Tourisme et culture : un mariage de raison
5 janvier 2011Après avoir cohabité plusieurs années durant dans une union libre marquée par des infidélités temporaires, le tourisme et la culture en Tunisie ont enfin fait le choix d’officialiser leur relation. Pour bénir cette alliance, les deux ministres de tutelle, Slim Tlatli pour le Tourisme et Abderraouf Basti pour la Culture et la Sauvegarde du Patrimoine (photo ci-dessus), ont ratifié hier à Tunis un accord-cadre en 11 points qui définit, noir sur blanc, les droits et les obligations de chaque partie.
Cet accord est le fruit d’un travail conjoint entamé depuis le second semestre 2010 entre les deux ministères dont l’objectif est la mise en place d’une stratégie commune en faveur du développement du tourisme culturel « afin que la culture ne soit plus un sous-produit du tourisme » a dit M. Tlatli. A ce titre, le ministère de la Culture va commencer par établir une liste des sites et monuments aptes à pouvoir générer des projets touristiques. Trois sites pilotes seront au préalable définis pour être valorisés notamment par des équipements son et lumière.
« Tous les sites ne sont pas dotés d’installations, c’est pour cela que nous allons tout mettre en œuvre pour que la visite des touristes soit rendue possible et agréable partout » a dit le ministre de la Culture, avant de préciser que
« par installations, il ne s’agit pas uniquement de buvettes mais fournir des données, des guides aux visiteurs… de manière moderne ».
Sur le plan de la promotion, les deux parties vont œuvrer à la mise en place d’une stratégie de promotion du tourisme culturel sur les salons spécialisés organisés dans les pays émetteurs de touristes. Slim Tlatli a annoncé à ce propos qu’un budget spécial sera consacré dans ce dessein. Autre décision conjointe, celle d’établir des statistiques sur les sites antiques et les monuments culturels et les associer aux statistiques touristiques générales afin de mieux mesurer la rentabilité économique du tourisme culturel.
Par ailleurs, il a été convenu d’améliorer l’aménagement des sites archéologiques afin d’en faciliter la visite en procédant à la signalétique nécessaire et à la mise en place d’installations requises. La vente d’articles artisanaux aux abords des sites historiques sera également encouragée afin de permettre à certaines catégories sociales de tirer profit des flux touristiques.
Les deux ministères ont également convenu de développer conjointement des événements spéciaux à consonance touristique et culturelle en plus de la consolidation d’événements déjà existants. A ce titre, deux événements-types seront mis en place dans deux zones touristiques. Ces projets étant encore théoriques, ni le type d’événement ni le choix des régions n’a encore été fixé.
« Le tourisme culturel doit être économiquement viable » a déclaré le ministre du Tourisme qui a rappelé que l’Etat subventionnait pratiquement tous les festivals mais qu’il fallait qu’il se retire après un certain temps pour donner leur chance à d’autres projets dans d’autres régions.
Abordant la question du festival de Tabarka, Abderraouf Basti a annoncé que son département a été chargé de finaliser le théâtre de plein-air de Tabarka dont les travaux n’ont jamais été achevés, soulignant la réelle volonté de son département de voir relancée cette manifestation.
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