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Dans quel contexte la Tunisie va-t-elle accueillir ses touristes allemands cette année ?

Dans quel contexte la Tunisie va-t-elle accueillir ses touristes allemands cette année ?

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425.000 touristes allemands sont venus en Tunisie au cours de l’année 2014. Combien seront-ils en 2015 ? Là est la grande question car beaucoup de facteurs nouveaux ont fait leur apparition. Dans les rangs des opérateurs, on attend vivement le prochain salon touristique ITB qui va se dérouler début mars à Berlin afin de prendre le pouls exact de ce marché dont les réservations sont en recul de 15% actuellement tous T.O confondus. Une situation qui n’est pas sans inquiéter les professionnels et notamment la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) qui a organisé aujourd’hui à Tunis une table ronde sur l’état du marché allemand et ses perspectives, rassemblant autour d’une même table agences de voyages, représentants des compagnies aériennes Tunisair et Nouvelair et hauts responsables à l’ONTT. Tous ont été unanimes sur la nécessité de préserver les parts de la Tunisie sur un marché qui respire la santé et qui ne connaît pas de contraction de pouvoir d’achat. « Il faut absolument récupérer ce qui est récupérable car tout n’est pas noir » préconise Wahida Jaïet, directrice générale de l’ONTT.

L’aérien freiné par des dispositions dépassées

Tunisair, qui a connu ses heures de gloire sur le marché, a programmé cette année 15.000 sièges sur l’Allemagne, autrement dit autant que la capacité mise en place en 2010, selon les chiffres avancés par Helmi Hassine, directeur des Ventes de la compagnie publique. Mais il est un constat qui ne passe pas inaperçu : le géant du voyage Thomas Cook a réduit ses engagements de 60% avec Tunisair. Helmi Hassine justifie cette situation en expliquant que le T.O s’est rabattu sur sa propre compagnie aérienne Condor pour assurer une partie de ses affrètements vers la Tunisie, la crise touristique -notamment sur l’Egypte- ayant « créé de la disponibilité chez Condor ».

Mais là où le bât blesse, c’est sans aucun doute les accords aériens existants entre la Tunisie et l’Allemagne datant de 1998 et qui limitent à 19 le nombre de fréquences hebdomadaires entre la Tunisie et l’Allemagne en hiver et à 23 en été. Des restrictions qui irritent Karim Dahmani, directeur des Ventes et du Marketing de la compagnie privée Nouvelair, qui estime qu’il s’agit là « d’accords d’un autre âge qui s’appliquent au 21e siècle ». Car effectivement, ces limitations empêchent les compagnies aériennes de se développer vers d’autres villes allemandes et notamment sur l’Est du pays où il existe un potentiel de touristes extrêmement important. « Nous avons fait part de nos doléances aux autorités de donner leur chance aux opérateurs pour créer plus de trafic, mais nous nous heurtons à un attentisme incompréhensible » ajoute dépité le responsable de la compagnie privée.

Une situation qui, malgré tout, n’empêche pas les compagnies aériennes allemandes de développer leurs capacités sur la Tunisie dont notamment TUI Fly qui a décidé de programmer des vols entre Düsseldorf et Enfidha (4050 sièges) tout au long de l’été selon une information confirmée par Riadh Dkhili, directeur des Marchés touristiques à l’ONTT. La capacité aérienne globale au départ de l’Allemagne vers la Tunisie en 2015 est en progression de 7% d’après les estimations de Néji Ben Othman, directeur central du Marketing à l’ONTT.

Dans quelles conditions arriveront les touristes allemands

Les problèmes inhérents à l’environnement ont causé du tort au tourisme tunisien et notamment sur Djerba, qualifiée d’ « île poubelle » par les médias allemands qui ont été impitoyables dans la description de la situation qui a prévalu l’été dernier. Les nombreux articles de presse à ce sujet n’ont certainement pas contribué à pousser les Allemands à venir en Tunisie. La situation en Libye n’est également pas sans générer certaines inquiétudes et surtout certains amalgames. De même que l’insécurité (assassinats de policiers et de militaires dans certaines régions tunisiennes) sont également des facteurs à même de dissuader les candidats au voyage. D’autant que le touriste allemand, dans le choix de sa destination de vacances, n’a que l’embarras du choix.

Ce qui va changer avec la Turquie

Sans se voiler la face, la Turquie est l’un des principaux concurrents touristiques de la Tunisie au départ du marché allemand. Touchée par les événements politiques que l’on sait à ses frontières ainsi que par l’effondrement du tourisme en provenance de Russie, la Turquie a engagé une campagne de baisse de ses tarifs hôteliers de 10 à 25%, se positionnant sur le même segment tarifaire que la Tunisie, mais avec de meilleurs produits. Car c’est là aussi l’une des autres faiblesses tunisiennes : le produit touristique en général et hôtelier en particulier n’a pas su évoluer et s’adapter aux nouvelles attentes du consommateur allemand. Cependant, l’annonce du retour de Robinson à Djerba avec un nouvel hôtel constitue pour Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV, un signe très positif sur lequel il est possible de communiquer pour rassurer d’éventuels réticents.

H.H

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