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La nouvelle charte déontologique va-t-elle remettre de l’ordre dans les croisières à  la Goulette ?

La nouvelle charte déontologique va-t-elle remettre de l’ordre dans les croisières à  la Goulette ?

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Ils se sont tous retrouvés au siège du ministère du Commerce et du Tourisme le 29 novembre 2011 : la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), les syndicats professionnels des commerçants de l’artisanat de Sidi Bou Saïd et de Tunis, les agents maritimes, les deux principales agences de voyages spécialisées dans le réceptif des croisiéristes ainsi que les deux syndicats des taxis (celui des individuels et celui des taxis touristiques). Il ne manquait à  l’appel que les représentants syndicaux des guides de tourisme pour boucler la boucle. Point commun à  tous ces professionnels : l’accueil et la gestion des croisiéristes qui accostent au port de la Goulette qui débarquent pour des excursions à  Tunis et dans ses environs. Tous ces opérateurs ont réussi à  se mettre d’accord sur la nécessaire amélioration des prestations de services offertes à  cette catégorie de touristes bien particuliers. Pour ce faire, une charte de déontologie a établie et a été ratifiée par toutes les parties en présence sous l’œil scrutateur du ministre du Commerce et du Tourisme, Mehdi Houas, et de celui du directeur général de l’ONTT, Habib Ammar.

Une charte pour mettre tout le monde d’accord

Face à  la multiplication des dépassements en tous genres et dans le contexte de crise aigüe qui frappe le secteur des croisières en Tunisie, au même titre que le tourisme de manière générale, les opérateurs du secteur ont paraphé une charte qui les engage désormais à  réguler leurs méthodes de travail entre professionnels et vis-à -vis de la clientèle. Concrètement et en termes d’accueil, la charte stipule la nécessité d’assurer un bon accueil aux croisiéristes accostant à  la Goulette en fournissant les prestations nécessaires à  l’arrivée et au départ. Elle recommande également la facilitation des contrôles de police et de douane, bien qu’aucun représentant de ces deux corps n’ait signé le document. Il est également souligné la nécessité de fournir les informations touristiques requises et l’élaboration de dépliants spécifiques destinés aux croisiéristes qui sera financé par les différents intervenants signataires.
Au niveau du transport, la charte évoque le besoin d’assurer le transport des touristes dans des bus appartenant aux agences de voyages qui soient en bon état au niveau propreté, confort et aspect extérieur, en assurant la présence à  bord d’un guide touristique.
De même et pour les individuels, il est préconisé « le bon accueil et le comportement adéquat des chauffeurs de taxis ».

Sur le parcours d’un croisiériste

La charte de déontologie insiste également sur le rôle des commerçants de l’artisanat quant à  leur manière d’accueillir les croisiéristes et de se comporter avec eux. Il leur est également recommandé de vendre des produits typiquement tunisiens et de qualité. Il est par ailleurs souligné la nécessité de bien se comporter avec les clients à  l’intérieur même des souks en évitant les agissements contraires à  la déontologie tels que le bradage des prix, la concurrence et le harcèlement.
La charte recommande d’octroyer aux croisiéristes le temps nécessaire aux visites culturelles sans les orienter forcément vers les espaces commerciaux. Autre point important : il est demandé qu’il n’y ait pas de favoritisme entre les commerçants de l’artisanat en les mettant tous sur le même pied d’égalité. Ce point précis fait référence à  la problématique soulevée récemment concernant les magasins qui sont recommandés aux touristes au détriment d’autres.

Moins de bateaux et toujours la même concurrence

Au-delà  de ces gages de bonne volonté, la portée de la charte reste symbolique. Sa signature ne signifie pas pour autant que tous les problèmes inhérents au secteur vont être résolus comme par enchantement. Mehdi Houas a d’ailleurs tenu à  le souligner : « la route est encore longue, et ce n’est que la première étape du parcours ». Car de surcroît, en cette période de crise des croisières, il sera peut-être encore plus difficile de faire respecter les règles du jeu. Car depuis le début de l’année, le port de la Goulette n’a reçu que 126 bateaux (291.000 passagers dont 169.000 sont descendus) et en attend au maximum 4 autres d’ici la fin de l’année. En 2010, on avait dénombré 426 navires transportant 900.000 croisiéristes.
Pour mémoire et dans le sillage de la révolution, les compagnies avaient retiré l’escale de Tunis. Si Costa, le numéro 1 sur la Tunisie, a annoncé avoir supprimé la destination même pour 2012, MSC Cruises est revenu mais a mis sur la table un problème de taille : la taxe de 5 euros par passagers qu’il se doit d’acquitter à  chaque escale (lire). A ce propos, le ministre du Commerce et du Tourisme s’est voulu rassurant et annoncé qu’une décision serait prise lors d’un conseil des ministres cette semaine ou la semaine prochaine. Le ministre n’a cependant pas dit si le gouvernement actuel sera encore en place d’ici là  ou pas. Et dans tous les cas de figure, réduire la taxe de moitié générerait un manque à  gagner important pour les finances publiques. Sauf si le geste revêt une portée beaucoup plus profonde et que l’Etat est prêt à  sacrifier une taxe pour ramener les croisiéristes.

Hédi HAMDI

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