salaires. Il s’agit de même d’appuyer la FTAV dans sa demande à l’IATA et à la Direction générale de l’aviation civile de supprimer les garanties financières pour 2021 prises en charge par les agences de voyage afin d’alléger les charges financières qui les accablent à cause de ces garanties.

Les professionnels exigent encore de suspendre provisoirement l’assurance civile professionnelle à cause de l’arrêt de leur activité tout en activant la garantie de l’Etat prévue dans l’arrêté du 14 mai 1975 relatif à la garantie des agences de voyages incluse dans le cahier des charges.

Ajuster les loyers commerciaux

Ils ont ensuite appelé à décréter en urgence une loi  ajustant  les loyers commerciaux au profit des agences de voyage en les réduisant de 50%, à revoir le taux de pression fiscale et sociale accablant les professionnels, sachant qu’ils représentent 40%, soit le taux le plus élevé en Afrique.

Sur un autre plan, ils ont réclamé la levée des restrictions imposées sur les modalités et les conditions d’octroi des crédits de façon à couvrir désormais tous les besoins des professionnels y compris le remboursement des clients suite à l’annulation de leurs voyages et services, et ce, pendant deux ans à partir de mars 2020.

Côté social

Les agents de voyage ont appelé aussi à exonérer les professionnels des cotisations sociales des troisième et quatrième trimestres 2020 et les premier et deuxième trimestres de 2021 ainsi de faire bénéficier aux employés qui ont atteint l’âge de 55 ans de la possibilité d’un départ à la retraite anticipée.

Reportage: Kemel Chebbi 

Lire aussi sur le même thème:

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