Crise de l’euro et conséquences pour les destinations touristiques en Europe du Sud
14 novembre 2012Une analyse de l’ITB Berlin et de l’IPK International révèle que la crise de l’euro a des conséquences pour le tourisme en Grèce – Le Portugal, l’Espagne et l’Italie ont dans l’ensemble progressé en 2012
Dans quelle mesure les reportages négatifs sur les pays touchés par la crise ont-ils des conséquences sur les chiffres concernant leur tourisme ? L’ITB Berlin et l’institut d’analyse des marchés IPK International se sont penchés sur cette question dans le cadre des tendances touristiques actuelles du World Travel Monitor®. Le résultat de l’analyse : par rapport à l’année précédente, la Grèce enregistre moins d’arrivées en provenance de l’Europe du Nord et de l’Europe centrale. Les autres pays de l’Europe du Sud s’en tirent à bon compte, ils peuvent compenser les pertes et même encore accroître.
Dans le secteur incoming, à savoir les arrivées dans le pays, la Grèce a perdu douze pour cent entre janvier et août 2012 par rapport à la même période de l’année précédente. Ce chiffre se relativise si l’on tient compte du fait que le pays a indirectement profité en 2011 du printemps arabe et a pu enregistrer une croissance de sept pour cent. La Grèce avait déjà accusé une légère baisse au cours des années précédentes. Ce sont surtout les voyageurs en provenance de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne qui ont été les plus réticents en 2012. Le nombre de touristes venus de ces pays a diminué de 20 à 30 pour cent. Les nouveaux marchés, comme la Russie et la Roumanie, ont contribué à compenser en partie la perte dans le secteur incoming.
L’Italie, l’Espagne et le Portugal, ont plus de chance. Le secteur incoming de l’Italie a enregistré une augmentation de quatre pour cent en 2011. Cette année, le nombre des arrivées en provenance de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne a diminué respectivement de trois et de un pour cent. La baisse des arrivées en provenance de l’Espagne est encore plus douloureuse puisqu’elle s’élève à 18 pour cent. Le nombre des touristes en provenance de pays émetteurs comme la Russie et la Pologne a par contre fortement augmenté et c’est le nombre total des arrivées qui en profite. Au bout du compte, l’Italie peut se réjouir d’une croissance de deux pour cent dans le secteur incoming.
Actuellement, la péninsule ibérique peut elle aussi compenser en grande partie les baisses du nombre des arrivées grâce aux nouveaux marchés émetteurs. En 2011, l’Espagne, qui avait enregistré une croissance de huit pour cent dans le secteur des arrivées, avait fortement profité de la situation politique dans les pays arabes. En 2012, les arrivées en provenance de la Grande-Bretagne ont augmenté de cinq pour cent, celles en provenance de l’Allemagne ont stagné tandis que celles en provenance de l’Italie ont fortement baissé de 14 pour cent. L’Espagne est cependant de plus en plus appréciée des nouveaux marchés émetteurs et a enregistré des taux de croissance à deux chiffres dans le secteur des arrivées en provenance de la Russie et de la Scandinavie. Au total, les voyages en Espagne ont augmenté de trois pour cent.
La situation est semblable au Portugal. En 2011, le pays a pu enregistrer, en raison du printemps arabe, une croissance de neuf pour cent du nombre des arrivées. En 2012, le nombre des touristes en provenance de l’Allemagne a augmenté de quatre pour cent. Les chiffres concernant la Russie et les pays scandinaves sont encore plus positifs. Comme il fallait s’y attendre, le pays a accusé de fortes pertes des arrivées en provenance de l’Italie et de l’Espagne. Les voyages au Portugal ont ainsi augmenté de trois pour cent en 2012.
Dr Martin Buck, directeur du Centre des compétences Travel & Logistics de la société Messe Berlin, a commenté cette analyse : « Ce sont les flux des visiteurs entre les pays en crise qui ont particulièrement diminué. La demande émanant de l’Europe centrale reste stable à quelques détails près, celle émanant des nouveaux marchés est même positive. L’étude montre la complexité des interrelations entre la crise de l’euro et les voyages dans des pays de l’Europe du Sud ».
(d’après communiqué)
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