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Cette taxe ridicule de 2dt000

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Par Hatem KHECHINE* : J’ai suivi avec intérêt la loi de Finances 2013 de l’ANC qui concerne le secteur hôtelier et voici mes remarques à  propos de cette taxe ridicule de 2dt000.
La Tunisie reçoit environ 4 millions d’étrangers et nous allons dire + 1 million de Tunisiens qui fréquentent les hôtels, soit un total de 5 millions : les caisses de l’Etat percevront environ 10 millions de dinars. Je n’accepte pas cette taxe de cette manière car cette taxation est faite par séjour, donc à  chaque nouveau séjour, 2dt000 sont à  régler, ce qui n’est pas à  l’avantage des circuits culturels de 7, 10 et voir 14 nuits dans des unités hôtelières différentes (plusieurs séjours d’une nuit) et surtout marquera certainement un fléchissement pour le tourisme culturel (des passages à  l’intérieur du pays : Dougga/Sbeïtla/Bulla Régia/Kairouan/Gabès/Douz/Kébili/Tozeur, etc.). Le montant de 2dt000 est un montant dérisoire et ridicule qui ne vas pas aider ni les caisses de l’Etat ni surtout à  la promotion du secteur. Il ne sera qu’un handicap supplémentaire aux hôteliers et aux régions de l’intérieur.

Les hôteliers commercialisent leur produit par des contrats de 2, 3, 4 et 5 ans (les gros contrats sont déjà  faits). Donc, cette taxe sera supportée directement par les hôtels tunisiens qui sont en grandes difficultés financières. Elle ramènera aux caisses de l’Etat environ 10 millions de dinars (montant très faible et peu significatif) par rapport aux documents et au temps nécessaire à  la tenue de cette comptabilité et son mode de contrôle.

La Tunisie connaît un grand problème d’image de promotion touristique à  travers l’Office du tourisme tunisien. Nos grands concurrents (Egypte/Maroc/Turquie/et bien d’autres) disposent d’un budget de marketing nettement supérieur à  celui de la Tunisie (ils ont le double, voire le triple de notre budget promotionnel). Donc, si 50 % de ces recettes seront mises à  la disposition de la promotion, soit 5 millions de dinars = 2,5 millions d’euros, cela ne résoudra en aucun cas le problème de l’image de marque de la Tunisie.

A un second niveau, les TO vont demander aux hôteliers d’inclure cette taxe dans leur prix de vente final (pour éviter un check-in à  l’arrivée qui handicape l’accueil des clients – perte de temps dès l’arrivée à  l’hôtel, et les touristes vont déclarer qu’ils ne sont pas au courant de cette taxe et réclameront aux TO). Cela va baisser encore la compétitivité de la destination (les TO vendant leurs produits à  travers les agences de voyages vont aussi marger cette taxe dans le prix de vente final en incluant la commission des agences de voyages). Donc, cette taxe sera aussi majorée et d’autres vont en profiter.

Une idée à  développer

Ma proposition est la suivante : l’ensemble des pays (presque tous) taxent les touristes par des frais de visa comme par exemple l’Egypte (25,00 USD/touriste, payables à  l’arrivée sur le territoire, l’Europe (80,00 euros /touriste environ payables à  la réception du visa), les USA (160,00 USD/touriste payables à  la réception du visa) ; la Russie : 299,00 USD/touriste (payables à  la réception du visa) ; la Serbie : 30,00 USD/touriste environ (payables au moment du départ du territoire) ; Cuba, l’équivalent de 25,00 USD (payables au moment du départ du territoire). En Asie : Indonésie (50,00 USD) , Singapour (50,00 USD), Thaïlande (35,00 USD), etc.

Cette taxe doit être d’abord plus élevée que 2dt000 et montée à  10,00 ou 15,00 euros (encaissables uniquement en devises). Elle ne doit concerner que les étrangers et pas les Tunisiens ou nos voisins (Algériens et Libyens). Elle ne doit en aucun cas être encaissée par les hôteliers, mais uniquement et directement par l’Etat aux postes frontaliers des aéroports et à  nos frontières terrestres (timbres : taxe touristique. Le cas de l’Egypte : c’est un timbre qui se colle sur le passeport ou sur un document de voyages : fiche voyageur – pour les citoyens européens qui voyagent en Tunisie sans passeport mais avec une CIN). De cette manière, l’Etat encaissera pour environ 3 millions de touristes (Algériens et Libyens non inclus) 10,00 euros par personne soit 30 millions d’euros. Si c’est 15,00 euros, la recette sera de 45 millions d’euros. Ce budget deviendra alors significatif pour les caisses de l’Etat à  50 % et pour la promotion du tourisme les autres 50 %. Cette méthode ne touchera pas l’intérêt des hôteliers, des TO et des agences de voyages qui vendent notre destination.

Hatem KHECHINE
 *Hôtelier et agent de voyages

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