Tourisme-enseignement supérieur : la FTAV prend pied à la FSEG de Nabeul
31 octobre 2014C’est dans une joyeuse ambiance universitaire que la Faculté des sciences économiques et de gestion de Nabeul (FSEGN) et la Fédération tunisienne des agences de voyages et de Tourisme (FTAV) ont signé hier, jeudi 30 octobre 2014, une convention de partenariat visant à renforcer les liens de coopération entre les deux partenaires.
« Nous avons créé ce mastère en vue d’un meilleur rapprochement entre l’université, l’entreprise et l’environnement économique, notamment le milieu du tourisme », a annoncé Rached Bouaziz, professeur universitaire et doyen de la FSEG de Nabeul. « La formation et la recherche appliquée doivent désormais répondre aux besoins réels du secteur professionnel du tourisme, un secteur vital pour notre économie », a-t-il précisé en soulignant le côté impératif de cette initiative.
A travers cette convention, les deux parties s’engagent, moyennant leurs compétences respectives, à renforcer leur coopération et à collaborer dans un esprit de partenariat et de concertation pour servir un intérêt commun, celui de la valorisation de la filière et des métiers touristiques. « Nous devons désormais agir en amont, c’est-à-dire au niveau de la formation, pour créer des cadres compétents capables d’innover et de se détacher du schéma balnéaire classique qui devient lassant pour le touriste », a déclaré de son côté Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV. « Le tourisme est une filière d’avenir pour notre pays et aussi un secteur porteur où il y a énormément de choses à faire. Il ne faut surtout pas écouter les discours rétrogrades qui disent le contraire », a-t-il ajouté en s’adressant avec beaucoup d’enthousiasme aux nombreux étudiants présents dans la salle et en remerciant très chaleureusement Moez Kacem, enseignant universitaire et membre du WTEA (Association mondiale des experts en tourisme) d’avoir été derrière cette convention.
Les termes de la convention de partenariat
Dans les neuf articles que contient cette convention, les parties conviennent de se concerter mutuellement et dans la mesure du possible sur la sélection initiale des étudiants, l’affectation des enseignants, le contenu pédagogique, les modules et le plan d’études du mastère. La FTAV fera de son mieux pour faciliter l’accès aux stages pour les étudiants afin de leur garantir le meilleur encadrement possible, que ce soit dans des agences de voyages ou au sein d’établissements hôteliers. Ces articles stipulent que les parties sont tenues d’œuvrer conjointement pour organiser des manifestations comme les colloques ou les séminaires de recherche.
De même, sur le plan pratique, la FTAV permettra à des étudiants d’assister à ses réunions ou à ses assemblées générales afin de donner à la formation un aspect plus concret. Elle mettra également à la disposition de la bibliothèque de la FSEGN une copie de ses publications que les étudiants du mastère pourront consulter. Par ailleurs, un représentant régional de la FTAV sera systématiquement invité dans les réunions qui sont organisées par la FSEG de Nabeul lorsque celles-ci se rapportent au mastère. La FSEGN est également tenue d’afficher le logo de la FTAV sur son site web et sur toutes les publications externes rattachées au mastère.
Des accords qui, somme toute, s’appuient aussi bien les uns et les autres sur une entente mutuelle et un échange de bons procédés entre les deux signataires. La convention de partenariat entre la FTAV et la FSEG de Nabeul a été conclue pour l’année universitaire 2014-2015 et pourra être renouvelée par tacite reconduction. Cette initiative s’effectue dans une démarche volontaire et pragmatique avec comme principal objectif une meilleure professionnalisation du secteur touristique afin de l’aider à se moderniser et à sortir de son état léthargique.
L’outgoing s’invite
Les cosignataires ont profité de cette occasion pour manifester leur exaspération, voire leur désaccord total sur l’affaire de l’enveloppe dédiée à l’activité de l’outgoing plafonnée par la Banque centrale de Tunisie (BCT). « C’est une mesure scandaleuse et on espère l’annulation rapide de cette décision. Proportionnellement aux gains dégagés par l’activité touristique, il faudrait une enveloppe de pas moins de 35 millions de dinars pour répondre aux besoins de l’outgoing », a lâché de manière excédée Mohamed Ali Toumi. Et pour appuyer la position du président de la FTAV et affirmer davantage que la pilule a beaucoup de mal à passer, Rached Bouaziz, a présenté à l’auditoire une analyse économique pertinente, chiffres à l’appui, en expliquant que le gouverneur de la BCT tient un « discours littéralement destructeur pour l’économie tunisienne. L’Etat est en train de freiner l’activité du tourisme à travers cette mesure puisque l’outgoing est une niche très importante pour ce secteur. Nous allons carrément vers le protectionnisme », a déclaré sur un ton irrité le doyen de la FSEGN.
Et pour illustrer ses déclarations, il a ajouté que depuis 2011, le nombre de jours d’importations s’est stabilisé à 100 jours tout en sachant que nos réserves de change en devises, au 28 octobre 2014, s’élèvent à 13 089 millions de dinars. « Par conséquent, nous sommes bien loin de la situation catastrophique que le gouverneur de la BCT veut nous laisser croire »a encore ajouté le doyen.
K.M
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