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Les Européens en Tunisie : bonnet d’âne aux Espagnols, palme du mérite aux Belges

Les Européens en Tunisie : bonnet d’âne aux Espagnols, palme du mérite aux Belges

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Les dés de l’année touristique 2011 sont quasiment jetés. Décembre ne représentant en général que 6% du total des entrées de non-résidents en Tunisie, on peut d’ores et déjà  tirer les premières conclusions de cette année qui s’achève et qui ne fut certainement pas comme les autres.

Depuis le début de l’année et jusqu’au 30 novembre 2011, la destination a reçu 4,456 millions de visiteurs étrangers à  grande majorité touristique. Par rapport aux chiffres d’il y a un an à  la même période, la baisse est vertigineuse : 31,3% de moins puisqu’il y a un an, à  la même époque, on avait déjà  comptabilisé 6,486 millions de visiteurs étrangers. Mais c’était il y a un an, donc véritablement une autre époque pour la Tunisie.

L’effondrement des marchés traditionnels

Selon les statistiques officielles de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) portant sur les 11 premiers mois de l’année, la Tunisie a comptabilisé à  ses frontières l’entrée de tout juste 2 millions d’Européens, soit 44,6% de baisse en un an. Ce chiffre inclut les entrées de touristes en villégiature, mais également les milliers de journalistes occidentaux accourus au lendemain de la révolution puis pour la couverture des élections du 23 octobre. En tout état de cause, il est intéressant de souligner que les arrivées européennes ont représenté 40,2% du total des entrées d’étrangers en Tunisie depuis le début de l’année.

De toute évidence, les touristes européens n’ont pas tous réagi de la même manière aux événements que le pays a traversés cette année. Les chiffres le démontrent et les opérateurs touristiques le confirment : les Espagnols ont complètement délaissé la destination. De 80.000 en 2010, on n’en a plus dénombré que 16.635 depuis le début de l’année. La chute est rude : -79,2%. Autre région d’Europe a s’être presque totalement détournée de la Tunisie : la Scandinavie. Là  aussi, les 4 pays de la région (Suède, Finlande, Danemark et Norvège) n’ont totalisé que 21.329 touristes contre 129.293 l’année dernière (-83,5%).

La France et l’Italie mal loties

Mais le pays qui a « déçu » par ses volumes touristiques, c’est certainement l’Italie. Entre 2010 et 2011, la Tunisie a perdu 225.000 visiteurs en provenance de ce pays pourtant si proche géographiquement. Et c’est justement cette proximité qui s’est, pour une fois, répercutée négativement sur la destination. L’hyper médiatisation des immigrés clandestins tunisiens débarquant sur leur petite île de Lampedusa au lendemain de la révolution tunisienne a été très mal perçue par les Italiens de tous bords. Cette perception négative a été amplifiée par le déclenchement de la guerre en Libye et la déferlante de réfugiés venus s’installer dans le sud tunisien qui s’en est suivie. Il n’en fallait pas plus pour détourner cette clientèle historique de la destination.

Mais c’est peut-être de la France que la déception la plus prononcée a été ressentie dans la communauté touristique tunisienne. Les entrées de touristes en provenance de l’Hexagone a en effet reculé de moitié. Les statistiques de l’ONTT révèlent que de 1,331 million, les entrées de Français n’étaient plus que 766 mille (à  la date du 30 novembre) à  avoir choisi la Tunisie pour leurs vacances, soit plus d’un demi-million de moins que d’habitude.

Au départ de l’Allemagne et de l’Autriche, la situation n’a pas été plus reluisante avec des baisses respectives de 42 et de 56%. Idem pour les touristes suisses qui sont passés de 93 mille à  40 mille en un an.

Dans cet océan de baisse, deux marchés touristiques ont toutefois agréablement surpris la filière touristique tunisienne. Tout d’abord le marché anglais, que l’on disait frileux et tellement sensible aux soubresauts conjoncturels, a réussi à  maintenir des volumes touristiques relativement raisonnables avec 218 mille visiteurs contre 338 mille il y a un an, ce qui revient à  une baisse de 35,5%.

Mais les meilleurs élèves –s’il fallait les désigner ainsi- se sont de toute évidence les Belges qui ont été 133 mille à venir en Tunisie contre 158 mille il y a un an. C’est donc le marché qui a le moins baissé (-16%) grâce toutefois à  de très bonnes performances d’un tour-opérateur en particulier (Jetair pour ne pas le citer).

J.R
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