Tunisie : pas de guerre de rallyes… pas de rallye du tout
27 mars 2013Il y a encore quelques semaines, la Tunisie s’apprêtait à recevoir au mois de mai deux grands rallyes autos-motos d’envergure internationale. Tout d’abord le «Tunisie Express», organisé par le Français Cyril Neveu, ancien du rallye de Tunisie et plusieurs fois vainqueur du Paris-Dakar à moto. Avec le soutien du National automobile club de Tunisie (le NACT), il avait promis un nouveau concept de course en organisant du 5 au 10 mai 2013 une grande compétition autour de Douz. Plus de nouvelles depuis.
Le choix par Cyril Neveu du mois de mai n’était pas anodin : il voulait tout simplement faire de l’ombre à un autre de ses compatriotes, Stéphane Clair, qui possède, lui, les droits officiels du rallye de Tunisie à travers la société NPO et qui comptait, de son côté, organiser la course du 19 au 25 mai avec la bénédiction et le soutien de Tarek Dhiab, le ministre des Sports. La tenue de ces deux compétitions simultanément était aussi le prélude à une guerre de rallyes entre organisateurs français sur le sol tunisien, chacun revendiquant la meilleure compétition et le meilleur programme aux coureurs.
Coup de théâtre aujourd’hui. Stéphane Clair a rendu public un communiqué dans lequel il annonce l’annulation du rallye de Tunisie pour la 2e année consécutive. « La crise économique, les alertes formulées par les différentes chancelleries à l’attention de leurs ressortissants et la médiatisation internationale, souvent outrancière des mouvements sociaux en Tunisie, ont freiné l’engouement des Européens vers la destination Tunisie» a déclaré NPO. Mais comme le ridicule ne tue pas, NPO ajoute que «les participants inscrits ont majoritairement décidé de reporter leurs inscriptions vers le rallye du Maroc». Et pour ne pas froisser totalement les sportifs tunisiens qui avaient eu droit à une participation gratuite à leur propre rallye, Stéphane Clair leur signifie que cette gratuité sera valable finalement pour le rallye du Maroc !
Mais les prétextes avancés pour justifier l’annulation ne sont finalement que de la poudre aux yeux. Cette guerre des rallyes, ce sont certaines parties tunisiennes qui l’ont voulue et qui vont devoir en assumer les conséquences. En attendant, la Tunisie – qui tirait de nombreux avantages médiatiques et touristiques de cette course- reste aujourd’hui sur le bord de la route à regarder la caravane du rallye passer chez ses voisins.
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