FTH – ministère du Tourisme : à peine déterrée, la hache de guerre de nouveau enterrée
11 juin 2014Le 9 juin, la Fédération tunisienne de l’hôtellerie faisait paraître un communiqué dans les médias accusant l’administration du Tourisme de n’avoir pas su donner au secteur un souffle nouveau (lire). Ce communiqué, largement repris par les médias, a donné du grain à moudre aux TV et aux radios qui ont saisi l’occasion pour relancer le débat sur la situation touristique en Tunisie et notamment depuis la nomination d’Amel Karboul à la tête du ministère.
Le 10 juin, c’était au tour du ministère du Tourisme de publier son communiqué, non pas pour réagir à la prise de position de la FTH, mais pour annoncer qu’une réunion venait de se tenir entre les différentes parties concernées comme si de rien n’était. Mais entre les lignes, il est clair que la réunion avait pour objectif d’aplanir les dissensions entre les hôteliers et l’administration. Le ministère du Tourisme a expliqué dans ce même communiqué que « dans un souci d’associer tous les acteurs du secteur touristique dans sa vision stratégique et promotionnelle, le ministère du Tourisme a, depuis janvier 2014, instauré des réunions périodiques thématiques et sectorielles avec les professionnels. Ces réunions mixtes en commissions et en workshops ont eu pour ambition majeure de venir ensemble à la rescousse d’un secteur affecté à la fois par une conjoncture économique internationale déjà en crise et une transition démocratique post-révolution avec les difficultés y afférentes.
La réunion s’est donc tenue entre Amel Karboul, ministre du Tourisme, et les membres du bureau exécutif de la FTH au siège du ministère. Il est donc évident que la stratégie de la ministre a été, non pas de monter au créneau pour se défendre ou pour répondre du tac au tac aux accusations portées contre elle par les hôteliers, mais de privilégier le dialogue.
« Cette réunion, programmée depuis déjà une semaine, a été l’occasion d’échanger des visions sur la perception et la gestion de certains problèmes propres au secteur de l’hôtellerie, mais aussi une occasion de débattre du déroulement de la saison touristique et d’explorer les meilleurs moyens à même d’assurer la relance du secteur touristique et la réussite de la saison 2014 » a encore souligné le ministère.
Des efforts que l’on veut souligner
Lors de la réunion, la ministre a tenu à rappeler « l’effort » fourni par les autres intervenants dans le secteur touristique tels que les ministères du Transport, de l’Intérieur, de l’Environnement, de la Culture et du Commerce. « Ce sont ces efforts conjugués avec les opérateurs privés qui permettront la relance de notre industrie touristique et il incombe à chacun de nous de faire ce qu’il est nécessaire pour veiller à la qualité des services et des produits qu’il offre aux touristes aussi bien étranger que local ». Dans le même sens, la ministre a précisé que c’est pour la première fois que la profession est associée, d’une manière effective, dans la prise de décision concernant le volet promotionnel, mais aussi dans le choix des représentants du tourisme tunisien à l’étranger, ajoutant que les professionnels sont impliqués dans toutes les réunions consacrées à la stratégie 3+1 et celle du développement du secteur à l’horizon 2020.
Selon le ministère du Tourisme, « les membres du bureau exécutif de la FTH ont réitéré leur confiance en l’avenir » alors que la ministre, à son tour, aurait mis en relief la nécessité d’instaurer un partenariat entre l’administration et la profession qui s’appuie sur la confiance et l’efficacité et qui s’inscrit dans l’action plutôt que dans la polémique ». Sic !
Revirement de situation ?
Selon le compte rendu de la réunion effectué par le ministère du Tourisme, Radhouane Ben Salah, président de la FTH, a fait remarquer lors de cette rencontre, que la profession est associée à toutes les réunions et autres cercles de dialogue et que certaines défaillances persistent encore, notamment pour ce qui est de la propreté et la sauvegarde de l’environnement, de l’endettement du secteur et des problèmes d’ordre social au sein des hôtels. Wajdi Skhiri, secrétaire général de la fédération, a indiqué que « ces défaillances ne relevaient pas de la compétence du ministère du Tourisme et qu’il appartient à d’autres ministères de s’impliquer davantage dans la relance du secteur et la pérennité de ses entreprises hôtelières ».
De son côté, Hichem Driss, vice-président de la fédération nationale et président de la fédération régionale de Sousse, aurait « salué les efforts du ministère engagés sur plusieurs fronts, particulièrement pour ce qui est de la propreté, soulignant que la récente journée de la propreté à Sousse parrainée par le ministère du Tourisme a été un succès ». Il a en outre ajouté que « pour la crédibilité de l’image du secteur et de la destination, il est nécessaire pour l’administration et la profession d’être constamment unis et solidaires ».
Cependant, des membres du conseil ont tout de même exprimé leurs inquiétudes sur la baisse des flux touristiques sur certains marchés émetteurs et se sont faits l’écho des difficultés que rencontrent les régions du sud, de Tabarka ou encore de Monastir.
Autre sujet, celui de la perception de la taxe de séjour, source d’inquiétude des professionnels. La ministre a précisé que ce dossier est encore en débat entre les ministères concernés et que des propositions ont été formulées et sont en cours de traitement. Les hôteliers, rappelle-t-on, ont demandé à ce que cette taxe soit perçue aux postes frontaliers et non pas dans les hôtels.
Quant à la gestion du Fonds de compétitivité du secteur touristique (FODEC), la ministre a rappelé que toutes les décisions sont prises d’une manière collégiale entre l’administration et la profession.
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