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Frikha : « Syphax s’envole le 29 avril mais le charter sera secondaire »

Frikha : « Syphax s’envole le 29 avril mais le charter sera secondaire »

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Mohamed Frikha est un homme heureux. Le patron de la nouvelle compagnie aérienne Syphax Airlines voit son rêve se concrétiser. Alors que la création d’une compagnie aérienne met en moyenne deux ans, il ne lui aura fallu que 9 mois pour mettre la sienne en piste.

Le 14 avril 2012, Syphax a effectué un vol inaugural symbolique entre Tunis et Sfax, en attendant le démarrage effectif des vols commerciaux qui débuteront finalement le 29 avril. « Sans la révolution, la compagnie n’aurait pas vu le jour » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée à  Sfax à  l’arrivée du premier vol. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il a baptisé les deux premiers Airbus A.319 (150 sièges) qui composent sa flotte : « Karama »  (dignité) et « Horria » (liberté). Ces deux appareils, âgés d’un an et demi, avaient servi auparavant sous les couleurs de la compagnie allemande Air Berlin.

Et c’est à  Sfax que la compagnie a établi sa base opérationnelle, une « région qui possède un fort potentiel de compétences et d’infrastructures jusque-là  sous-exploitée ». Mais Mohamed Frikha tient à  être clair sur ce sujet qui a fait jaser certains : « il s’agit certes d’un acquis pour la région mais c’est surtout un acquis pour le pays. Ma devise, c’est agir local, penser national ». Le PDG de la compagnie a en tout cas fustigé toute forme de régionalisme dont certaines parties ont voulu le taxer. Avec une capacité de 500.000 passagers par an, l’aéroport international de Sfax-Thyna a en tout cas largement les moyens d’accueillir le flux de trafic que Syphax Airlines veut lui apporter et qui constituera entre 20 à  30% de son trafic global. Car jusqu’à  présent, cet aéroport ne voyait passer que deux lignes internationales régulières: une sur Paris opérée par Tunisair et l’autre sur Tripoli opérée par sa filiale Tunisair Express.

« Beaucoup de gens disent que nous sommes des concurrents à  Tunisair, mais vu que nous rentrerons dans l’Open Sky probablement en 2013, j’estime que nous avons au contraire tout intérêt à  être complémentaires avec les 3 autres compagnies tunisiennes et travailler ensemble car nous avons chacun nos particularités » a proposé le premier responsable de la nouvelle compagnie. Aux niveaux Catering et Handling déjà , ce sont les sociétés Tunisie Catering et Tunisair Handling, filiales de Tunisair, qui fourniront les prestations. Quant à  la partie technique, elle a été confiée à  Sabena Technics pour l’entretien quotidien et les petites visites des appareils (qui se feront à  l’aéroport de Monastir).

Histoire d’une naissance

Au cours des 9 mois écoulés, le promoteur de ce qui allait devenir Syphax Airlines a « confectionné le puzzle nécessaire » à  la création d’une compagnie aérienne. Les choses se sont en fait déroulées de manière très rapide. « L’idée a débuté lors de la visite à  Sfax de l’ancien Premier ministre en mai 2011 » a-t-il raconté. « J’ai accepté de parrainer le projet et avons directement entamé les procédures avant d’obtenir l’agrément provisoire. Et c’est au cabinet Roland Berger (le même que celui auquel le ministère du Tourisme a eu recours en 2010) qu’est revenue la tâche de préparer l’étude de faisabilité. Mais pour lancer une compagnie aérienne, il ne suffit pas d’avoir de bons diplômés et les meilleurs cabinets de conseil, il faut aussi et surtout des gens expérimentés. Et le promoteur de la nouvelle compagnie semble l’avoir saisi. Rapidement, il s’est fait entourer d’experts et conseillers en matière de transport aérien.

Tout d’abord et pour sa direction générale, les rennes de Syphax Airlines ont été confiées à  Hamda Hajji, ancien haut cadre de Tunisair (qui fut notamment directeur central Technico-Opérationnel). En tout, ce sont une dizaine de hauts cadres du transporteur public, aujourd’hui à  la retraite, qui jouent aux chefs d’orchestre. Côté navigants, la compagnie a recruté et formé beaucoup de débutants mais aussi plusieurs professionnels expérimentés ayant servi sous d’autres pavillons nationaux ou internationaux.

Déjà, Syphax compte 150 salariés (1/3 de navigants, 1/3 de techniciens au sol et 1/3 de commerciaux) répartis entre ses deux sièges de Sfax et de Tunis. A moyen et long-termes, l’objectif est de compter 1500 à  2000 employés.

Le trafic régulier, principal vecteur de la compagnie

«Syphax Airlines compte introduire en Tunisie et dans la région une nouvelle façon de prendre l’avion et de voyager». Vaste programme diront les observateurs avisés. La compagnie a en tout cas fait du sourire son principal message publicitaire. Aurait-elle misé sur ce qui est devenu plutôt rare au sein d’une certaine concurrence ? En tout état de cause, le nouveau transporteur définit son modèle économique comme étant « régulier hybride ». Explications officielles : « c’est une compagnie régulière qui desservira des destinations dans le bassin méditerranéen avec un système de management optimisé et « Cost Effective ».

Au niveau de la direction générale, on se veut rassurants : les passagers bénéficieront des services d’une compagnie régulière classique sur le plan des repas à  bord, des bagages, etc.

Concrètement et dans un premier temps, des vols quotidiens seront opérés sur Paris au départ de Sfax et de Tunis, outre trois vols bihebdomadaires vers Marseille, Lyon, Nice et Rome et deux vols par semaine vers Casablanca et Istanbul. La Libye est également au programme mais pour l’heure, les conditions sécuritaires et commerciales sur place n’étant pas réunies, l’ouverture des lignes sur ce pays a été provisoirement reportée, quoique Tripoli, Benghazi et Misrata soient dans son champ de mire. Les billets seront vendus dans le réseau classique des agences de voyages puisque la compagnie a intégré le système Amadeus (via Radix).

Interrogé sur les prix qui seront pratiqués, le PDG de la compagnie a rappelé que les tarifs du transport aérien en Tunisie étaient réglementés et qu’il était question de travailler avec Tunisair « non pas pour être concurrents mais pour faire face aux transporteurs étrangers » qui desservent la Tunisie.

Répondant à  une question posée par DestinationTunisie portant sur la place éventuelle du charter dans le trafic futur de la compagnie, Mohamed Frikha a été formel : « le charter n’est pas prioritaire. Lorsque nous auront des demandes, nous le ferons peut-être avec des vols de nuit, mais les coûts fixes de la compagnie seront couverts par le régulier et les coûts variables par le charter ».

Si tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes au sein de Syphax Airlines, on n’hésite pas en aparté à  soulever un autre problème de taille : la triste réputation des douaniers de l’aéroport de Sfax qui ont fait fuir bien des passagers à  cause de leur excès de zèle.

En effet, il n’est pas rare de voir des habitants de Sfax préférer monter à Tunis pour prendre l’avion rien que pour éviter les fouilles intempestives qui leur sont imposées. Chez Syphax Airlines, on semble toutefois parfaitement au fait de ce problème. Selon certaines indiscrétions, la question aurait été abordée avec la direction régionale de la Douane et un consensus verbal trouvé entre les deux parties.

Une manière en tout cas de ne pas faire perdre leur sourire aux navigants, et encore moins aux passagers.

Hédi HAMDI

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