Certains professionnels tunisiens participant au salon du tourisme IFTM / Top Resa Paris, qui a refermé ses portes hier après 3 journées d’intenses activités, ont eu la surprise de découvrir que les règles du jeu avaient été modifiées.

La participation des professionnels tunisiens cette année au salon IFTM/Top Résa n’a pas été de tout repos. Du moins pour nombreux d’entre-eux.

Il se trouve en effet que l’ONTT, gestionnaire du stand Tunisie, a pris la décision de n’autoriser l’usage des installations (desks, tables et chaises) qu’aux entreprises touristiques ayant au préalable réservé et payé leur espace. L’expérience n’est pas nouvelle puisqu’elle avait déjà été amorcée en mars dernier à Berlin à l’occasion du salon ITB. Et à Paris cette année, il fallait montrer patte blanche pour bénéficier des services du stand.

Lors de cette édition, ce sont une dizaine d’entreprises qui ont accepté de débourser 3000 euros (ou 10.000 dinars) pour bénéficier d’un espace et de quelques services allant avec. Une formule de location de desk à l’heure (150 euros) a même été proposée pour ceux ayant des besoins de présence ponctuelle.

Sauf que l’information semble ne pas avoir été correctement diffusée puisqu’une majorité de participants s’est retrouvée debout dans les allées de la foire sans possibilité de s’assoir sur l’habituel stand qui réunit traditionnellement tous les opérateurs touristiques sans distinction.

Le pourquoi de cette nouvelle approche

Du côté de l’ONTT, on soutient que l’information a été transmise à la presse et aux fédérations professionnelles. Pour preuve, le groupe El Mouradi/Sunshine Vacances, Nouvelair, TTS, les hôtels Radisson ou encore la société TMK Hotels avaient bien eu l’information en amont et ont pu disposer d’un desk avec leur logo ainsi que d’une table et quatre chaises spécialement dédiées.

Conséquence, ceux qui n’avaient pas eu vent de la décision ont eu du mal à tenir les réunions qu’ils avaient prévues avec leurs partenaires sur le stand Tunisie. Heureusement que la tolérance a été de mise et dans les situations d’urgence (RDV avec un T.O ou un client), les professionnels se sont serré les coudes entre-eux et les représentants de l’ONTT ont fait preuve de souplesse.

Cette décision fait en tout cas suite à plusieurs facteurs : d’abord l’explosion du coût de la location au mètre carré sur les salons touristiques et notamment les plus grands parmi eux. Le fait de proposer des espaces payants permet d’alléger la facture et en même temps offrir de meilleures conditions de travail à ceux qui acceptent de personnaliser leur propre espace.

Tout le monde n’est pas d’accord

En second lieu et si cette démarche venait à être étendue et la demande en croissance, la taille des stands pourrait sans aucun doute être revue à la hausse et leur architecture réétudiée. C’est en tout cas l’ambition de l’administration du tourisme qui veut rompre avec l’approche suivie jusqu’ici.

Sauf que certains représentants d’hôtels, propriétaires ou leurs commerciaux, ne sont pas forcément d’accord sur la nouvelle exigence de paiement et rappellent que la taxe de 2% prélevée sur leur chiffre d’affaires est supposée leur offrir le droit de jouir des stands sur les salons où l’ONTT est présent.

De toute évidence, le débat risque encore de faire couler beaucoup d’encre et de salive entre les partisans de la nouvelle formule et ceux qui la désapprouvent.

Mais ce qu’il faut savoir, c’est que lors des prochains WTM Londres et salon ITB, elle sera de mise. Le fait est donc que les professionnels devront désormais prendre ce nouveau facteur en considération avant toute participation à un salon touristique.

H.H