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Pour 2014, Jamel Gamra veut 1 million de touristes supplémentaires

Pour 2014, Jamel Gamra veut 1 million de touristes supplémentaires

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Le ministre du Tourisme est un homme optimiste. Jamel Gamra s’est fixé comme objectif pour 2014 de réaliser 1 million de touristes supplémentaires par rapport à  2013. C’est ce qu’il a annoncé hier à  l’ouverture du séminaire annuel des représentants de l’ONTT à  l’étranger (photo).

Le ministre a confirmé à  cette occasion que le budget de promotion du tourisme tunisien pour l’année 2014 ne subira pas de baisse comme cela avait été craint à  un moment (lire à  ce propos). Cependant, si l’enveloppe globale a été maintenue, il semblerait que des changements pourraient intervenir sur la répartition des budgets en 2014 selon les marchés.

Habib Ammar, directeur général de l’ONTT, l’a d’ailleurs laissé entendre à  demi-mots lors de la réunion : « les budgets consacrés à  certains marchés et à  leurs performances ne collent pas du tout, donc nous allons les réorienter vers des marchés qui rapportent ». En ligne de mire, sans aucun doute, le marché français qui devrait finir l’année sur une baisse de 22% avec 765.000 touristes au total. En 2010, les touristes français sur la Tunisie représentaient 36% des arrivées touristiques globales. Elles ne sont plus que de 26% cette année. Et pour l’hiver 2013-2014, la situation n’est pas plus reluisante puisque la programmation aérienne accuse une baisse de 20.000 sièges par rapport à l’année dernière. Le régulier est en effet en recul de 13% et le charter de 82% dans les programmes des compagnies aériennes, et en premier lieu desquelles Tunisair.

Concrètement, on s’attend à  une diminution de 12.000 clients puisque les principaux T.O ont revu à  la baisse leur programmation de la Tunisie pour cette saison : Marmara a réduit ses engagements de 77%, Thomas Cook de 36% et Promovacances de 16%. Pour ne citer que ces exemples. Mais les soucis de Leïla Tekaya, nouvelle représentante de l’ONTT pour la France, ne se limitent pas à  la baisse de la demande. Elle est également étroitement liée à  la situation qui prévaut et notamment les conditions environnementales que reprochent les clients et les voyagistes à  la destination. « Le souci actuel, ce n’est plus la saleté, c’est l’insalubrité » s’exclame-t-elle indignée. Un problème que le directeur général de l’ONTT déplore lui aussi : « c’est malheureusement devenu une étiquette qui nous colle : la propreté, la qualité des services et l’état actuel de l’accueil, notamment dans les aéroports, se sont détériorés. Les reproches que l’on nous fait sont très douloureux. Il ne suffit pas de ramener des touristes, mais il faut qu’ils rentrent chez eux avec des avis favorables. »

Communication de crise

L’attentat avorté de Sousse le 30 octobre dernier (lire) a démontré une fois de plus que l’administration du tourisme tunisien n’avait pas encore le réflexe de la communication de crise. Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), Mohamed Ali Toumi, l’a rappelé à  l’occasion du séminaire. « Nous réagissons tardivement en cas de problème. Pour prendre le dernier cas de Sousse, les représentants ont voulu réagir rapidement mais ne disposaient pas de la matière nécessaire ».

En réalité, ce que le président de la FTAV n’a pas dit, c’est que les représentants de l’ONTT à  l’étranger ne sont pas formés à  communiquer et à  peine quelques-uns disposent d’attachés de presse. Il fut un temps (avant la révolution en l’occurrence) où ces mêmes représentants n’avaient même pas le droit de s’exprimer face aux médias (sauf avec la presse touristique pour parler tourisme). Aujourd’hui, les vieux réflexes subsistent et interpellent : ces hauts cadres du tourisme tunisien n’auraient-ils pas besoin justement d’une formation adéquate pour réagir en cas de nécessité et transmettre les bons messages ? « Il faut effectivement professionnaliser la communication vue la période que traverse la Tunisie, c’est une priorité » reconnait le directeur général de l’ONTT.

D’autant plus que depuis 2011, il est évident que les pays d’Europe latine ont été très sensibles à  ce qui se passe régulièrement en Tunisie. L’agence française Publicis, qui continuera à  piloter la communication de la Tunisie touristique sur les deux prochaines années (lire) , a préconisé l’enregistrement préalable de témoignages de touristes rentrés satisfaits de leurs vacances en Tunisie. « Il faut que ces témoignages soient prêts en permanence et chaque marché doit en disposer » recommande Habib Ammar. L’autre conseil émis pour rassurer les clients, c’est de retransmettre en direct sur les salons touristiques à  l’étranger ou dans les représentations elles-mêmes l’ambiance prévalant sur les stations touristiques en Tunisie.

Profession : représentant

Le séminaire annuel des représentants de l’ONTT s’est déroulé cette année en l’absence de ceux nommés récemment en Chine et au Canada et actuellement en cours de passation avec leurs prédécesseurs. Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages, Mohamed Ali Toumi, lors de son speech d’ouverture du séminaire, a évoqué sans ambages ni détour un sujet « dont tout le monde parle tout bas mais jamais publiquement, celui des moyens accordés aux représentants de l’ONTT à  l’étranger dont on exige qu’ils soient des surhommes ».

Le président de la FTAV, se basant sur un constat personnel après avoir fait la tournée des marchés ces deux dernières années, s’est dit « sidéré » de voir que « le représentant doit faire à  la fois le démarcheur, le lobbyiste, l’attaché de presse, l’accompagnateur et même le chauffeur ». Il a appelé à  cette occasion « à  une profonde réflexion sur le sujet ».

Dans le même ordre d’idée, le ministre du Tourisme a parlé d’un « contrat programme » pour les représentants, pour leur permettre « de réaliser leurs objectifs d’après leurs exigences étant donné qu’ils sont les initiateurs du travail que l’administration est en train de faire ». Une manière peut-être de reconnaître en haut lieu que les représentants abattent souvent un travail de titan mais qui n’est pas encore reconnu à  sa juste valeur par leur administration de tutelle pour qui, trop souvent, seuls les chiffres des arrivées touristiques comptent.

Hédi HAMDI
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