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Le tourisme tunisien paie cash les dérapages sécuritaires intérieurs

Le tourisme tunisien paie cash les dérapages sécuritaires intérieurs

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Les statistiques touristiques de la première décade d’octobre donnent froid dans le dos. On a, en effet, assisté durant les dix premiers jours du mois, à  une baisse de 29.2 % des entrées de touristes français par rapport à  2011. Par rapport à  2010, la baisse est de l’ordre de 56.1% ! Egalement touchés, les marchés belge, suisse et autrichien qui font pire qu’en 2011.

Sinon et par rapport à  2010, tous les marchés européens, à  l’exception de la Russie et de l’Ukraine, ainsi que le marché maghrébin, ont connu une chute vertigineuse avec encore 40% de réalisations en moins.

Ces statistiques très mornes semblent être inéluctables si l’on essaye de mettre les choses dans leur contexte. Le mois de septembre dernier a été marqué par des évènements qui ont eu des répercussions néfastes sur l’image de la Tunisie à  l’étranger, surtout en ce qui concerne la situation sécuritaire. L’attaque de l’ambassade américaine à  Tunis par des salafistes le 14 septembre a fait la une de nombreux journaux dans le monde. A peine une semaine après, l’affaire des caricatures du Prophète, publiées par l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, a «buzzé» dans toute l’Europe et les mesures sécuritaires exagérées prises par l’à‰tat français, l’appel à  la prudence à  ses ressortissants vivant en Tunisie par mail et SMS et à  la fermeture de l’ambassade et les écoles vendredi 21 septembre dernier ont jeté de l’huile sur le feu. Ajoutant à  tout cela, l’affaire du viol d’une femme par des agents des forces de l’ordre qui a eu de très mauvais échos en France. Alors que le débat sur la légitimité du gouvernement s’accentue, que le désordre politique persiste, que la crise économique s’amplifie et que la violence augmente, a-t-on de quoi être optimiste pour l’avenir de notre tourisme ?

L’Europe de l’ouest toujours loin des attentes

Hélas, non, les dernières réalisations touristiques européennes sur la Tunisie durant les 9 premiers mois de l’année 2012 le corroborent. En effet, on constate que les entrées ont chuté de 21.3 % entre 2010 et 2012 sur la période indiquée. Ce net recul s’explique par une continuelle baisse sur ses principaux marchés, à  l’instar de la France dont le nombre d’entrées a fondu de 1 180 052 en 2010 à  847 229 en 2012, soit une baisse de 28.2%.

Même constat pour les autres marchés de l’Europe de l’ouest qui sont toujours à  la baisse : les entrées allemandes ont reculé de 9.7%, les anglaises de 4.3% et les italiennes, dramatiquement de 39.3 %. Les pays scandinaves font encore pire avec une baisse de 63.3%.

Sauvé par les pays de l’Est !

À l’exception du marché belge qui a réalisé une embellie de 5.3% depuis le début de l’année, toute l’Europe occidentale est dans la zone rouge et semble loin de pouvoir retrouver ses marques d’avant la révolution.
En ce qui concerne les chiffres de l’Europe orientale, représentée par la Russie, la République tchèque et l’Ukraine, heureusement, ils sont des plus rassurants : ainsi, le nombre de Russes venus visiter la Tunisie est passé de 177 828 en 2010 à  243 418 en 2012, soit une augmentation de 36.9%. Encore mieux pour l’Ukraine dont l’augmentation du nombre de visiteurs a été de l’ordre de 76.2% et ce, bien que le nombre d’Ukrainiens (25 127 touristes en 2012) soit beaucoup moins significatif que celui des Russes.
Le marché maghrébin a enregistré une baisse de l’ordre de 6.6 % malgré l’augmentation de 42.4 % du nombre de visiteurs mauritaniens, qui viennent souvent se faire soigner dans nos cliniques. Ce mauvais résultat est essentiellement dû à  l’importance du marché algérien qui a encore une fois décliné de 22.8%, soit 187 405 Algériens de moins par rapport à  2010.

 Nidhal Adhadhi
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