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Djerba: l’hôtel Golf Beach s’effondre dans le sillage de Fram

Djerba: l’hôtel Golf Beach s’effondre dans le sillage de Fram

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Il n’y a désormais plus aucun client à l’hôtel Golf Beach de Djerba. Les touristes qui y résidaient encore ces derniers jours ont tous été délogés, bon gré mal gré, vers d’autres établissements de l’île. En tout, 152 personnes: 13 clients individuels, 10 clients d’un T.O allemand et le reste composé de Français.

La société propriétaire de l’établissement a fait savoir qu’elle n’était plus en mesure d’accepter des clients au-delà du 31 janvier 2016, n’ayant pas été payée par son principal pourvoyeurs de touristes, en l’occurence Jasmin Tourisme Tunisie, la société de droit tunisien, filiale du voyagiste français Fram, qui exploitait l’hôtel sous l’enseigne Framissima.

Et c’est là où réside toute la complexité de l’affaire : le T.O Fram, ayant déposé son bilan, a été racheté par le groupe Karavel/Promovacances. Mais ce dernier n’a pas intégré dans son plan de reprise les filiales tunisiennes et sénégalaises du T.O. Conséquence, Jasmin Tourisme Tunisie s’est retrouvée livrée à elle-même et n’a plus les moyens d’assumer ses engagements financiers.

Le Golf Beach de la famille Messaabi paye donc les pots cassés d’une affaire à l’origine franco-française.

Les clients de l’hôtel, priés de changer d’établissement, ont dans un premier temps refusé de s’exécuter en solidarité avec le personnel de l’hôtel menacé de chômage technique. Selon une source proche du dossier contactée par Destination Tunisie, les salariés de l’hôtel ont même perçu leur salaire du mois de janvier 2016.

Le geste des clients était beau mais insuffisant pour que l’hôtel puisse rester ouvert dans l’état actuel des choses.

Le groupe DocteGestio initialement intéressé par Jasmin Tourisme Tunisie

Il y a encore quelques jours pourtant, la société française DocteGestio se disait intéressée par la reprise des 3 anciennes filiales de Fram en Tunisie et au Sénégal. « L’hôtellerie fait partie des activités principales du groupe DocteGestio. La reprise de ces trois filiales qui exploitent des hôtels au Sénégal et en Tunisie nous permettrait de nous développer sur ce secteur », déclarait encore tout récemment le patron de DocteGestion, Bernard Bensaid, à nos confrères français de Tourmag. DocteGestion gère une centaine d’établissements commercialisés sous 9 marques dont il est le propriétaire.

Bensaïd avait manifesté son intention de reprendre l’ensemble du personnel des trois filiales qu’il souhaitait racheter. Le cas échéant, les 124 salariés en CDI de Jasmin Tourisme Tunisie auraient été sauvés. Un avocat aurait récemment été mandaté pour procéder à la liquidation judiciaire de la société.

Selon Tourmag, les salaires des employés ont été pris en charge par l’AGS en France (le Régime de garantie des salaires) en novembre et décembre 2015.

Rappelons, in fine, que Fram, entreprise toulousaine née en 1949, a déposé fin octobre 2015 son bilan auprès du Tribunal de commerce de Toulouse et a été placé en redressement judiciaire pour une période de six mois. Selon les médias français,  les difficultés de l’entreprise se justifient par le printemps arabe (qui a entraîné une désaffection du Maghreb), l’essor des vols low-cost et la montée en puissance d’Internet. Mais il y a eu aussi le combat fratricide des deux actionnaires majoritaires (chacun près de 40% du capital), Georges Colson et sa demi-soeur Marie-Christine Chaubet, conjugué à une valse de départs de dirigeants.

D.T

Lire aussi: Fram au bord du gouffre, quel impact pour la Tunisie ?

 

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