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Le triple défi touristique d’Ennahda

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Avant même que le nouveau paysage politique tunisien ne soit façonné, le mouvement islamiste Ennahda, grand vainqueur des élections, est rapidement monté au créneau par la voix de ses deux principaux leaders pour rassurer l’opinion publique et dire qu’il n’y aura pas de remise en question des acquis du tourisme et des libertés individuelles en Tunisie. Ces déclarations ont peut-être apaisé les suspicions internes mais n’ont pas pour autant calmé les esprits.

Quand bien même le pays sera dirigé par un gouvernement d’union nationale, on ne peut s’empêcher de penser que les grandes orientations touristiques seront pilotées, même à  distance, par le mouvement Ennahda. Mais pour assurer la bonne marche des affaires touristiques, le parti devra aller rassurer d’urgence les marchés émetteurs de touristes sur la Tunisie et principalement les prescripteurs de voyages en leur apportant les garanties nécessaires concernant la quiétude de leurs clients à  l’intérieur des hôtels mais aussi et surtout à  l’extérieur.

Et pour assurer le développement du secteur, les nouveaux dirigeants devront en priorité mettre en place les moyens promotionnels nécessaires au redécollage de la destination tout en se penchant de manière sérieuse sur les maux que le tourisme tunisien traîne comme des boulets depuis deux décennies.

A entendre les points de vue des futurs leaders politiques du pays, on ne peut que se féliciter de leur volonté de diversifier la base commerciale du tourisme tunisien en drainant une catégorie de clientèle nouvelle issue de pays arabo-musulmans à  la recherche de produits correspondant à  leurs traditions et à  leurs convictions. Mais faut-il encore une fois que les moyens qui seront accordés dans ce but soient à  la hauteur de leur souhait et qu’ils ne soient pas puisés sur des fonds initialement destinés aux marchés traditionnels.

Ennahda ni aucun autre parti politique en Tunisie ne dispose de baguette magique pour résoudre les problématiques du tourisme tunisien. De l’honnêteté, de la bonne volonté et de la conviction feront déjà  l’affaire pour les besoins de la reprise du secteur car les réservations pour 2012 commencent aujourd’hui.

Sur un autre plan, pour préserver le capital déjà  acquis des 2,5 millions de touristes européens et les 400.000 emplois directs générés par le secteur, le futur gouvernement devra tolérer –même à  l’insu de son plein gré- le bikini bronzant sur les plages de Djerba, Johnny Walker au Calypso et la Tech House sur les dance-floors du Bora Bora.

Hédi HAMDI
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