Tunisia Hospitality Symposium : qualité et digitalisation au cœur des débats
17 novembre 2017La deuxième journée du Tunisia Hospitality Sympsium s’est déroulée le 16 novembre à IHEC Carthage au cours de laquelle une importante délégation de professionnels et d’experts tunisiens et allemands ont lancé le débat sur les potentiels, défis, diversité, qualité et durabilité du secteur du tourisme et de l’hôtellerie en Tunisie.
Les panélistes ont tout d’abord abordé la question de la qualité, un point essentiel pour construire un avenir durable du secteur. Khaled Fakhfakh, président de la FTH (Fédération tunisienne de l’hôtellerie) a considéré que la révision de la classification des hôtels est un maillon fondamental de la démarche qualité. Néanmoins, il a ajouté que la satisfaction de la clientèle n’est pas sorcier. La recette se base, selon lui, sur quatre points essentiels. « D’abord, il s’agit d’adopter la notion de vente de la propreté et de l’environnement. Avec des poubelles installées partout et une bonne gestion de déchets, nous allons avoir des hôtels extrêmement propres », a-t-il poursuivi.
Mettre en valeur la cuisine tunisienne
Le deuxième point concerne la cuisine tunisienne qui devra être valorisée et mise en avant. «La cuisine tunisienne inspire les grands chefs à travers le monde et dans tous les pays, européens ou autres. Il n’y a pas de raison pour ne pas la mettre en valeur en Tunisie », a-t-il repris.
Le président de la FTH a, ensuite, insisté sur la nécessité d’adapter l’infrastructure aux besoins des handicapés. « Peu d’hôtels se soucient d’offrir un espace adapté et dimensionné aux besoins des handicapés » a-t-il regretté.
Le dernier point selon Khaled Fakhfakh consiste à assurer la connexion wifi dans tous les coins de l’unité hôtelière. « La combinaison entre ces quatre points permettra sans doute de satisfaire la clientèle, voire de réaliser des recettes touristiques élevées » a-t-il jugé.
Diversifier le produit touristique
De son côté, la représentante de Thomas Cook, Friederike Grupp, a appelé à diversifier les produits touristiques et à les promouvoir davantage. Les panélistes se sont accordés à dire, à ce propos, que la Tunisie regorge de ressources et de produits qui ne sont pas assez développés, un grand chantier à entreprendre là-dessus étant fortement recommandé.
Mourad Ben Cheikh, représentant de TUI Group, a abordé un autre point. Il s’agit du profil de la clientèle qui est en perpétuel changement. «La clientèle des années 90 n’est plus celle de 2017 » a-t-il affirmé. « Le profil des clients change chaque jour nécessitant une personnalisation des produits et des services en vue de satisfaire cette demande spécifique » a renchérit Ben Cheikh.
La digitalisation
S’agissant de l’avenir du secteur touristique et hôtelier, les panelistes ont assuré qu’il dépendra largement de la digitalisation. « Mais le digital ne signifie jamais la mise en place d’un simple portail web pour la promotion des produits. Ceci veut dire plutôt offrir la possibilité au client d’être autonome. Plus précisément, il pourra préparer son séjour, réserver son billet d’avion et son hôtel et son moyen de transport via Internet en bénéficiant d’une large palette de choix » ont-ils expliqué.
Khaled Fakhfakh est intervenu, dans ce contexte, pour ajouter que le digital n’est plus possible sans l’Open Sky. « Avec l’Open Sky, le client aura une large panoplie de choix et il pourra programmer son séjour selon son budget et sa disponibilité. Ce qui n’est pas le cas actuellement » a-t-il soutenu. Ces propos ont été confirmés par Markus Molnhuber, représentant de Holiday Check AG. « Le transport aérien est le maillon essentiel de la digitalisation. Sans l’aérien, la digitalisation du secteur n’aura pas lieu » a-t-il indiqué.
Tarek Lassadi, directeur général de Traveltodo, a souligné, de sa part, que l’Open Sky permettra de ramener un autre type de clientèle et de la diversifier. Les professionnels ont encore rappelé qu’il y a un manque à gagner important qui ne sera pas satisfait sans l’ouverture du ciel. Ils ont affirmé que la flotte du transporteur national, Tunisair, est incapable de satisfaire tous les besoins de la clientèle. Mehdi Allani, représentant de la FRH du Cap Bon, a estimé que 20% de la demande du marché belge n’était pas satisfaite l’année dernière.
K.C.
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