La riposte des hôteliers après les menaces du ministre de la Santé
1 mai 2020La Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a tenu aujourd’hui à remettre les pendules à l’heure suite aux accusations portées contre les hôtels dans l’affaire de l’hébergement des confinés.
« Les hôtels ne sont pas responsables de l’affectation des rapatriés ni de l’optimisation de la répartition des chambres » qui abritent actuellement les confinés de retour de l’étranger. Ces précisions émanent de la FTH qui a publié un communiqué dans lequel elle répond implicitement aux critiques émises à l’encontre des hôtels ayant mis volontairement des chambres pour recevoir les Tunisiens rentrés de l’étranger ainsi que du personnel soignant.
Ces explications du principal syndicat patronal hôtelier interviennent quelques heures après des déclarations controversées du ministre de la Santé, Abdellatif Mekki (photo). Sur la radio Mosaique FM ce midi, celui-ci a en effet fustigé le secteur d’une manière peu cavalière, l’accusant de ne pas avoir mis suffisamment de chambres à la disposition de son département pour pouvoir recevoir les Tunisiens en attente de rapatriement. Le ministre a carrément brandi la menace de confiscation d’hôtels.
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La FTH a précisé dans ce sens « la mise à disposition, dans toutes les régions, du stock de chambres nécessaires ». A ce jour, ce sont déjà 7570 chambres qui ont été mises à la disposition de l’Etat, soit un total de 15140 lits et ce à titre gratuit.
Sans citer le ministre, la fédération a préféré rectifier les choses et informer l’opinion publique que « l’acheminement et la qualité de la nourriture servie » n’incombaient pas aux hôtels, « le volet alimentation étant exclusivement assuré par Tunisie Catering », un prestataire externe filiale de Tunisair et habituellement chargé du catering à bord des avions.
Ces déclarations relancent la polémique sur la gestion par le ministère de la Santé des arrivées de confinés obligatoires placés dans les établissements d’hébergement selon des choix qui sont loin de faire l’unanimité.
Dans les rangs des confinés, de nombreuses voix s’élèvent pour signifier à qui de droit qu’ils seraient disposés à payer leur séjour pour peu qu’ils puissent choisir le standing et les prestations qu’ils sont en droit d’attendre.
Si dans de nombreux pays, les rapatriés sont hébergés à leurs propres frais, on se demande aujourd’hui pourquoi le gouvernement a décrété la gratuité sans aucune forme de procès et désigné de surcroît un traiteur dont la qualité des prestations est loin de faire l’unanimité.
D.T
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