Touristes inquiets et premières annulations de séjours vers la Tunisie
12 janvier 2011Comme il fallait s’y attendre, plusieurs hôtels en Tunisie ont commencé à enregistrer des annulations de clients. A Yasmine Hammamet par exemple, un groupe de 100 Espagnols vient de se désister à la dernière minute. En cause, les troubles sociaux enregistrés dans plusieurs villes de l’intérieur du pays ces dernières semaines qui ont suscité l’inquiétude des touristes. Les chiffres ne sont cependant pas très importants, s’agissant d’une période de basse saison, la plus basse d’ailleurs de toute l’année.
Toutefois, les tour-opérateurs européens se veulent rassurants et tiennent à préciser à leurs clients que l’agitation n’a pas touché les zones touristiques du littoral (ni d’ailleurs). Avant de partir, certains leur ont toutefois recommandé d’éviter de faire des excursions.
Sur le portail professionnel du tourisme Tourmag (France), le sondage du moment a pour objet la Tunisie avec, comme question : « les émeutes vous font-elles peur ? ». Même si ce sondage n’a rien de scientifique, jusqu’à hier soir, 56% des votants répondaient oui, tandis que 39% disaient non et 4% ne savaient pas répondre.
Plusieurs hôtels interrogés par DestinationTunisie soulignent qu’il reçoivent surtout beaucoup de questions de la part de clients inquiets et qui demandent s’ils peuvent finalement venir en toute sécurité ou pas.
La Tunisie n’a cependant pas été jugée comme destination à risque par les chancelleries occidentales. Le site du ministère français des Affaires étrangères se limite par exemple à conseiller à ses concitoyens « d’adopter la plus grande réserve et d’éviter de se mêler à toute forme de rassemblement ».
Ce qu’il faut savoir, c’est que les touristes qui choisissent d’annuler leur voyage sont soumis à une pénalité tarifaire. Ce n’est que lorsqu’une destination est considérée à risque que les clients ayant déjà réservé et payé leur séjour sont tenus d’être remboursés en intégralité.
Du côté des réservations pour les prochains mois et notamment pour la prochaine saison été (lesquelles avaient pourtant bien débuté), les T.O ont également signalé une baisse de volume ces derniers jours, les clients étant dans l’expectative. L’arrêt des réservations est particulièrement perceptible sur les marchés francophones.
L’histoire a démontré que le tourisme tunisien, après chaque crise, avait du mal à retrouver rapidement son rythme. Nul n’a donc intérêt à ce qu’il fléchisse. De plus, chaque « crisette » est exploitée par les T.O pour exacerber la pression sur leurs partenaires tunisiens afin de demander plus de faveurs promotionnelles et tarifaires. La filière touristique tunisienne espère donc que la page des troubles soit rapidement fermée car s’il est un secteur extrêmement fragile et qui subit de plein fouet la moindre crise, qu’elle soit interne ou externe, c’est bien la sienne.
Photo d’illustration: Coupure de presse d’un journal allemand paru hier relatant les événements survenus en Tunisie avec un article intitulé « Violence au paradis des vacances ».
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