Mohamed Frikha : un pari fou ou bien calculé ?
16 août 2011Mohamed Frikha, directeur général du groupe Telnet a doublement surpris la communauté du transport aérien en Tunisie au moment où elle s’y attendait le moins.
Frikha a tout d’abord annoncé le lancement d’une nouvelle compagnie aérienne régulière à un moment où la conjoncture économique est dans l’incertitude la plus totale. Ensuite, il a choisi l’aéroport de Sfax comme base opérationnelle de sa future compagnie baptisée Syphax Airlines. Normal diriez-vous pour un enfant de la région.
Telnet, le groupe qu’il dirige et dont il est l’un des actionnaires de référence, est une société tunisienne d’ingénierie et de conseil dans l’innovation et les hautes technologies œuvrant dans les secteurs des télécoms et multimédia, automobile et transport, avionique et défense, sécurité et carte à puce, électronique et industrie. Elle emploie près de 1000 personnes sur plusieurs sites à Tunis, Sfax et sur son antenne parisienne. Récemment, l’entreprise a fait son entrée à la Bourse de Tunis. Pour le lancement de Syphax Airlines, Mohamed Frikha a sans aucun doute profité de cette levée de fonds pour la réinvestir au sein de la nouvelle S.A qui disposera d’un capital de 10 millions de dinars.
En attendant l’obtention du feu vert des autorités de tutelle pour faire voler ses avions, Syphax Airlines laisse les professionnels du transport aérien dubitatifs : au moment où le secteur en Tunisie butte encore face au protectionnisme de l’Etat en faveur de Tunisair, le lancement d’une compagnie aérienne semble être perçu comme un pari extrêmement risqué, voire totalement fou. D’autant plus que selon les premières informations, Syphax Airlines ne sera ni une compagnie low cost, ni une compagnie charter, son modèle économique semblant être fondé exclusivement sur le trafic régulier.
Ceux qui connaissent de près Mohamed Frikha n’hésitent cependant pas à répliquer que l’homme n’est pas né de la dernière pluie et que s’il a décidé de lancer un tel projet, c’est parce qu’il a sa petite idée derrière la tête. Le potentiel d’hommes d’affaires voyageant au départ de Sfax serait-il à ce point suffisant pour assurer la rentabilité d’une compagnie aérienne ? A moins que Frikha ait misé sur le rhume aigu qui frappe Tunisair et Nouvelair actuellement…
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