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La nouvelle taxe à 30 dinars sème la zizanie dans les milieux touristiques

La nouvelle taxe à 30 dinars sème la zizanie dans les milieux touristiques

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Le nouveau timbre fiscal auquel devront être soumis les touristes étrangers au moment de leur sortie du territoire tunisien, d’un montant de 30 dinars et décidé par le gouvernement dans la loi de Finances complémentaire de l’année 2014, est à l’origine d’une belle cacophonie dans les milieux touristiques.

Alors que tout le monde s’attendait à ce qu’elle entre en vigueur à l’automne, la nouvelle taxe sera finalement applicable à compter du 28 août 2014 « en vertu de l’article 36 de la loi de Finances complémentaire » a annoncé Habiba Louati, directrice générale des Etudes et de la Législation fiscale au ministère de l’Economie et des Finances lors d’une conférence de presse le 22 août.

Une annonce qui a pris de court notamment les agences de voyages qui n’avaient pas prévenu leurs clients actuellement en vacances en Tunisie. Première à monter au créneau pour dénoncer le choix de la date, la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV). Dans un communiqué rendu public le 24 août, le syndicat patronal a déclaré avoir « appris avec grande surprise la décision gouvernementale de mettre en application la nouvelle taxe de sortie de 30 dinars à compter du 28 août 2014 ». Les opérateurs touristiques s’attendaient en effet à ce que son entrée en vigueur se fasse le 1er octobre sur la foi d’une déclaration publique qu’aurait faite Amel Karboul, ministre du Tourisme, lors de sa visite à un poste frontière tuniso-algérien le 14 août dernier dans le gouvernorat de Jendouba.

La FTAV craint que l’entrée en vigueur de la loi cette semaine ne crée « d’énormes difficultés pour les centaines de milliers de non-résidents actuellement en vacances en Tunisie au moment où ils quitteront le territoire ». Son président, Mohamed Ali Toumi, a estimé à ce propos que « les touristes actuellement en Tunisie n’ont pas été informés de cette taxe lors de leur arrivée ; sa mise en application immédiate risque d’être mal assimilée, ce qui risque de nuire fortement à l’image de notre destination et créer de grands problèmes au moment de leur départ notamment pour ceux qui ne l’avaient pas prévue dans leur budget ».

Sauf que la loi ayant été publiée au JORT, elle se doit d’entrer en vigueur dans les 5 jours. Le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hamouda, intervenant sur les ondes de la radio Express FM ce matin, a confirmé que les Tunisiens résidents à l’étranger ne seraient pas concernés par ce timbre, mais a déclaré que pour les touristes « la mesure sera effectuée de manière souple ». Une phrase sujette à diverses interprétations…

Les banques seront-elles capables de gérer le flux ?

En attendant, les agences de voyages et les tour-opérateurs sont sous pression : comment informer la multitude de clients actuellement en vacances en Tunisie qu’ils vont devoir s’acquitter d’une taxe de 30 dinars à la sortie d’autant plus que la majorité a payé pour un séjour All Inclusive théoriquement sans surcoût. « Cela risque d’être interprété comme une prise d’otage » regrette un agent de voyage  de la région de Hammamet réceptif d’un grand voyagiste européen, qui prévient que « les clients n’ont pas tous de l’argent sur eux au moment du retour et peuvent avoir tout dépensé avant la fin de leurs vacances ».

Autre motif d’inquiétude, la disponibilité du timbre aux frontières : « le ministère de l’Economie et des Finances est-il à ce point efficace au point d’être capable d’imprimer et de distribuer des centaines de milliers de timbres dans tous les points de sorties, terrestres, maritimes et aériens en quelques jours ? Les banques aux aéroports sont-elles parées à gérer le flux de clients qui viendront réclamer un timbre de sortie ? Déjà qu’elles ont du mal à gérer le change au départ et l’arrivée, on voit mal comment elles s’en sortiront avec une tâche supplémentaire » continue notre interlocuteur. « Ce qui fait craindre que la mesure ne provoque aussi des retards sur les départs des avions ».

Et pour ajouter à la confusion, une dépêche de l’agence officielle TAP annonçait ce matin selon une source anonyme (sic !) que l’entrée en vigueur de la loi serait reportée au mois d’octobre ! Destination Tunisie croit savoir qu’une commission réunissant les différents intervenants a été créée pour tenter de trouver un moyen légal de reporter l’entrée en application de la loi mais rien n’a encore été décidé.

La FTAV elle, espère trouver les moyens de décaler cette échéance coûte que coûte. Elle considère que si cette taxe est appliquée le 28 août, elle « provoquera plus de tort à la Tunisie touristique que les recettes qu’elle générera au Trésor public ».

H.H

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