Pour le groupement professionnel Tourisme de la CONECT, la crise vient du marasme administratif
22 octobre 2015« En Tunisie, qui dit tourisme dit hôtel + agence de voyage ou comment faire le plein des hôtels à prix bradés alors qu’il existe d’autres formes de tourisme (médical, alternatif, sportif, etc.) » dixit, Houssem Ben Azouz, président du GP Tourisme CONECT- qui rassemble, entre autres, des opérateurs importants du secteur ne voulant être membre ni de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie ni de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages- lors d’une conférence de presse où le GP Tourisme CONECT a dit, via ses présentations, apporter sa pierre à l’édifice « tourisme » tout en mettant au pied du mur l’administration tunisienne.
Le GP Tourisme de la CONECT, deuxième syndicat patronal après l’UTICA, tire la sonnette d’alarme : « la gravité de la crise traversée par le secteur a prouvé l’extrême fragilité du produit touristique tunisien tel que développé dans les années 90 et 2000 et basé quasiment sur un mono produit, à savoir le tourisme balnéaire qui dépend à 80 % de la programmation des tour-opérateurs occidentaux. »
Aussi, et d’après le président du GP Tourisme CONECT, Houssem Ben Azouz, le meilleur moyen de sortir de cette crise du tourisme est de développer le Partenariat Public-Privé via des contrats programmes avec les autorités de tutelle : ministère du Tourisme et ONTT, ministère de la Santé, ministère du Transport, ministère de la Culture, etc.
D’autre part, le GP Tourisme de la CONECT affirme que la diversification et la régionalisation sont les conditions sine qua none pour booster le secteur et générer, par là-même, une remontée des prix qui aura des effets bénéfiques en continu sur la qualité de service, la formation professionnelle et l’animation touristique.
Des mesures pour contrecarrer la crise du tourisme
Quatre grandes mesures préconisées par le GP Tourisme de la CONECT peuvent améliorer le secteur. Tout d’abord, maîtriser l’offre hôtelière : reconvertir les hôtels fermés dans des activités non touristiques mais fortement rentables comme l’immobilier, la santé et l’enseignement, miser sur d’autres formes d’hébergement (maisons d’hôtes, chez l’habitant, gîtes, etc.). Secundo, régionaliser : donner des moyens pour réussir la gouvernance de l’activité touristique locale et pour promouvoir et commercialiser le produit touristique propre à la région. Tertio, garantir la sécurisation du tourisme et, enfin, dernier point : l’Open Sky comme avantage considérable.
Mieux vaut seul que mal accompagné
Force est de constater que l’ensemble des intervenants s’est accordé à souligner le marasme administratif, la lourdeur de l’administration au point où la question d’avoir un ministère du Tourisme s’est posée, c’est dire ! Chedly Zouiten, président du National Automobile Club de Tunisie, a même été jusqu’à dire qu’il pouvait amener un milliard de touristes (sic !), chiffre correspondant aux membres des clubs automobiles à travers le monde, mais que pour cela, il faut revoir les lois et la lourdeur de l’administration qui demande trop de formulaires et qui, de ce fait, fait fuir tout investisseur ou toute tentative de vouloir organiser de grandes manifestations sportives. D’autres anecdotes sur les rouages administratifs qui entravent le secteur ont été citées pour mettre en exergue la lourdeur et l’immobilité administrative. Lâcher du lest, pourquoi pas ? Toutefois, la lourdeur existe partout et pas que dans l’administration !
Samantha Ben-Rehouma
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